we have become alien.

GIVE ME A SONG THAT WEIGHS A TON

January. Elle se rappelait toujours d'elle comme dans un souvenir. Un rêve cauchemardesque qu'elle ne cessait de faire, ou alors peut être que c'était vrai ? Non, c'était impossible. C'était elle le problème. Elle et ses hallucinations douteuses, elle et ses rêves qu'elle pensait avoir déjà vécu. Et vice versa. Rien n'était clair, tout semblait être tantôt irréel, tantôt réel. Elle connaissait January depuis tant d'années maintenant. C'était une amie, peut être même la meilleure. Et soudainement, tout s'est effacé. Elle ne se rappelait plus d'elle, ni de personne. Elle se sentait abandonnée, rejetée par le souvenir même de l'amie qu'elle chérissait tant. Elle ne se rappelait plus ce qu'elle a été, ainsi que tout le savoir qu'elle avait accumulé au fil du temps. Elle a toujours été la meilleure, la plus intelligente. À Serdaigle, elles se surpassaient. Pourquoi est-ce qu'on avait décidé de lui retirer tout ça ? Équilibre si fragile qu'on avait brisé, détruit, anéanti. Elle était faible de penser que peut être, tout pourrait s'arranger un jour si elle lui réapprenait tout ce qu'elle avait oublié. Alors elles se retrouvaient ici, dans un département désert, en espérant que quelque chose lui reviendra peut être. Mais toujours rien. Elle réussissait pourtant à lui faire apprendre ses sorts... Mais c'était comme tout recommencer. Comme si les sept années à Poudlard n'avaient servies à rien. Elle était une très bonne sorcière. Sinon elle ne serait pas au Ministère. Mais elle doutait toujours de ce qu'elle faisait, de ce qu'elle lui apprenait. Elle avait entendu les nouvelles aujourd'hui. Le monde magique s'effondrait. Les gens n'étaient plus ce qu'ils étaient, et la sécurité de tous était remise en cause. Elle n'était pas venue dans ce monde pour se battre. Ça n'a jamais été son désir. Les gens étaient corrompus. D'autres refusaient de voir la vérité en face, préférant le mensonge général qui était servi à tous les curieux. Et d'autres savaient que quelque chose clochait, comme elle. Elle savait qu'elle devrait faire des choix cruels, et qu'elle devrait les assumer par la suite. C'était ça qui l'effrayait.

Elle avait peur de ce qui se passait. Les temps étaient durs. Elle n'aimait pas avoir à lui apprendre ce genre de chose. Mais il arriverait un jour où elle devrait se défendre, un jour où elle devrait apprendre qu'il y a de mauvaises choses qui doivent être faîtes parfois. Elle sortit un bocal de son sac, et le déposa sur la table en face d'elles. Il contenait deux araignées, un peu plus grandes que la normale. « Il va falloir qu'on voit les sorts impardonnables, Jan'. ». Une petite voix, à peine un murmure, comme si ce qu'elle disait était une injure. « Il se pourrait que tu ais à les utiliser, tu sais. ». Elle avait oublié. Elle ne savait rien. Elle ne se rappelait même plus si elle les avait utilisés à un moment où à un autre. Et elle ne connaissait peut être même pas leur nom. Elle s'assit sur la table, à côté du bocal, fixant celui-ci avec un air blasé. Elle s'était promis un jour qu'elle ne les utiliserait jamais. Et aujourd'hui, elle était persuadée. À un moment où à un autre, elle devrait faire cette erreur cruelle sur quelque chose ou quelqu'un, et ça lui faisait mal à l'intérieur. « Après on verra le sortilège du patronus, je pense. Tu ne te rappelles plus du tien et j'avoue que... Je ne sais plus. ». Sa voix était toujours aussi basse. Incapable de parler plus fort qu'un autre. Elle était mieux aujourd'hui. Elle avait pris ses cachets, alors ses hallucinations étaient diminuées. D'habitude, elle n'avait pas le temps. Et c'était complètement autre chose. « Est-ce que tu en as entendu parler ? Tu les as vu, dans un livre, ou autre part ? » Elle espérait qu'elle dirait oui. Parce qu'elle espérait qu'elle n'aurait qu'à lui montrer comment faire.

« Les sortilèges impardonnables ? Jamais entendu parler... » Quiconque ignorant son amnésie, aurait entendu ça, l'aurait prise pour une folle. Ceux qui ne connaissaient pas les trois sortilèges maudits étaient des demeurés. Mais pas Jan'. Elle savait qu'elle aurait du mal à les lui apprendre. Elle en avait même peur. Peur de sa réaction, sachant qu'ils pouvaient être infligés à des humains. Elle avait déjà dû en subir un. Elle avait encore mal, en y repensant. January avait un regard intrigué, et déçu surtout de ne pas savoir. « C'est rien, on va voir ça. Alors euhm... » Sa phrase disparu dans un murmure, coupée par une autre intervention de son élève. « Mais je me demande bien pourquoi on a besoin de ces monstres pour les apprendre. D’habitude, tu me fais pratiquer sur des objets… ». C'était ça qu'elle redoutait. Ces questions auxquelles elle ne souhaitait pas répondre, tout simplement parce qu'elle avait peur des explications qu'elle aurait à donner. Elle soupira, posant son regard tantôt sur le bocal, tantôt par terre. « Arya, j’espère que tu ne m’apprends pas des sorts interdits… » Bien sûr qu'elle aurait préféré ne jamais lui apprendre ces sorts. Ne lui montrer que la beauté de la magie. Les millions de ressources qu'elle possédait. Mais c'était la guerre, et il n'y aurait pas de pitié. Le monde magique s'effondrait. Les gens avaient peur. Ils se dénonçaient les uns les autres. L'organisation était le sujet tabou dont il ne fallait pas parler. Pseudo résistance qui se voulait coriace. Elle avait peur de son impact. Car elle ne faisait que leur retomber dessus, à chaque fois. Ils n'étaient plus en sécurité. Ni au ministère, ni nul part ailleurs. Et c'était parce qu'il fallait se protéger contre eux qu'il fallait savoir tous ces sorts. Même les plus terrible. Si un membre de l'organisation menaçait de tuer un de ses proches. Et qu'elle n'avait plus qu'une solution pour l'arrêter, c'est à dire, le tuer. Elle n'aurait pas le choix à ce moment là. Elle devrait le faire. Donc elle devait savoir. Logique imparable qu'elle refusait de démonter même si elle voyait déjà ses failles.

« January... J'espère, honnêtement, que ni toi ni moi ne devrons les utiliser en dehors de cette pièce. Mais tu dois savoir t'en servir. On ne sait pas ce qui va arriver. Ni aujourd'hui, ni demain. » Paroles bien sages qui se voulaient réconfortantes. Mais elle n'arrivait déjà pas à se réconforter elle même. Inquiète pour déjà tant de choses. Elle se retourna brusquement. Une ombre. Réalité ou imagination ? C'était toujours la même question qui revenait. Elle se racla la gorge. « Bien, d'abord... Ils sont au nombre de trois. Le sortilège de l'Imperium. Le sortilège Doloris et... Le sortilège de la mort. » Flashs foudroyants qui venaient hanter son esprit, comme pour lui rappeler le destin funeste de certaines personnes. « Le sortilège de l'imperium, consiste à mettre la victime sous contrôle de l'auteur du sort. Il peut lui faire faire ce qu'il désire. » Elle sortit une des deux araignées du bocal, avant de prononcer, avec une froideur sans pareil le sortilège. « Impero. » L'araignée lui obéissant. Chaque endroit que sa baguette désignait, elle y allait. Contrôlée par une sorte de lien invisible. Elle poursuivit, par le sort qui lui semblait le plus cruel. Celui qu'elle n'aurait jamais pensé prononcer un jour. Même sur une araignée. C'était plus horrible que de mourir. Personne ne pouvait imaginer ce que c'était. Personne à part ceux qui l'ont vécu. « Puis il y a … Le sortilège Doloris. C'est l'un des sortilèges les plus difficile à réaliser. Pour qu'il marche vraiment, il faut souhaiter la souffrance de l'autre à un point... Inimaginable. Ça provoque une douleur intolérable dans le corps de l'adversaire. ». Elle ferma les yeux avant de continuer la « démonstration ». « Endoloris. ». La bête gigotait, instable, complètement assommée par toute la douleur qui traversait son corps. Elle voulait elle même que ça s'arrête. « Le dernier, c'est le sortilège de la mort. Tu as dû déjà comprendre ses effets. ». Sans attendre une minute de plus, elle prononça les deux mots, avec dégoût mais aussi avec une haine sans pareil. « Avada Kedavra. ». La lumière verte jailli de sa baguette, et soudain, tout était silencieux. Silence qui ne fut brisé que quelques minutes plus tard par la même personne. « À toi. »
Et elle ne dit plus rien.