Pagaille au Ministère

Je tapotais le coude de la chaise du bout de mes doigts tout en soupirant et en regardant ma montre gousset. Me demander ce que je faisais là ? Mais comme toujours. Qu’est-ce que je pourrais bien faire là à part attendre mon frère qui avait encore fait une connerie. Je finissais par me dire qu’il faudrait que je prenne un abonnement à force. J’étais persuadé que cela finirait par me rapporter des points et me permettre de gagner des choses peut être. Un rendez-vous avec le ministre en personne. Un repas dans les cantines des aurors. Une super nuit dans la pièce des prophéties et… Et il était vraiment temps que j’arrête de trop gamberger pendant que j’attendais Matthew car cela finissait par m’attaquer sérieusement l’esprit et la raison. Comme quoi il ne fallait pas grand-chose pour que mon frère finisse par déteindre sur moi. Emmy serait là, elle se moquerait de moi si elle entendait mes pensées. Elle qui avait toujours pensé que j’étais un gars posé qui n’était pas capable de penser autrement que rationnellement. Mais c’était vrai. A une époque. A l’époque où j’avais rejeté tout ce qui n’était pas moi et mes envies. A une époque où je n’avais pas été capable de lever mes grosses fesses pour aller chercher mon portable. A une époque où j’étais trop égoïste pour penser que mon frère pouvait avoir réellement besoin de moi. A une époque où je pensais bêtement qu’on pouvait oublier l’autre moitié de son cœur car avoir un frère était quelque chose mais avoir un jumeau était une toute autre chose. Personne ne pouvait comprendre s’il n’avait pas eu un double. Quelqu’un qui était votre double dans le miroir mais aussi possédait la moitié de votre cœur et de votre esprit.

Je secouais la tête sous ses pensées. Il n’était plus temps de penser à ce qu’Emmy pourrait penser de moi ou ce que j’avais fait des années auparavant. Maintenant j’avais fait mon choix. J’avais failli mourir en voyant l’état de mon frère après cette nuit-là et j’avais changé ma vie. En mon âme et conscience même si mon ex-femme pensait que je m’étais tout simplement fait avoir par les mièvreries de mon frère. Mais c’était comme ça. Il avait besoin de moi et je serais toujours là. Et même si je ne l’avouerais certainement pas à d’autre j’avais besoin de lui et c’était comme ça. Ce n’était pas en vivant sur moi-même que les choses avanceraient de toute façon et quand on avait la chance de pouvoir avoir un frère comme celui que j’avais -même s’il pouvait paraitre boulet très souvent- on ne passait pas à côté. Et pourtant, oui, j’étais encore sur le même banc en train d’attendre que mon frère soit blanchi d’une histoire dans lequel il s’était mis en étant trop gentil comme toujours. Ses « amis » -c’est-à-dire le monde entier bien entendu- avaient besoin d’un entrepôt ? Pas de soucis il filait les clefs du sous-sol du bar. Un souci de sous ? Pas de soucis, il donnait. Sans jamais penser à mal et après il se retrouvait dans les ennuis comme aujourd’hui. Et il me mettait aussi dans les emm*rdes au passage bien entendu sinon ce n’était pas drôle. Je finissais vraiment par me dire que j’allais prendre une carte d’abonnement… Je n’étais pas en train de tourner en boucle là ?? CAFÉ !!!!!!!! U.U

Je me relevais d’un bond pour me diriger vers la source de la vie : la machine à café… Enfin sorcière bien entendu car j’étais loin de tout ce qui était moldu ici. Je m’en servais une bonne tasse. N’est-ce-pas inquiétant de se dire qu’on vient tellement dans le coin visiteur des aurors qu’on finit par même savoir où se trouve le café en grain pour pouvoir laisser du café pour les autres ? En plus, déformation de barman oblige, j’avais tendance à refaire du café quand je prenais la dernière tasse histoire que les gens aient ce qu’ils désirent. Ouais j’étais bon à faire interner, je ne le savais que trop bien. Je posais ma tasse sur la table pour aller chercher du sucre avant de revenir… Au moment de la récupérer elle se décala un peu sur la droite. Pensant que j’avais juste été maladroit, j’essayais de la récupérer de nouveau mais elle se décala encore. Cette fois ci je fronçais les sourcils tout en retirant ma main et je regardais mon gobelet qui continuait de se déplacer alors que la surface noir du café tremblait légèrement… Par à-coups. Comme si on était en train de taper contre les murs. Comme on voyait dans les films catastrophes américains où, soudainement, un tremblement de terre allait tout détruire. A cette pensée ma première idée fut de regarder par la fenêtre mais il se reprit rapidement.

▬ Reprends toi Julian tu délires ;; Me murmurais-je à moi-même.

Secouant la tête, un sourire sur les lèvres, je me disais qu’il fallait vraiment que j’arrête le cinéma moldu quand mon gobelet de café tomba cette fois ci à terre. Je me retournais donc rapidement comme si je pouvais le récupérer avant de sentir le sol trembler sous moi. C’était quoi ce truc ???!!!! Je regardais le sol en levant légèrement les bras et sans comprendre avant de me décider à sortir pour soudainement me retrouver face à UN truc… Et ce truc était très grand. Mon regard se posa en premier sur les « genoux ? » de l’immeuble verdâtre qui se trouvait en face de moi avant de lever la tête lentement pour découvrir le corps hideux puis une tête de… troll. UN TROLL AU MINISTÈRE ?? O.O Je restais sans rien comprendre à le regarder avant qu’un cri de la créature -et une volée de bave- ne me ramène à la réalité. Je me mis à courir aussi vite que je le pouvais ne sachant pas trop quoi faire de plus. Sortir ma baguette ? Oui surement mais là je pensais plus à courir aussi vite que je le pouvais. Dérapant sur le sol du ministère je finis par arriver au bout du couloir avant d’arriver -ou plutôt de m’incruster- contre la porte que j’essayais d’ouvrir. Mais c’était fermé ! Non !! Quand même pas !! Je fouillais dans mes poches pour trouver ma baguette avant de sentir de la bave sur mon front... Ce truc gluant et chaud coula ensuite le long de mes yeux puis de mon nez. YERK… Je passais la main dessus pour en enlever un peu et levais mon regard sur le troll qui abatis au même moment sa masse sur moi...

▬ Nonnnnnnnnnnnnnnnnnn ;;
▬ Doudou !! Doudou chéri ! Arrêtes d’embêter le jeune homme s’il te plait !!!!!!!! Oh je suis désolée monsieur. Il est tellement joueur mon petit amour ! ;;

Je me redressais soudainement, par terre, à côté du banc qui lequel je venais de m’endormir avec doudou -un gros bulldog de 80 bons kilos- qui était en train de me regarder en me bavant dessus et finissant cette scène en me léchant un grand coup avant de courir vers sa maitresse qui le caressant pour partir un peu plus loin. Je me regardais, pleins de baves avec beaucoup d'herbes et de terre collées sur les vêtements et le visage…

▬ Ptin de clebs ! ;; Ptin de rêve…