En théorie, c’est bien joli de vouloir plus sauf qu’il y a toujours plus parano que soi et… dans le genre parano, le parrain, il bat des records. Bon, c’est sûrement comme ça qu’il est toujours là, n’empêche que c’est excessif comme réaction. C’était à ça que je pensais en courant pour sauver ma peau. C’était pas gagné d’ailleurs. J’étais à pieds, eux en voiture. J’avais l’impression de me retrouver dans un problème de math. Nosten, courant à sept km/h et des brouettes tentent de semer une voiture qui en fait soixante-dix huit. Combien de temps mettra la voiture à écraser Nosten qui a cinq cent mètres d’avance ? Pas beaucoup, hélas… J’avais moyennement envie d’entrer dans la rubrique nécrologique d’un tabloïde.
Je tournais au coin de la rue toujours en proie à mon problème de math. Prendre des tournants, c’était une bonne idée mais ça ne suffirait pas à me garder en vie. Je tournais donc dans une ruelle plus petite, vraiment trop juste pour une voiture. Plaque d’égout… Mais oui ! Je jetais un sort de lévitation à la plaque qui se trouvait à proximité pour l’envoyer vers le pare choc. Avec un peu de chance, les dégâts seraient trop gros pour pouvoir être réparé par magie. Le bruit de tôle froissée me fit comprendre que j’avais plus ou moins visé juste mais je ne me retournais pas vraiment pour vérifier. C’est après avoir parcouru cinquante mètres que je me retournais en me disant que j’aurais très bien pu descendre dans les égouts. Voiture foutu ou pas, ils auraient du continuer à pied mais c’est aussi là que je me rendis compte qu’on jouait plus à chat qu’ils ne me traquaient vraiment. Un sortilège était plus vite lancé qu’une course poursuite en voiture. Ma réaction ? Simple, je fis voler une plaque d’égout supplémentaire mais pour m’engouffrer dans les égouts cette fois. Ça puait, c’était immonde mais j’avais plus de chance d’en sortir en vie. Puis d’ailleurs, j’voulais pas lui piquer ça place au padre… J’voulais la paix. Alors oui, j’avais comploté contre lui mais pas tout à fait pour lui piquer sa place. Bref, je parcourus une bonne portion d’égout, à deux doigts de remettre mes cafés du matin quand un sortilège se fracassa contre la grille à côté de moi.

C’est là que je vis un rat, bien portant, agressif… Parfait en somme. Je lançais un Amplificatum sur le dit rat après avoir au préalable lancé un Oubliette. Si je comptais bien et j’aimais à croire que je comptais bien, il ne me restait plus qu’un type au trousse. Il fallait que je réfléchisse et vite. C’était bien joli de se débarrasser des poursuivants mais il fallait se débarrasser de la source du problème. Avant qu’il s’occupe de mon rat géant, j’avais un peu de temps pour réfléchir en courant, car oui, je courais toujours…
Je décidais de transplanais. Pourquoi courir quand on peut transplaner, j’étais franchement pas dégourdi par moment, il me manquait quelques réflexes. Au moins avais-je transplané là où je l’avais voulu, c'est-à-dire, pile devant l’appartement de l’Auror qui avait voulu me boucler. Et bien c’était le moment qu’il serve à quelque chose celui-là. Je frappais à la porte énergiquement. J’étais sûr que l’autre imbécile allait me suivre comme un chien chien à sa mémère. Peut-être que pour une fois, dans ma vie, j’aurais du pot. Promis, si je m’en sortais, je bosserais avec le ministère !

Comment dit-on déjà ? Fais gaffe à ce que tu souhaites ? Ben faut toujours écouter les dictons cons. L’Auror ouvrait à peine la porte que le type arrivait derrière moi l’Impardonnable aux lèvres. Pratique d’avoir un Auror devant soi dans ces cas-là, mon poursuivant ramassa un bon vieux sort d’immobilisation suivi d’un sort de silence. Ce que j’ai dit ? « Cadeau ? »

Tout ça pour dire… Y a quelques jours, j’me voyais tranquille les doigts de pieds en éventails, maintenant, j’étais protégé par le Ministère et j’utilisais mon coté rotor pour attirer mes poursuivants droits dans des pièges. On fait ce qu’on peut pour alléger sa peine, mieux vaut servir de lièvres que de mannequin d’entraînement pour jeunes Aurors en formation.

Et ouais… c’est comme ça que le Ministère a affaibli la mafia. Je crois que c’est plus où moins là que je me suis réveillé et que je suis allé remettre mon dîner. Mais c’est aussi là que j’ai vu le nombre de bouteilles d’alcool qui traînaient sur la table. Bordel… c’était violent comme gueule de bois, on avait pas idée de faire des rêves pareils, j’avais le subconscient qui disjonctait sévère.