ϟ this is the road to ruins, and we're starting at the end, say yes, let's be alone together.
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Posté Mar 12 Avr - 22:53.
Friends close & ennemies closer pv ; eilean c. duncan indications temporelles ; env. cinq jours avant le banquet à dürmstrang, jeudi, 13 h 00
Il était un homme de rituel. Il avait sa petite routine, ses petites affaires, sa petite organisation de vie qui rendait tout si facile et si prévisible, quand on le connaissait. Facile, donc, de savoir où était l'homme le jeudi midi. Comme à tous les jeudis midis, il étirait son heure de dîner d'une demi-heure et allait manger à la Taverne rouge. Toujours à la même table, toujours le même menu, et toujours la même serveuse à son service -qui était la barmaid, en fait. Quiconque aurait osé fermer le restaurant cette journée-là, donner un autre horaire à Eilean, changer le menu ou exiger de lui de raccourcir son heure de repas aurait eu intérêt à se raviser. Matvei entra à la Taverne et alla s'installer à sa table, la plus au fond, la plus reculée, celle qui lui permettait d'observer tous les clients de la salle. Une table qui était également dans la section d'une serveuse qu'il n'aimait pas ; c'est pour cela que c'était Eilean qui lui faisait le plaisir incommensurable de le servir à tous les midis, peu importe le nombre de clients et le fait qu'elle ne servait que rarement dans la salle. Seulement quand le restaurant était plein, en fait, ou dans les heures creuses où pas un serveur ne pointait son nez.
En plus, il faisait exprès de prendre son heure de repas plus tard, pour que le restaurant soit moins bondé et que la jeune femme puisse s'asseoir avec lui, entre deux plats. Pour faire passer le temps. Et discuter de... choses et d'autres.
Le blond posa son manteau sur la chaise, découvrant sa longue robe de sorcier, qu'il portait noire. Il n'avait pas été élevé avec les habits moldus et son travail exigeait de lui une tenue correcte : la robe de sorcier était donc de mise. Toutefois, au contraire de ses parents qui se promenaient toujours en robes lourdement ouvragées, il optait pour la sobriété. Merlin merci. Une robe noire, simple, longue, ceinturée de cuir de la même couleur. Il s'assit ensuite et attendit que la barmaid arrive enfin pour le servir, son verre se remplissant automatiquement d'eau. Une gorgée, une légère grimace ; pas même coupée de citron, ça le dégoûtait. Matvei aurait nettement préféré que les verres s'emplissent de Sang-Dragon, son alcool préféré. Un truc importé de Russie. Il prit le journal qu'il avait emmené avec lui et le posa grand ouvert sur la table, parcourant les nouvelles de l'International Wizard Gazette avec attention. Il n'avait rien contre la Gazette du Sorcier, mais vous voyez l'idée. Il fallait bien s'informer de l'actualité mondiale et ne pas se cantonner à cette Grande-Bretagne dans laquelle il vivait depuis quatre ans.
Un bruit de pas. Sans relever la tête, il déclina sa commande, tout en lisant une nouvelle sur un banquet organisé à Dürmstrang dans quelques jours et auquel il avait été convié officiellement par le directeur lui-même :
« Borrchtch, Koulebiaka et Kissiels au miel. Il releva la tête et sourit à la jeune femme. Plus un verrrre de vin blanc et un sourrirre, miss Duncan. »
Les bons contacts font les bonnes alliances. Pour cela qu'il acceptait d'esquisser un sourire à la demoiselle, de prendre une voix moins froide et à peine moins distante qu'à son habitude. Elle était choyée, tout de même.
Dernière édition par Matvei Sejdic le Ven 15 Avr - 17:21, édité 1 fois
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Posté Ven 15 Avr - 16:31.
I HOPE EVERYTHING IS OK. I HOPE A DAY I'LL FIND YOU AND KILL YOU. ϟ La journée commençait toujours de la même façon. Un petit flash lumineux s’échappait de ma baguette, posée sur la table de chevet, et un animal, aussi doux et majestueux soit-il, venait sur mon épaule pour croasser et me réveiller. Je caressais mon patronus avant qu’il ne retourne à sa source. Je me frottais les yeux en me relevant. Mes nuits étaient de plus en plus courte. J’ignorais combien de temps tout cela allait encore durer mais une chose était sûre, je ne tiendrais pas longtemps. Je me levais finalement après deux minutes de réflexion et me préparait pour aller au travail. Douche. Petit déjeuner. Préparation. Evitement. Et je me glissais hors de l’appartement sans un bruit. Sur le chemin de la Taverne je faisais profil bas. La tête dans mes pensées je ne faisais plus attention à grand-chose, si bien que si les gens ne se poussaient pas d’eux-mêmes je leur rentrerais dedans. Je connaissais le chemin par cœur. Et les paroles de Tyler lorsque j’entrerais dans la boutique. La petite cloche sonnait au dessus de la porte, indiquant mon arrivée. « Ah te voila ! Nous avons une cliente. Dépêche-toi. » Je relevais la tête, surprise. Pourquoi ce n’était pas comme d’habitude ? Et pourquoi devais-je me dépêcher. Je cherchais du regard la cliente en question et découvrais une vieille femme, de soixante-dix ans, tout au plus. J’examinais, de loin, chaque parcelle de sa peau jusqu’à finalement découvrir son visage. Mes yeux s’écarquillaient de peur. Oh non. Pas elle. Je me dépêchais de rentrer dans les vestiaires. « Calme-toi. » me répétais-je. « Dépêche-toi un peu ! » me glissais Tyler en passant rapidement sa tête par la porte battante. Je hochais la tête et me débarrassais des affaires inutiles. La journée allait être longue.
Le rush du midi était passé. La vieille dame n’était pas restée longtemps, à ma plus grande joie. Je n’avais eu qu’à lui préparer un thé, et tout s’était bien passé. J’espérais qu’elle ne m’ait pas reconnu. La pendule indiquait treize heures lorsqu’un autre visage bien connu passa la porte. J’attendais qu’il s’installe à la même table qu’à son habitude et fit un signe de tête à Lena pour qu’elle ne s’approche pas plus de lui. Rien qu’à son attitude on pouvait voir qu’il ne l’aimait pas. Un avantage certain pour que je puisse m’occuper de lui. J’avançais vers sa table, comme à chaque fois, sa commande habituelle dans les mains, et attendait calmement qu’il daigne me donner son attention. Je fus étonnée qu’il décline ce que j’avais apporté pour prendre autre chose. Certes. Je hochais la tête et repartais en cuisine pour la nouvelle commande. Un verre de vin blanc. Je le versais derrière mon bar en attendant qu’on m’apporte le reste. Tout était prêt. Je repartais donc conquérir le grand blond avec ces nouvelles douceurs et m’asseyais à sa table.
J’examinais la couverture du journal. J’avais entendu des gens parler ce matin. « Des nouvelles intéressantes ? » Bizarrement. Je n’attendais pas de réponse de sa part. Qu’il me dise oui ou non ne changerait pas la discussion sur laquelle je voulais l’amener. Le banquet. Il devait surement y être invité. « Je serais à Durmstrang. » lui intimais-je, comme pour le prévenir que je serais là pour veiller sur ses arrières en cas de besoin. Du moins, je l’espérais. Entre les personnes malveillantes qui nous entourait, et mes propres démons à chasser j’allais surement avoir du travail. J’ajoutais simplement que je n’y allais pas pour lui dans un premier temps. « Je dois retrouver ma cousine … Et un ami. » Je baissais la tête à cette perspective. Ni l’un ni l’autre ne voudrait me voir. J’en étais persuadée. Peu importe. Je me ressaisissais. Les yeux dans les siens, j’attendais ses directives.
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Posté Dim 24 Avr - 23:34.
Oui, il avait décidé d'aller dans la nouveauté, aujourd'hui, ce qui expliquait la légère surprise de la serveuse. En fait, généralement, il avait deux choix favoris : il se contentait d'alterner. Pas de quoi déconcerter terriblement la jeune femme... il en était même ennuyant, il en avait parfaitement conscience. La barmaid partit donc chercher sa commande et revint s'asseoir à a table, lui posant une question à laquelle il répondit par un simple haussement d'épaules. Les mêmes nouvelles que celles des derniers jours, dirons-nous. Il baissa son journal et s'attabla devant son entrée, un borchtch tout à fait délicieux, comme toujours. Très poli et d'une éducation sans failles, il le mangeait sans faire de bruits inutiles, avalant soigneusement chaque gorgée de soupe avant d'en prendre une nouvelle. Pas question que quiconque puisse voir la nourriture rouler entre ses mâchoires. Il était un homme du monde, maintenant, et le simple fait de postuler comme Ministre de la Magie changeait tout son statut. Toutefois, son deuxième commentaire lui fit lever les yeux de son bol de soupe. Oh ho. Intéressant. Il avait beau être capable de veiller lui-même sur ses arrières, il avait plus d'un tour dans sa poche, c'était toujours utile d'avoir quelqu'un comme Eilean comme deuxième paire d'yeux. En plus, il allait être sur le territoire de Krushnic. Les explications de la jeune femme ne l'intéressaient que moyennement, les affaires personnelles des gens le rendraient totalement indifférents quand lesdites personnes n'étaient pas des amis, mais il acquiesca pour la forme.
« J'y serrrai. »
Voilà. Il venait de prendre sa décision. Retourner à Dürmstrang ne l'enchantait pas, mais son possible futur poste l'obligeait à aller se présenter dans de telles conventions magiques. En plus, peut-être allait-il pouvoir croiser Jodhaa... Cette pensée fit se serrer son cœur, le temps de quelques battements, et une autre cuillerée de soupe passa ses lèvres. La nourriture de son pays lui manquait et il s'en rassasiait quand il venait ici, se gargarisait des spécialités russes, profitait de cette courte escale dans ses racines.
« Je crrrains toutefois le pirre, à Dürrmstrrang. Cette école a toujourrs eu une aurra... parrrticulièrre. »
Et comment ! Était-ce vraiment étonnant que ce soit la championne de son ancienne école qui soit disparue ? Non, tout simplement. C'était même presque normal, de son point de vue. Et là, allaient-ils envoyer un autre adolescent à l'abattoir ? Probablement. Rien ne l'étonnait. S'il devenait Ministre, il allait devoir sérieusement se pencher sur le cas de ce Tournoi... avec Benjamin. Même si cela n'allait pas plaire à son ami, il fallait voir les faits en face. L'homme prit une autre bouchée de soupe, puis une petite gorgée de vin blanc, appréciant sa rondeur en bouche. Mmm, ça changeait de l'habituelle vodka, c'était certain.
« Il y a toujourrs des choses étrrranges qui se trrament, dans ces moments-là... »
Un coup d'œil. Peut-être avait-elle des informations dans sa poche ?
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Posté Lun 25 Avr - 23:06.
I HOPE EVERYTHING IS OK. I HOPE A DAY I'LL FIND YOU AND KILL YOU. ϟ L’idée de retourner à Durmstrang ne m’enchantait pas plus que ça, mais il fallait absolument que je revois Gabriel et Solomonia. En plus de cela, Matvei y serrait aussi et quelque chose me disait que je ferais mieux de surveiller ses arrières en cas de besoin. Les choses n’avaient pas toujours été roses entre nous, et à vrai dire, elles ne l’étaient toujours pas, mais il fallait avouer qu’il m’avait sorti d’une mauvaise passe et que quelque part, c’était avec lui, grâce à lui, que j’avais commencé à m’évader de cet engrenage infernal qu’est l’organisation de mon père.
Les mots de Matvei me donnaient la chaire de poule. J’imaginais déjà Solomonia et Gabriel dans une fâcheuse posture. Je me remémorais à quel point j’avais rêvé d’étudier dans cette école. Les souvenirs d’un passé que j’aurais préféré oublier. Comme January. Ma mâchoire se serrait en repensant à elle. Je tentais de rester le plus calme possible. Je ne devais rien laisser paraitre. Pas devant lui en tout cas. Je savais pertinemment qu’à la moindre occasion il pourrait en profiter pour me renvoyer à Azkaban. Je me demandais d’ailleurs pourquoi il ne l’avait pas déjà fait. Je déglutissais bruyamment à cette idée alors qu’il continuait ses allusions sur l’école de magie.
J’acquiesçais d’un simple hochement de tête. J’avais peur de ce qu’il pouvait me raconter. Tyler me rappela à l’ordre alors que j’observais un client assis à me regarder. Je me levais en trombe et me précipitais à sa table. « Sincèrement désolée. Je vous prépare ? » demandais-je le plus poliment possible. « Vodka. » Son ton plus que sec ne me plaisait pas, mais je devais faire profil bas. J’observais mon patron du coin de l’œil tout en retournant derrière mon bar pour servir le verre de vodka. « Sympathique. » chuchotais-je alors que Tyler venait se glisser à mes côtés. Je déposais le verre avec un large sourire et repartais m’assoir en compagnie du russe.
« Les choses ne changent jamais. Malheureusement. Ou trop peu. » mes mots n’étaient pas dirigés vers le tournoi, ou ce qui pouvait bien se passer à Durmstrang. Ca non. J’étais perdue dans mon angoisse de les retrouver, eux, alors qu’il se préoccupait simplement de ce qui pourrait bien arriver lors du banquet. Je me demandais s’il en savait plus que moi sur cette histoire. Je chuchotais. « Nous n’avons pas encore abordé le sujet mais … Vous savez quelque chose sur cette organisation secrète ? » Simple curiosité. Je n’espérais pas de réponse explicative. Mais les choses devenaient louches ces temps-ci et cette organisation ne me disait rien qui vaille. J’espérais simplement qu’une petite fille ne se cachait pas parmi les membres.
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Posté Mar 3 Mai - 1:06.
La barmaid se leva subitement pour aller servir un client. Vrai qu'il était un privilégié, à manger ainsi avec la jeune femme qui devait assurer le service de la Taverne... il avait droit à un petit traitement de faveur. Cette pensée lui fit réprimer un sourire de satisfaction et prendre une autre bouchée de soupe, histoire de ne pas montrer une peut-être manifestation d'une quelconque émotion. Il avait une certaine image à tenir et il n'allait pas donner l'impression qu'il pouvait être expressif... voyons. Et puis, avec ce qu'il venait de lui dire sur son ancienne école, il avait déjà exprimée assez de sentiments. Retourner à Dürmstrang ne l'enchantait et il sentait très mal cette petite visite ; avec un peu de chance, soit il allait se friter avec Krushnic, soit Stjepan allait venir voir la Deuxième Tâche, soit une explosion allait ravager tout le château et tuer tout le monde. C'était évident que quelque chose de mauvais allait arriver, surtout avec l'organisation qui souhaitait mettre sur les fers ce tournoi qui se voulait comme une célébration des liens entre les trois écoles, les trois mondes, et une valorisation de la jeunesse. Matvei terminait sa soupe quand Eilean revint à sa table avec en bouche une phrase à laquelle il répondit par un signe de tête positif. Il était d'accord, il n'avait rien à rajouter à cela. Un dernier morceau de chou avalé et il repoussa le bol élégamment, avant d'essuyer ses lèvres avec la serviette de table. Maintenant, koulebiaka. Il prit l'assiette et la déposa devant lui, appréciant l'assiette joliment garnie qu'on lui avait apporté. Les koulebiakas étaient petits, tous en forme de petits poissons, et les légumes qui les accompagnaient étaient appétissants. Ça donnait faim. Toutefois, la question d'Eilean l'empêcha de commencer son plat principal.
« Non. Ou trrop peu. Un petit silence. Que des rrumeurrs. Et la cerrtitude qu'elle ne s'arrrrêterra pas à une championne. C'est trrriste à dirre, mais... ça va êtrre pirre. »
L'homme prit un koulebiaka entre ses doigts et y croqua avec une moue de bonheur ; le goût du saumon sur sa langue, la pâte délicatement feuilletée, les épices qui parfumaient le tout... c'était merveilleux, tout simplement. On n'avait pas fait mieux que la cuisine russe, à son avis, et il avait voyagé. Il termina le koulebiaka dans le silence qui avait suivit son affirmation, prit une gorgée de vin, puis se pencha un peu plus vers la brunette pour l'interroger et s'assurer que l'homme présent plus loin n'entende rien de ce qu'il allait dire :
« Laissez-moi toutefois êtrre convaincu que vous en savez prrobablement plus que moi surr tout ce qui est plus ou moins... légal. »
Une simple insinuation. Ils savaient tous deux ce qu'elle était. Et qu'elle avait une certaine chance, que Matvei ne l'ait jamais dénoncée à la police. Il avait juré qu'il ne le ferait pas et il ne l'avait jamais fait, et pas seulement parce qu'Eilean lui était utile. Aussi parce qu'il savait reconnaître certaines choses chez elle... comme la persévérance. Et de véritables valeurs, à quelque part. Peu importe. Il prit sa fourchette et piqua une carotte cuite, la mangeant avant d'ajouter :
« Alorrs, à votrre avis, ça se joue entrre qui, pourrr cette courrse à la chefferrie ? »
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Posté Ven 6 Mai - 18:02.
i hope someday i'll come to find you and kill you.
Une simple question qui me paraissait légitime au vue des derniers événements, et de sa position, ou future position, au sein du ministère. J’examinais chacun de ses gestes, jusqu’à ce qu’il réponde. Mon sang ne fit qu’un tour, mon cœur semblait sortir de ma poitrine et mes mains se serraient. Je n’aimais absolument pas la tournure que prenait la conversation, et pourtant je ne pouvais rien dit. Certes, je n’étais pas ce qu’on pouvait appeler un ange au niveau légal, mais ça n’était pas pour autant qu’il fallait le rappeler ou, pire encore, me comparer avec cette organisation-là. La mâchoire serrée, je me retenais de ne pas l’insulter ou lui lancer son verre à la figure. Je tentais de respirer, calmement. Si nous avions été seuls je n’aurais pas hésité une seconde avant de lui répondre et, pourquoi pas, le frapper. Ses insinuations me blessaient, et je ne supportais pas la comparaison. L’organisation qui sévissait sur le monde magique n’était autre qu’une parodie de ce qu’était mon organisation. Un délire enfantin pour un jeu qui n’en valait pas la peine.
Je remuais activement ma jambe, signe de stresse et de contenance, lorsqu’il changea de sujet. Le ministre ? Je soufflais. A vrai dire, cette question était loin de toutes mes préoccupations. Si je lui avais proposé mes services, c’était par pur égoïsme. Peur qu’un jour on me retrouve, s’il devenait ministre et que je ne lui causais aucun problème, je n’aurais, logiquement, aucun soucis à me faire. Une moue se dessinait sur mon visage. « Entre Allis et vous aux dernières rumeurs. » Je parlais sans grande conviction. A vrai dire, j’avais entendu des gens parler sur le trottoir en me rendant à la Taverne le matin même. « Si vous voulez mon avis. Vous serez élu. » Encore une phrase que j’avais entendu dans les rues. Les gens parlaient beaucoup le matin, j’avais de la chance. Je ne comprenais cependant pas pourquoi les londoniens voulaient élire un ministre russe. Les choses étaient-elles si graves qu’ils préféraient un étranger pour les gouverner ? J’étais finalement très mal placée pour parler. J’étais russe et parler ainsi d’un compatriote m’aurais couté cher auparavant.
J’ignorais où toute cette mascarade allait nous mener. J’ignorais si je tiendrais le coup. Je n’avais qu’une envie, redevenir celle que mon père avait élevé pour ne plus jamais ressentir tout ce remord, tous ces questionnements, toutes ces bêtises auxquelles je n’aurais jamais pu penser auparavant. Je voulais éteindre cette partie de moi qui pensait à une part de bonté en chacun de nous. Qui pensait que tout n’arrivait pas par hasard et que si je souffrais aujourd’hui c’était pour la simple et bonne raison que j’avais trop fait souffrir. Je voulais arracher cette partie de moi qui souffre en permanence. « On parie sur la blonde ou la brune pour la prochaine disparition ? » lançais-je, un sourire en coin.
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Posté Mar 17 Mai - 5:50.
Oh, comme il avait senti le couteau tourner légèrement dans la plaie que formait l'illégalité dans le cœur de la jeune femme. Il n'avait pas été fair play, il le reconnaissait, mais c'était plus fort que lui : cette habitude de trouver les points faibles des gens et d'y appuyer subtilement était un stigmate de son adolescence passée à se battre contre lui-même et il gardait donc cette habitude. Même maintenant. Même avec les gens qu'il appréciait. Et donc même avec Eilean, en qui il n'avait qu'une moitié de confiance et qui avait déjà tenté de le tuer. Encore heureux qu'Avdotia l'avait prévenu, par on ne sait quel moyen. Comment avait-elle su cela ? Il n'en savait rien, mais l'important était qu'au final, il était encore vivant. Eilean également. Et que son sous-entendu était gratuit. Pourtant, pas d'excuses ; son but principal n'avait pas été de blesser, mais seulement de faire un sous-entendu. Le changement de sujet suffit à faire changer le visage de la brune, qui dit immédiatement ses pronostics : entre lui et Allis. Diantre. Intérieurement, il jura : pourquoi donc devait-il se retrouver en face à face avec la femme envers laquelle il osait avoir des sentiments ? Et cette idée, aussi, de se lancer en politique... probablement la plus ambitieuse de toutes ses réalisations. Et qu'elle ne se méprenne pas : lui aussi se demandait pourquoi les Anglais voulaient un Russe à la tête de leur nation ! Mais comme on dit : nul n'est prophète en son pays. Normal, donc, qu'il puisse tenter sa chance en terre étrangère.
Un koulebiaka de plus, quelques bouchées de carottes, et il s'étouffa dans ses légumes en entendant la question de la jeune femme. De rire. Oui, il s'étouffa de rire. La question était merveilleusement bien trouvée, tout à fait à propos et dans les goûts, parfois morbides (merci Dürmstrang) du prétendant au poste de Ministre de la Magie. La brune ou la blonde, Zazy ou Ariel, la Française ou l'Anglaise. Le Russe essuya ses lèvres avec sa serviette de table, avant de répondre, malicieux :
« Dans la catégorrrie sujets chauds, vous me battez. Un regard autour de lui, il se pencha en baissant un peu la voix. Brrune. »
Un raisonnement simple et logique : Ariel avait déjà vu sa sœur disparaître et son école se faire ravager, il était presque injuste que Zazy ne subisse rien, pas même une petite mèche coupée. Évidemment, il disait ceci pour rire et non pas sérieusement. Il ne souhaitait aucun malheur à la jeune championne, Merlin l'en garde bien !, et il avait même une infime lueur d'espoir que l'on retrouve la championne de Dürmstrang vivante... bien qu'en fait, son pessimisme naturel le ramenait toujours vers la théorie la plus grave. Donc la mort. Une fourchette de légumes, une gorgée de vin, et Matvei reprit, pensif :
« Ce n'est pas bien pourr ma patrrrie, ni pourrr mon pays d'adoption, mais je dirrrais qu'Arriel va gagner ce Tourrnoi. Et pas seulement parrrce que des fous ont décidé de tuer tout le monde. Elle est... je sais pas... elle est... attendez, je connais le mot... Une seconde de réflexion. Il détestait quand ça faisait ça. Rrrayonne. Elle rrayonne. »
Et puis, si Pénélope était restée la même que lors de leur première rencontre, nul doute que la championne allait être surveillée de près.
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Posté Ven 20 Mai - 22:44.
i hope someday i'll come to find you and kill you.
Il semblait que nous soyons sur la même longueur d’onde. Mais pour combien de temps encore ? Les choses changeaient si rapidement. Un sarcasme, une ironie, un rire mal placé. Tout pouvait s’effondrer en une seconde. Je l’avais tant su. Je le savais tellement. « Brune. » Un sourire se dessinait sur mon visage. Pourquoi le malheur des autres me faisait sourire ? Un soupire s’échappait lorsqu’il continua de manger.
« Ce n'est pas bien pourr ma patrrrie, ni pourrr mon pays d'adoption, mais je dirrrais qu'Arriel va gagner ce Tourrnoi. Et pas seulement parrrce que des fous ont décidé de tuer tout le monde. Elle est... je sais pas... elle est... attendez, je connais le mot... Rrrayonne. Elle rrayonne. »
Je fus surprise par sa réflexion. Son accent russe chantant les louanges de la française. Mais il n’avait pas tout à faire tort. Elle semblait plus forte et enclin à réussir ce tournoi. L’anglaise semblait pourtant bien revêche. Le sort de la victoire leur appartenait maintenant pleinement. Il ne restait plus qu’à connaitre le nom de celui ou celle qui remplacerait la championne russe. Je m’imaginais Solomonia à sa place. Si elle avait tenté sa chance et qu’elle s’était fait prendre par les mêmes personnes qui ont enlevé Paula. Un frisson parcouru mon corps à cette pensée.
« Eilean ! » Je me retournais vivement. Un groupe de voyageurs venait d’arriver. Je baissais la tête. Fatalité. Je devais retourner travailler. Je me levais. Une légère révérence. « Monsieur le ministre. » lançais-je avec un clin d’œil. Les jeux n’étaient pas fait, loin de là, et pourtant … Après tout, il valait mieux ça qu’un « Monsieur le russe. Ou Sejdic. » ou autre. A vrai dire, j’étais assez nulle en formules de politesse. A croire que mon père avait oublié de me l’enseigner en même temps que les arts de la tuerie.
« Bien le bonjour messieurs dames. » dis-je aux nouveaux clients, le sourire aux lèvres.
