| On apprend à hurler avec les loups. (Jean Racine) [Moira & Dagon] ϟ this is the road to ruins, and we're starting at the end, say yes, let's be alone together. |
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| Posté Sam 5 Nov - 1:37. | |
Dernière édition par Dagon Lucian Basini le Jeu 10 Nov - 23:50, édité 1 fois |
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| Posté Sam 5 Nov - 1:45. | | Ces arbres familiers, l'ambiance fraîche de la forêt, cette nature qui m'entoure de toutes parts ... Je me souvenais de ces lieux, là où j'avais mordu Moira violemment, là où je l'avais prise sous mon aile. La gosse était une vraie petite sauvage mais j'avais découvert mon ascendance sur elle bien vite. Malgré ses efforts et tentatives de rebellions incessants, elle n'avait pu prendre le dessus comme elle le souhaitait. J'étais comme son ... Son supérieur, son chef de meute. J'étais le mâle dominant. Et par ce don que je lui avais fait, je la tenais sous mon aile. Ou plutôt, au creux de ma main. Elle n'étais pas soumise, et je le préférais de loin. Je sentais ce lien entre nous, ce lien que j'avais créé sans le savoir en tentant de la faire loup, la rendre parfaite dans son nouveau corps, sa nouvelle vie. Et en soit, je n'étais pas peu fière. Elle était de toute façon prédisposée à cela. Tout s'était fait naturellement, lien mince au départ mais qui, incroyablement vite, prit de l'ampleur, nous rattachant violemment, comme si elle liait nos esprits entre eux. Mais au fil du temps, de ces deux ans que j'avais passés sans la voir, sans vraiment avoir de nouvelles concrètes, j'avais sentit ce lien s'étendre, comme une énorme toile d'araignée invisible, possédant un centre fort, inflexible, point de rencontre, et s'étalant en tous sens, augmentant peu à peu ce qui nous reliait. Tout celà devait être quelque chose d'habituel, sans doute, mais malgré mes recherches sur la question, je n'avais rien trouvé : généralement nos confrères loups se font discrets, et ils laissent rarement une personne vivante derrière leur passage, du moins, rarement volontairement. J'en étais donc rendu à faire mes propres suppositions. Un expert en relationnel loup-garou m'aurait bien servit. Mais en soit, tout ça n'était pas important. L'important résidait dans le fait qu'elle devait bien s'épanouir, se développer. Et que peut-être un jour, elle ferait vraiment partie de ma "meute", avec Santana, Declan, Aaron et les autres. Car malgré leur statut d'humains, ils étaient pour moi comme des frères, et je comptais bien y inclure Moira, ses dons pour les explosions, ainsi que son courage et sa férocité, étant ce que je recherchais particulièrement. De plus, si elle m'était loyale, ce serait parfait. J'avais des doutes sur les sentiments de la gamine envers moi, elle était si violente. Je ne l'appréciais pas, c'était plus ... Complexe que ça. J'avais participé à ce qu'elle était devenue et j'avais la fierté du maître face à l'élève qui atteind un niveau acceptable, voir très acceptable. Elle, ne semblait voir en moi qu'un ennemi, un danger. C'est en tout cas ce que j'avais ressentis de ses réactions. Il était vrai que parfois je lui aurais bien tordu le coup pour son insolence et son irrespect, mais il était bien plus drôle de la voir devenir folle de rage alors que je la taquinais. Quel petit monstre. Accroupis, les mains dans l'herbe, l'arrachant par poignées et jouant avec ses brins, je réfléchissais à l'attitude à avoir. Devais-je aller directement la saluer, devais-je aller voir ses parents avant ? Non, ca n'avait aucun intérêt, je ne leur accordais d'ailleurs aucune importance. Si Reagan avait été là, à la limite. Mais ce n'était pas le cas. Dommage, j'aurais aimé revoir sa bouille plus de quelques minutes. J'humais l'air lentement, avide de l'odeur de Moira pour la repérer dans les horizons. Elle flottait légèrement dans l'atmosphere environnant mais pas assez pour me fournir une piste concrète. J'avais donc décidé d'avancer sans l'aide de mon flair, retrouvant le chemin de sa maison facilement. Tout était calme, je n'entendais que les bruits de la vie quotidienne comme de la vaisselle qu'on entassait, du linge étendu qui bruissait sous le vent, comme toutes ces feuilles autour de moi. Le soleil tapait fort et me donnait mal aux yeux et au crâne mais il allait falloir m'y habituer à nouveau. Le jour était arrivé depuis 2 heures à peine et déjà les humains s'affairaient. Je me devais d'en faire autant si je voulais être discret, plutôt que d'attendre l'heure de réveil des enfants et autres qui se balladeraient sur ma route. Alors j'avais bondis souplement, silencieusement, dans la direction de sa demeure. Les brindilles craquaient légèrement sur mes pas, et, muscles bandés, j'étais paré à toutes attaques animales, mais cette précaution, je l'avais remise à un coin minuscule de mon cerveau, les pensées tout à mon but : revoir la bouille de Moira. Serait-elle devenue plus femme qu'enfant ? Je n'avais connu qu'une femelle louve et elle était en fin de vie, j'étais curieux d'examiner les différences entre moi et mes confrères face à Moira et son caractère de ... Femelle. Caractère déjà bien trempé mais qui, j'en étais sûr, deviendrait de plus en plus dur avec le temps. Arrivé à l'orée de la forêt, je croisais quelques moldus à pieds, mais ne leur accordai pas d'attention. Je ne leur en accordais plus vraiment depuis mon entrée à Poudlard, pour ainsi dire, même si mon monde sans magie me manquait parfois. Discret et le visage baissé, j'avais parcouru la route rapidement jusqu'à la maison de la famille Cnaimhin. Aux aguets, j'avais laissé trainer mon regard sur chaques facades avant de repérer la fenêtre de Moira. D'un bond vif, je m'accrochais à chaques prises du mur et me hissais sur le toit, glissant légèrement. Accroupis devant la fenêtre fermée de sa chambre, je restais silencieux à l'observer quelques secondes, quand soudain des images me revinrent. Forêt, enfant, chair, sang, chasse. Un hurlement, les muscles qui se bandent et la poursuite qui commence jusqu'à l'indéniable prise de conscience de l'animal que je suis. Je la sens, son âme, sa vie, son animosité, je sens tout ce qui fait d'elle ce qu'elle est, sa sauvagerie si pure, la simplicité qui la compose. Elle est l'enfant-loup dans toute sa splendeur, elle est un autre moi, pas encore développé. Et malgré que je salive à la vue de sa chaire tendre, que mes crocs me tiraillent, déchirant presque mes fines babines, que mes muscles me poussent à bondir sur elle et la plaquer au sol ... Malgré mon instinct de tueur, je ne m'adonne qu'à mon don le plus développé : la chasse. J'ai pris l'enfant en chasse et je n'ai plus qu'une idée en tête : morsure, transformation, découverte. Je veux savoir ce qu'elle renferme, ce qu'elle va être. Alors je cours, j'évite un épais tronc pour percuter celui qui suit, mais je ne perd pas le fil de mes pensées, je reste concentré sur la peau laiteuse, les joues rosées par la course, le souffle légèrement saccadé. Je ne prend pas en compte la douleur et je fonce tête baissée à travers les arbres, grognant plus que de raison. Elle est toute proche, si facile à avoir ... Elle est jeune et pleine de vie, si fragile ... Un mouvement de trop et je l'aurais réduite à néant, j'aurais coupé le fin fil de ses jours. Mais je me contrôle, et alors que je bondis pour la plaquer au sol, babines retroussées, grognement montant du fin fond de ma gorge, je perçois son odeur. Elle est si jeune ... Mais je l'étais plus qu'elle lors de ma transformation, et je lui faisais ici un cadeau. Un cadeau d'une valeur inestimable. Deux présents, d'ailleurs : par une raison inexplicable, je me contrôle, je suis conscient de ma part loup de humain, alors que l'animal en moi prend le dessus habituellement lors de mes transformations ; je lui fais donc cadeau de sa vie, sa vie qu'elle conservera, en plus du don du loup que j'ai en moi.
Je regarde sa peau blanche et remue le museau violemment, tentant de me concentrer à nouveau sur autre chose que son fumet. Un coup de patte et sa nuque serait brisée ... Mais non. Je la garde en vie. J'ancre mes griffes dans la terre autour d'elle, la coinçant sous mon corps, tandis que je renifle ses cheveux, sa nuque, et son dos : elle est terrifiée, j'en suis persuadé. Alors j'abrège ses souffrances. Je plante violemment mes crocs dans son épaule, je les sens qui lacèrent la peau fine et délicate, qui la déchirent, transperçant muscles et vaisseaux, faisant craquer les os sous la puissance de mes mâchoires. J'attend le hurlement de douleur mais je suis dorénavant bien loin. Je ne pense qu'au sang qui s'écoule dans ma bouche et à la fureur que je sens monter en moi. Mais je me jette plus loin en grondant, tapis sur le sol, attendant une réaction.Je me souvenais parfaitement de cette scène. Je la garderais sans doute gravée dans ma mémoire à jamais. Après tout, Moira fut la première personne que je gardais en vie après une attaque sous ma forme de loup, et surement la plus importante : elle était ma suite, ma descendance. Et je savais déjà avant de la mordre que je n'aurais aucune inquiétude à avoir quant à ses capacités. Le sourire aux lèvres, je soulevai lentement la vitre qui me séparait d'elle et souplement, je pénétrai dans sa chambre, prit soudain par son odeur qui envahissait toute la pièce. Elle n'avait pas changé à mes yeux. Enfin, à mon nez. Alors que je m'adossais au mur, bras croisé, un rictus collé sur les lèvres, Moira se tourna et leva les yeux vers moi. " Alors la p'tite sauvage, ça va bien dans ton trou perdu ? " Elle avait toujours ces mêmes yeux farouches. Ceux qu'elles m'adressaient depuis le début. Ceux que j'ai découvert ce jour-là ... J'attends, encore et toujours, je grogne, je tourne en rond, je me vautre par terre d'ennui. J'attends qu'elle se réveille et qu'elle souffre. Elle a perdu beaucoup de sang, elle est plus pâle qu'avant. Mais je la sens toujours accrochée à la vie. Je me bat contre moi-même pour ne pas me jeter sur elle et l'achever avant que le jour ne se lève, que mon amie la Lune ne disparaisse. Mais je suis plus fort que l'instinct cette fois. Je m'agite mais je me tiens éloigné. Jusqu'à l'apparition du traître soleil à l'horizon, me laissant tremblant de rage et de frustration, nu, en pleine forêt. Je claque des dents malgré la chaleur et mon sang bouillonne devant l'enfant qui ne bouge toujours pas. Me présenter dans une telle tenue devant elle risquerait de me faire perdre toute crédibilité. Je retourne vers l'orée de la forêt, là où je laisse toujours un sac de rechange, et enfile un débardeur noir qui moule fortement mes muscles tendus et tressaillants ainsi que des sous-vêtements et un treillis noir que j'ai gardé de mon service militaire aux Etats-Unis. Ma paire de baskets retrouvée, je retourne lentement vers Moira, respirant par accoups, retenant ma rage, la dissimulant au plus profond de moi-même. En tout cas, dans la mesure du possible.
Elle a rouvert les yeux, des yeux farouches et enragés, tout comme les miens, des yeux de combattante, de bête sauvage, de prédateur implaccable. Et elle me regarde. Comme si elle savait que c'était moi qui lui avait fait ça cette nuit. Je suis d'ailleurs persuadé qu'elle le sait, qu'elle le sent. Car moi aussi je le sens, ce lien que j'instaure alors que je la soulève et la remet sur ses pieds, face à moi.
" Petite louve, sois bien attentive. Je vais m'occuper de toi quelques temps. Obéis-moi. Tu n'as pas le choix. Entendu ? "Je la connaissais déjà, petite Moira : je travaillais à l'époque pour ses parents, faisant diverses tâches en échange d'un lit et de nourriture. Je ne l'avais jamais vraiment remarquée, ou plutôt, je ne lui avais jamais accordé d'importance avant cette nuit de pleine lune. J'avais remarqué sa soeur, mais j'avais considéré que Moira ne méritait pas mon attention : trop jeune pour avoir une quelconque force. Je m'étais trompé et j'en étais bien content. J'avais dorénavant devant moi une louve forte et au caractère de feu. Une louve qui allait surement, si ce n'était pas déjà fait, vouloir m'étriper. Mon petit séjour n'allait pas être de tout repos, mais surement très amusant. " Alors, tu fais ta timide maintenant ? Viens faire un câlin à grand frère loup. " Une cigarette nouvellement allumée aux lèvres, je lui fis mon plus beau rictus.
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| Posté Sam 5 Nov - 13:27. | | Tu écris à Reagan. Elle n'est pas là avec toi en ce début d'été. Elle te manque cruellement, chaque jour, à chaque instant. Tu sais que dans quelques jours, Connor et elle arriveront pourtant, mais tu ne peux t'empêcher de lui écrire compulsivement, tous les jours ou presque, comme pour combler ce vide qu'elle va laisser quand elle partira. Tu n'aime pas penser à ça et pourtant, cette pensée te hantes à chaque instant, vit dans ton ombre comme ta nature de loup est en toi ; tu as appris à vivre avec cette fatalité : tu peux pas sauver Reagan, ta sœur chérie et adorée, celle pour qui tu aurais donné ta vie sans réfléchir, celle pour qui tu te bats contre la vie, celle qui te connait mieux que n'importe qui, mieux que tes parents avec qui tu entretiens de relations compliquées et distantes. Celle qui méritait de vivre. Pas de secret entre vous deux, seule ta nature de louve lui est inconnue. Mais tu sais qu'elle ne te jugerai pas pour ce que tu es devenue, pour cette nature que tu as dans la peau plus que n'importe qui. Cette nature que tu abordes avec tant de naturel, avec un instinct hors norme, avec un naturel presque déconcertant.
Devenue louve, tu es devenue entière.
Ton humeur est maussade est déprimée. Tes récentes analyses de sang sont mauvaises, tu prends mal ton traitement. Tu es faible ces derniers temps, plus pâle que jamais. Tu t'es encore disputée avec tes parents à ce sujet, tes parents qui hurlent de voir que leurs deux filles sont gravement malades. Tes parents qui t'ont conçue uniquement pour sauver Reagan. Tu ne leurs en veux pas, tu étais même fière, petite, d'être celle qui la sauverait, celle qui aiderait Reagan à vivre. La découverte de ton anémie t'a fait tombé d'un pied d'estale immense et atterrir à été dur. Tu n'admets encore pas l'inéluctable mort de ta sœur et ton incapacité à faire quoi ce soit. Ton impuissance. Et tu bouilles de rage, tu fulmines, tu gueules, tu exploses, tu tonnes, tu blasphèmes, tu pestes, tu maudis Dieu, le Saint Esprit, la Vie, la Mort, Merlin, le Destin, n'importe qui. Tu frappes ton sac de sable, tu escalades les falaises alentour, tu hurles ta peine, ta douleur, ton chagrin au vent. Tu lui offres un accès sans limite à tes pensées, tes sentiments. Il les dilapide dans l'air au grès de ses envies, de sa puissance, de sa direction et sûrement que seules les étoiles restent les dernières témoins de tes larmes et de tes confidences.
Tu finis ta lettre en déclamant une fois plus l'amour inconditionnel que tu portes à Reagan puis tu t'étires. Tes os craquent, tes muscles se détendent. Tu pousses un long soupir, long et libérateur. Tu refuses de l'admettre, mais le poids de la culpabilité pèse lourd sur tes épaules.
Puis tu tends. Tu perçu sa présence bien avance qu'il ne parle, bien avant qu'il ne se dévoile, bien avant qu'il fasse quoi que ce soit. En tant, une bouffée de colère monte, tu siffles un avertissement. Qu'est-ce qu'il fout là, lui ? Vivement, tu te retourne alors qu'il parle et tu plantes ton regard dur, assassin, meurtrier, animal, sauvage dans le sien. Tout en lui attises ta haine, son attitude nonchalante, presque ennuyée d'être ici, sa façon qu'il a de railler tout le temps, de te provoquer, de te mépriser. Ton poing se sert, fort, tandis que tu maîtrises ta respiration qui devient disparate et irrégulière au fur et à mesure que ta fureur grandit en toi. Tu ne veux pas le voir, pas lui, pas maintenant. Surtout pas maintenant, il arrive au plus mauvais moment. Mais de toute façon, c'est ça marque de fabrique non ? Débarquer quand on ne veut pas de lui. Un grognement rauque s'échappe de ta gorge, deuxième menace, deuxième avertissement. Il est sur ton territoire, il bafoue sans vergogne ton intimité, il s'impose encore une fois
Tu cours. Toujours. Tu sens le vent froid contre tes joues rougies, ton souffle régulier mais néanmoins rapide qui alimente tes poumons, tes foulées sont régulières. Tu es volcan, tu es aigle, tu es torrent, tu es cascade, tu es oiseau. Tu es libre et animale. Personne ne peut te dompter, petite teigne qui préfère les poings au dialogue, qui fait exploser avec plaisir tout ce qui lui tombe sous la main, qui porte des pantalons et des chemises de garçons, qui rechinge pour prendre un bain et démêler ses cheveux. Moira, tu te bats contre la vie et contre la mort. Et pour t'oublier, tu cours. Même si tu te fatigues, même si tes jambes sont lourdes, même si tu ne devrais pas. Il y a tant que de choses que tu ne devrais pas faire de toute façon. Manger trop gras, traîner avec les garçons du coin, ne pas manger de carottes parce que tu détestes ça, ne pas oublier de prendre tes médicaments, ne pas faire trop de bruit quand Reagan se repose. Pour ne pas faire tout ça, Moira, tu cours.
Tu cours à ta perte, tu l'affrontes et la regardes droit dans les yeux, un petit sourire narquois sur les lèvres, tu y plongse et te roules dedans. Les yeux grands ouverts.
Tu fuis la ferme de famille, fuis les regards de ses parents, tristes, déçus, inquiets. Tu as besoin de ce moment à toi, loin de tout. De tous. Personne ne te dit rien quand tu pars toute la nuit, tout le monde est habitué maintenant. Reagan et Connor ne restent plus éveillés toute la nuit à attendre que tu reviennes, même si tu fais que dans ces cas là, ils ne dorment que d'un demi sommeil.
Moira, tu fuis. La tête haute, tu fuis.
Tu cours, et arrives à la lisière de la forêt. Tu t'y sent bien, parmi les arbres, les oiseaux, les renards, les insectes, ce silence oppressant d'où fourmille une quantité impressionnante de petits sons trahissant une vie riche. C'est à l'automne, bientôt l'hiver, que Moira préfère la forêt. Les feuilles sont teintées de couleurs d'or, oranges, jaune, marron ; ça sent bon. A l'aube de la nuit, elle aime encore plus la forêt.
Tu marches maintenant, respires l'air à grande goulée avide. La tête te tourne, comme à chaque fois que tu fais trop d'effort. Pourtant, ce n'est pas ça qui te dérange. Non, tu le sens au plus profond de toi-même, il y a quelque chose dans la forêt, qui ne devrait pas y être. Quelque chose d'iconnu. De dangereux, d'anormal. Mais tu ne peux pas l'identifier, ne sais pas trop d'où ça vient. Tu t'installes, assise, au pied d'un arbre pour te reposer un peu. Il faudra revenir après, rentrer. Autant ne pas trop s'éloigner.
Mais tout va trop vite, beaucoup trop vite. Tu te sens plaqué sur le sol par une force plus importante que la tienne. Ta tête claque contre une racine, ce qui t'assome à moitié. Pourtant, tes yeux s'ouvrent grand de terreur. Un loup se tient au dessus de toi, babines retroussées, un grognement profond. Il te tient, et toi, petite Moira, toi petite fille, tu as peur. Ca te ronge les entrailles, ça te brûle. Le cri reste bloqué dans ta gorge tandis que tu tente de te débattre pour te défaire de l'emprise de l'animal. Mais tu ne peux pas. Il est trop fort pour toi, trop puissant. Un regard fixe. Tu connais ses yeux, mais tu ne peux pas dire à qui ils sont, tu ne te souviens pas. Un grognement. Une douleur atroce. Intolérable. Tu as l'impression que ton épaule se détache du reste de ton corps, tu sens et tu entends tes os qui se brisent. Un hurlement. Long et déchirant. Un hurlement de douleur pure, intense. Et tu perds conscience. C'est une chute, longue, lente et vertigineuse, vers l’enfer, vers les entrailles de la mort.
Tu te bats pour vivre, petite Moira, tu te bats pour cette vie que tu combats en temps normal. Tu ne veux pas mourir. Pas maintenant. Avant, tu veux revoir Reagan, la serrer dans tes bras, lui dire combien tu es désolée de ne pas pouvoir l'aider, ne pas pouvoir la sauver. Tu veux lui dire que tu l'aimes plus que tout, que son départ laissera en toi un trou qui jamais ne pourra être comblé. Tu veux voir Connor, qu'il te sert dans ses bras, qu'il te dise que tout ira bien, qu'il te rassure, qu'il te parle à voix basse comme lorsque tu étais enfant. Tu veux revoir tes parents, que tu aimes malgré tout et leur dire, justement, que tu les aimes. Que tu t'en veux de ne pas être à la hauteur de leur espérance. Tu refuses cette mort, incompréhensible. Ton corps se couvre de sueurs, tu as du mal à respirer, le sang s'écoule or de ton corps irrémédiablement. Tu as mal. Tu souffres.
Combien de fois as-tu perdue connaissance et es-tu revenue à toi durant cette lui là ? Tu ne pourrais le dire. Mais finalement, la douleur a reflué. Alors, tu mourrais pour de bon ? La vie avait-elle fini de s'écouler de ton bras déchiqueté ?
Tu pleures, Moira.
Et pourtant, tu rouvres les yeux. Tu observe la voûte des arbres au dessus de toi, tu perçois les premiers rayons du soleil. A côté de toi, un homme. Un homme que tu connais. Il travaille pour tes parents à la ferme pour la saison. D'ordinnaire, il t'ignore et tu fais de même. Tu n'aimes pas ce type, tu ne le sens pas. Tu avais raison de te méfier. Ses yeux, tu les reconnais. Ce sont les mêmes que ceux de la bête qui t'a mordue. Tu le vrilles du regard. De quel droit, hein ? De quel droit t'avait-il infligé une souffrance pareille ?
Pourtant, en toi, quelque chose se passe. Alors qu'il t'explique que tu es une louve, à présent, toi, tu te bats contre ce sentiment qui monte en toi, entre soumission et domination, tu refuses qu'il soit le dominant, qu'il te soumettes comme il le voudra. Tu ne veux pas de lui comme chef, comme modèle. Tu feules, tu grognes, tu craches, tu étouffes aussi. Tu rejettes en bloc ce que ça signifie. Jamais, jamais tu ne te laisseras contrôler par n'importe qui. Pourtant, petite Moira, tu ne peux pas y faire grand chose, une partie de toi que tu ne contrôles pas encore, tend vers ce lien, le demande, l'attire. Ce sera le plus grand paradoxe de ta vie, tu devras vivre avec, chaque jour. En attirance et répugnance pour Dagon ; celui qui contre ton envie sera ton mentor et accompagneras tes premiers pas de loups.
Ton regard brûle alors que tu revis tout ça, que tu te souviens. Tu n'as toujours pas bougée, tendue, ancrée sur tes positions. Ta mâchoire serrée, tes muscles bandés, tu attends.
Ta première transformation approche. Depuis que tu as été mordue, Dagon est resté avec toi, auprès de toi. Il t'a appris à user de tes nouveaux sens, mille fois plus forts, plus puissants. Il t'a appris à apprivoiser ta nouvelle nature, sauvage, sanguine. Et tu as assimilé tout ça avec aisance, comme si tu étais faite pour être louve. Le lien qui se développe entre lui et toi te dérange. Tu le rejettes en bloc, mais irrémédiablement, c'est vers lui que tu reviens. Il est dur avec toi, intransigeant, il ne donne aucune marque d'affection. Il a de l'aval sur toi, une autorité naturelle que tu refuses et que tu cherches en même temps. Tu testes, tu tâtonnes à la recherche de limites entre vous. Votre relation est complexe, conflictuelle.
Ce soir, il sera là pour toi, pour t'aider, pour te guider. Tu ne l'avoues pas, mais tu as peur. Terriblement peur de ce qu'il va se passer. Tu vas au-delà de l'inconnu et cela t'effraies, petite Moira. Tu as peur de blesser quelqu'un que tu aimes. Tu n'as rien dit à personne. Reagan. Connor. Aucun des deux ne sait pour toi et de façade la relation que tu as avec Dagon n'a pas changé. Quand vous vous retrouvez, c'est loin de tous. Ce sera sûrement le seul secret entre ta sœur et toi. Il t'a donné rendez-vous à la lisière de la forêt, en fin d'après midi. Une boule au ventre, tu as quitté la ferme. Tu as dit à Reagan que tu voulais être seule ce soir, tu voulais profiter de cette soirée d'été dans la forêt. Un petit sac sur l'épaule, jeune Moira, tu marches et rejoint ton nouveau mentor qui t'attends dans l'ombre d'un arbre. Côte à côte, en silence, vous marchez. Arrivez dans une petite clairière, il tente de t'expliquer comment appréhender cette première transformation. Tu paniques totalement, mais il est là, tu le sais et quelque part, ça te rassure. Il t'explique qui va t'attacher. Toi, tu ne veux pas, mais tu comprends le bien fondé de cette décision, alors tu te laisses faire.
Le temps passe lentement, tu essaies de gérer la multitude de sentiments qui germent en toi à l'appproche de la pleine lune. Et puis enfin. La nuit tombe.
La douleur est intolérable. Tes membres s'étirent douloureuses, ton corps changent et lutte contre cette mutation contre-nature. Un hurlement perçant raisonne dans la forêt alors que ta nature du loup prend le dessus sur ta nature humaine. Tu t'oublies. Tu es louve.
Tu t'élances enfin. Le moment est le bon. Tu bondis sur Dagon. Il devait s'en douter, il devait savoir comment tu réagirais. Tout les deux, vous passez par la fenêtre. Tes parents ne sont pas là, partis tôt ce matin au village. Tu étais seule et tu profitais de ta solitude, et il est venu te déranger. Ton poing, violent, s'abat sur son visage. Tu te fiches de te faire mal, c'est à lui que tu veux causer le plus de dommage. Perchée sur son torse, tu le roues de coup. Tu profites du bref avantage que tu peux avoir sur lui.
Ca te libère.
« Qu'est-ce que tu fous là ? », grognes-tu. |
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| Posté Lun 14 Nov - 19:11. | | Le choc, le souffle coupé un quart de seconde, mais aucune surprise. Je les ai vu, ses muscles, se bander de colère, ses yeux briller de rage, je l'ai vue bondir sur moi. Et j'ai sentis mon corps accroché au sien passer dans l'encadrement de la fenêtre, mon épaule rencontrant violemment le mur avant, et je l'ai sentis s'écraser contre une surface plus clémente : l'herbe de son jardin. Encore fraîche, son odeur emplie mes narines alors que Moira me rouait de coups, un peu trop faibles mais francs, directs, précis, sans vergogne. Elle était furieuse et sa fureur appelait à mon hilarité, à mon bonheur. Une vraie teigne, cette petite. Attrapant ses poings brusquement, je la fixais droit dans les yeux et laissais échapper un rire bruyant et sans peur. " Je viens voir ma petite protégée adorée, voyons ! Désolé, j'ai oublié les chocolats et les bouquets de fleur, faudrait pas m'en vouloir. " D'un coup de hanches je me propulsais sur les jambes, la repoussant au passage, et je l'attrapais soudain par la nuque, l'attirant contre moi. " Trop lente. " Un coup à l'arrière du genou. " Trop téméraire. " Un coup de genou au creux du ventre. " Trop gentille. " Un coup au sternum. " Trop humaine. " Un coup en plein front. Je soupirai. J'avais retenu mes coups, mon but n'était pas de la faire tomber en miettes, mais bien de lui faire rentrer dans son petit crâne qu'elle n'avait pas assez évolué. Je la rejetais violemment au sol, m'asseyant à côté, allumais une nouvelle cigarette - l'autre n'avait pas survécu à notre col plané - et la regardais calmement. " Tu ne sais toujours pas contrôler ta rage Moira. Je pensais que tu aurais fait des progrès depuis la dernière fois mais il semblerait que tu ne saches pas te débrouiller toute seule. " Elle est violente, têtue, elle n'écoute rien. Ou plutôt, elle tente de ne rien écouter. Ce soir c'est la pleine lune, sa première transformation. Et elle n'a pas l'air très heureuse de se faire enchaîner à un arbre. Moi non plus. J'hésite d'ailleurs à m'attacher, après tout le maître, c'est moi. Mais une fois transformé je ne contrôlerais plus rien. Mieux vaux que je m'enchaîne également. Ridicule. Je tourne autour d'elle avec les chaînes et je lui parle, calmement, lentement, pour imprimer dans son petit crâne tout ce qu'elle doit savoir. " Tu vas avoir mal, Moira. Très mal. Tu risques de perdre conscience, ou alors de tout détruire autour de toi. Je t'attache pour que tu ne fasses de mal à personne. Ton premier reflexe en tant que loup sera de tuer, de te nourrir. Et ta famille, tes amis, tes voisins sont les plus proches, et donc ta première cible. Tu vas percevoir leur odeur, l'apprécier, t'en rappeller. Tu vas avoir envie de t'approprier cette odeur, leur peau ... Et ce n'est pas bon. Tu dois apprendre à contrôler ça. Mais cette nuit, ce sera impossible. Si jamais tu te détaches, je pense pouvoir garder assez de conscience pour te coincer. Pour le moment, ne t'inquiète pas pour ça, je le gère. Tu vas devoir supporter la douleur. Ce sera suffisamment difficile comme ça. " Dans quelques minutes elle va entamer sa transformation, moi également. J'agrippe alors mes propres chaînes et m'attache directement à un épais tronc, assez fragile pour que je puisse le détruire si jamais Moira s'échappe. Je m'agenouille et alors que je finis ma troisième cigarette, je la sens. Elle commence.J'étais fatigué du dernier entrainement au camp, et ses petits coups n'avaient en rien arrangé les choses. Elle était encore dans mes bras quand je soupirai soudain, la repoussant en douceur -autant ne pas lui briser des os-. Elle avait grandis, je le voyais, et son air farouche, ses yeux brillants de fureur me remplissaient de fierté. Même si tout cela m'était adressé. Le sourire aux lèvres, je levais lentement les yeux au ciel et repensais à tout ce que j'aurais pu lui apprendre si seulement nous avions eu le temps. J'avais hâte de voir ses progrès. Mais en attendant, mon estomac m'appellait. " Tu m'offres un café ? Un jus de citrouille ? Qu'importe, j'm'en fous en fait, j'ai les crocs, je suis crevé et j'ai rien avalé depuis deux jours. Oublié les galions à la maison. " M'étirant lentement, je me rappelais soudain que je n'avais pas fermé la fenêtre de mon appartement. Tant pis. Je contacterai rapidement Santana plus tard pour qu'elle le fasse. Gromellant, je n'attendis pas de réponse de la part de ma petite louve et escaladais soudain le mur de sa maison, atterissant dans sa chambre à nouveau, où je me jetais dans son lit en soupirant de bien-être. Ricanant soudain, je me tournais sur le dos, les bras repliés sous la tête, et admirais son plafond en attendant ses hurlements. " Ca fait du bien d'être à la maison tiens ! "
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