« Tu es prêt, mon chéri ?
- Bientôt. »

Maverick Graymalkin observait son visage dans la glace, se disant qu'il devait se raser pour éviter des remontrances de sa mère. Oui, sa mère. Malphéda Graymalkin était toujours en vie, pimpante et fraîche comme une rose, bien décidée à dépasser Dumbledore dans son record annuel. Pas que ça lui déplaise, il aimait beaucoup sa mère, hein, même si elle fouinait comme d'habitude dans les affaires de la Mafia et qu'elle continuait d'avoir des informateurs infiltrés qui lui faisaient passer des renseignements sur certaines actions censées rester secrètes. Normal, quoi. Et c'était chez sa mère qu'ils allaient dîner en famille. Maryann et Maverick arrivaient avec Lester, qui ne quittait jamais son père adoptif. Là-bas, ils devraient retrouver Phillip et sa petite famille, ainsi qu'Ariadne, qui n'avait pas précisé si elle venait avec son conjoint et leur petite fille qui faisait la joie de ses grands-parents maternels.

« Lester, tu ne veux pas changer de cravate ? Elle te donne un air tout triste…
- Laisse-le tranquille, Mary, c'est un grand garçon tu sais. »

Maverick jeta quand même un coup d'œil à Lester. Et décida que ça n'était pas ses oignons. Son fils mettrait une autre cravate s'il le voulait, le noir c'était très bien, ça faisait sérieux. Un signe de la tête, d'approbation, l'air de dire à Lester qu'il faisait ce que bon lui semblait. Un coup d'œil à son propre reflet dans le miroir : franchement il devait se raser. S'il ne se rasait pas, sa mère lui dirait qu'il piquait et qu'il lui manquait de respect. Donc, soupirant, Maverick Graymalkin passa dans la salle de bains et entreprit de se raser. Le reflet que lui renvoyait la glace montrait un homme sec et dur, qui n'avait pas franchement l'air d'être ravi d'aller dîner chez sa mère. La raison ? Il allait dîner chez sa mère. Sa mère qui risquait éventuellement d'essayer d'influencer ses actions et son jugement. Dans des temps troublés, on n'avait pas besoin de ça, croyez-moi. Avec l'Organisation qui faisait connerie sur connerie -leur nouvelle idée en date ? prendre l'Université comme théâtre d'un… d'un quoi d'ailleurs ? Ses pensées étaient confuses, si bien qu'il se coupa au niveau du menton. Lester apparut aussitôt et ce fut un juron qui l'accueillit. Son père allait bien, il avait juste réussi à se charcuter (enfin… il exagérait quand même, là).

Un coup d'œil à son reflet de nouveau. Maverick haussa les épaules, finit de se raser, se rinça le visage et fut enfin prêt. Ou presque :

« Mais… Comment t'as fait, t'as sali tes manches ! Tu veux que…
- Ça ira Maryann. Allons-y, nous allons être en retard.
- Ah ! Ça sera jamais pire que ton frère.
- Allan vient ? Première nouvelle.
- Je ne te l'avais pas dit ? »

Ils descendaient au rez-de-chaussée de leur maison quand elle lui annonça donc que son frère, Allan, venait au dîner. Pas que ça embête Maverick, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas vu son frère cadet. Mais bon… Il aurait bien aimé être au calme, en fait. Maryann prit le cadeau qu'elle avait décidé de faire à Malphéda, qu'elle aimait beaucoup et envers laquelle elle était éternellement reconnaissance : un foulard qui changeait de couleur selon le temps qu'il faisait. Et ils transplanèrent tous les trois pour arriver devant la demeure de la directrice de l'Université de Londres. Maverick sonna et attendit.

Il espérait seulement qu'ils étaient les premiers à arriver.
Et que les enfants ne tarderaient pas trop.

« Lester, tu ne veux pas changer de cravate ? Elle te donne un air tout triste…
- Laisse-le tranquille, Mary, c'est un grand garçon tu sais. »

Butler sourit. Maryann était la seule avec sa fille à encore l’appeler Lester, ce qui contribuait peut-être à l’infantiliser complètement, mais il ne pouvait s’empêcher d’apprécier cela. Maryann s’était toujours montré généreuse envers lui, toujours, depuis le premier soir, depuis le premier gigot qu’elle avait cuisiné à son attention. Il pouvait encore s’en remémorer le goût. Et aujourd’hui, c’était à celui de Malphéda qu’il fallait se préparer. L’une comme l’autre, comme tous les Graymalkin, faisaient partie de sa famille. Ou plutôt, constituaient sa seule et unique famille, sa seule et unique vie. Il était un Graymalkin, à défaut d’être autre chose. Il le savait, et ne s’en plaignait pas, loin de là. Surtout dans de tels moments. Voir Maverick hésiter à se raser (car Butler n’avait plus besoin de lire son esprit pour savoir exactement ce à quoi son père et patron pensait à la minute précise), c’était un de ces rares moments qui le faisaient sourire. Et devoir se poser des questions aussi essentielles que la couleur de sa cravate était franchement reposant. Même s’il s’avait qu’il ne changerait pas. C’était la sobriété qui allait le mieux à Butler. Est-ce qu’on l’imaginait en habit de soie rouge tant qu’on y était ? Butler était discret, Butler était invisible. Le noir lui convenait à la perfection. Et de toutes façons, il n’avait jamais l’air particulièrement joyeux.

« Mais… Comment t'as fait, t'as sali tes manches ! Tu veux que…
- Ça ira Maryann. Allons-y, nous allons être en retard.
- Ah ! Ça sera jamais pire que ton frère.
- Allan vient ? Première nouvelle.
- Je ne te l'avais pas dit ? »

Si, il lui arrivait d’être relativement joyeux, sans aucun doute. Entendre Maryann et Maverick se chamailler comme s’ils n’avaient pas tout deux un âge franchement respectable, se dire qu’il y a des choses qui, pour sa plus grande tranquillité, ne changeront jamais et se préparer à revoir Pip et Ariadne. Chaque chose semblait décidée à rester à sa place pour offrir à Butler un des plus paisibles moments de sa semaine. Quoique. Ils connaissaient suffisamment bien sa famille pour savoir que tout ne risquait pas d’être aussi lisse et serein qu’une réunion de famille codifiée, mais c’était après tout comme ça qu’il les connaissait. Et les aimait. Butler n’était pas le genre à aimer, ni le genre à ressentir, ni le genre à penser. Sauf en ce qui concernait les Graymalkin, pour qui il aurait plus ou moins donné sa vie sans hésiter. Pour Maverick, et pour les autres aussi. Pour Malphéda ? À suivre. La grand-mère l’avait toujours adopté, mais toujours déstabilisé aussi. Toutefois, c’est en espérant lui décrocher un de ses familiers sourires qu’il prit le bouquet préalablement confectionné, rejoignant Maryann et Maverick pour transplaner.

La dernière fois qu’il avait transplané, c’était masqué. Polynectarisé. Sous les traits incongrus d’un dénomme Faydon. Histoire de gagner une vie, de découvrir ce qui pouvait se tramer d’énigmes derrière les lourdes portes de la mafia et de la famille Graymalkin. Ca lui plaisait, c’était évident. Mais de là à penser qu’il n’était pas à son aise chez Maverick, impossible. À peine Butler est-il dans l’entrée de Malphéda, encadré de Maverick et Maryann, un pas derrière toutefois, comme s’effaçant dans un vieux réflexe qui a pris possession de son corps, qu’il se sait chez lui. Plus que ça encore, il se sent chez lui. Le bouquet, le cadeau de Maryann, les odeurs de cuisine et de parfums, les sourires... Tout est comme il faut que ce le soit. Exactement comme si le rideau se levait sur quelque chose de parfait. J’ai dit parfait ? Alors je crois que j’ai tout dit. La perfection des Graymalkin au complet.

Spoiler:

La journée avait tout pour être merveilleuse. Une bonne parie de sa petite famille se presserait bientôt devant la porte pour déjeuner. Ce serait agréable, ils lui manquaient tous, elle ne les voyait pas assez à son goût, peut-être trop au leur. Elle s'était levée d'excellente humeur et après sa toilette, elle avait enfilé une robe vieux-rose dont les pans de mousseline voletaient à chacun de ses mouvements. Ce n'était pas le genre de tenue que tout le monde pouvait porter. C'était assez peu conventionnel, il fallait bien l'avouer, mais étrangement, ça lui allait à merveille. Elle descendit les marches doucement et salua ses elfes de maison avec chaleur. Les créatures avaient préparé un copieux petit-déjeuner qu'elle dégusta avec plaisir. Puis une chouette taito fit son apparition devant la fenêtre entre-ouverte. La vieille femme posa sa fourchette avec douceur et s'approcha de la fenêtre pour récupérer la gazette. Elle se réinstalla, but une gorgée de thé qu'elle recracha aussitôt en lisant le titre en première couverture. C'était tout simplement un scandale ! Comment pouvait on prendre de telles décisions sans lui demander son avis ? Il allait entendre parler de Malphéda Graymalkin, une fois de plus. Elle se leva de table, dans prendre le temps d'emmener sa tasse à moitié vide et se dirigea vers son bureau.

Albert, Myrthe !
Dans un craquement léger les deux Elfes apparurent.
Madame a appelé ?
Pour le Déjeuner vous préparerez un chapon, un beau chapon, pommes de terres, petits pois haricots, carottes, enfin l'accompagnement habituel et en dessert de jeux un pudding et autre chose, avec des fruits, je ne sais pas. Je n'aurais pas le temps de m'en occuper.

Elle leur adressa un léger sourier crispé, le mieux dont elle était capable et se dirigea vers la pièce de la maison où elle s'occupait de ses affaires, elle avait plusieurs lettres à écrire. Elle s'assit derrière son bureau et l'une des deux créatures vint lui apporter une tasse pleine. Elle en aurait besoin. La lettre carmin s'envola avec l'un de ses hiboux en direction du bureau du ministre, prête à exploser. Et une beuglante de plus pour le petit Sejdic, une! a force il ne devait plus vraiment faire attention aux lettres de la vieille sorcière. Elle passa ensuite au salon Pour installer la table du repas. Ses serviteurs se faisaient vieux, elle tentait tant bien que mal de les soulager un peu. Et puis c'était son rôle d'hôtesse après tout. Elle sortit la porcelaine bleue et les verres en cristal, rien n'était trop beau pour ses petits. Puis elle se renferma dans son bureau pour l'heure qu'il lui restait à tuer, elle écrivit une longue lettre pour la rédactrice de la gazette, afin de faire connaitre son point de vue sur cette affaire. Elle se calmait doucement. Elle ne voulait pas les accueillir dans une mauvaise ambiance. Elle entendit finalement la cloche sonner dans le hall d'entrée, alors qu'elle mettait un point final à sa lettre. Albert venait de leur ouvrir.

Bonjour Monsieur Maverick ! Albert est content de vous voir. Vous aussi Madame Maryann et Monsieur Lester.
J'arrive les enfants, une petite affaire à régler, le monde ne tourne vraiment plus rond.

Son rire raisonna dans la maison et quelques secondes plus tard, alors que le hibou s'envolait par la fenêtre, elle déboulait dans l'entrée. Elle embrassa Son fils, sa belle-fille et claqua deux grosses bises sur chacune des joues de Lester.

Mon Garçon tu es de plus en plus beau. Cette cravate te vas très bien. Peut-être un peu solennelle, mais tu es resplendissant. Une petite fiancée peut être ?

Elle le regarda l'oeil mutin avant d'éclater de rire une fois de plus, puis regarda les fleurs qu'il tenait et le paquet de Maryann. Ils avaient encore fait des folies.

Les enfants ils ne fallait pas voyons. C'est si gentil.

Elle les remercia d'une seconde tournée de baisers et les invita à la suivre au petit salon Lilas pour prendre l'apéritif, en attendant que les autres arrivent. Elle regarda un peu l'allure générale de son fils et ne pu s'empêcher de remarquer la petite coupure sur sa machoire et le sang sur sa chemise.

Mavou ! Tu t'es encore coupé en te rasant. Arrête de toujours vouloir aller trop vite enfin. Et donne ta manche.

Elle fit disparaitre le sang du bout de sa baguette tandis que Myrthe servait les cocktails et disposait les petits sandwichs sur la table.

Vite, elle allait être en retard. Ariadne s'était plongée dans une étrange affaire, impliquant entre autre un trafique de drogue impliqué dans un meurtre assez sanglant: la pauvre prostituée avait été retrouvée dans une ruelle par les moldus, pour eux, ça n'avait ni queue ni tête mais la police magique avait déjà vu ce genre de cas. C'est à elle que la défense avait fait appel mais elle ne sait toujours pas si elle allait prendre l'affaire, après tout, elle était connue pour défendre les "méchants". Stop. Mary n'était pas encore habillée et elle avait encore tâché son pyjama. Cette petite était incroyable pour semer la panique quand on était pressé. Tant pis pour la maison qui avait l'air d'un arrière plan de guerre, papa et maman allaient s'impatienter, sans parler de grand-mère qui allait avoir quelque chose à redire à ce retard -et Ariadne la comprendrai bien!

-Mummyyyy! Dit sa fille en rigolant
-Come here baby, we're going to mummy's Granny's ok?

La brunette était connue dans le monde sorcier pour être dure et impitoyable, défendant ses cas corps et âmes, ne laissant passer aucun indice, ne laissant aucune faille dans sa plaidoirie. Si seulement les gens la voyaient ainsi! Elle en perdrai presque sa crédibilité mais pour ses enfants, elle ferait tout. Et Mary était tellement plus jolie quand elle riait! Son rire cristallin résonnait en faisant passer toute la joie de son innocence. Avec un peu de chance, emmener Mary l'empêcherait de se faire tuer par ses parents ou sa grand-mère. Et puis Lester était là! Ça faisait si longtemps qu'elle ne l'avait pas vu, bizarrement d'ailleurs. Enfin, elle était super occupée ses derniers temps, puis il y avait ces trucs avec Sean... Elle allait le tuer. Non. Pas de Sean ce soir, et de toute manière, elle n'avait pas besoin de le tuer de ses mains, un tueur à gage pourrait bien le faire pour elle. Bref. Elle se dirigea vers la penderie de Mary et y attrapa la première chose qui lui tomba sous la main. En y jetant un coup d'oeil, elle lâcha la robe et opta pour une autre, verte, qui mettait en valeur les grand yeux de sa fille. Dinah déposa Mary dans la canapé avant d'elle-même enfiler un jeans et un débardeur. Elle avait préparé un bouquet hier soir, où était-il? Oh my god, hwo do I live without Kyle? Son mari était parti en voyage d'affaire quelque part en Russie, il ne reviendrait que le lendemain et ne pourra donc pas être présent au dîner de cette soirée. Il était parti depuis quelques jours seulement et l'appartement était devenu comme une épave. Ariadne se jura de ranger quand elle aura couché la petite. Elle se dirigea vers la cheminée, sa fille dans les bras et prononça haut et fort l'adresse de sa grand-mère.

Dans un petit nuage de poussière, elle atterrit chez Maphaldéa Graymalkin, la légendaire grand-mère. En faisant quelques pas, Dinah se rendit compte qu'elle n'était pas, et heureusement pas, la dernière à arriver. Dès qu'elle vit sa famille, elle sourit, il ne passait pas un jour sans qu'ils ne lui manquent. Après avoir posé Mary sur le sol, elle se dirigeât vers sa grand-mère pour déposer baiser sur sa joue puis fit le tour pour embrasser sa mère, elle fini la tournée par son père et Lester. Cet homme était génial, frère, confident et ami à la fois. En plus, il s'occupait de son père à merveille, elle ne pouvait que l'adorer.

-Mary come here, sit next to me ok? Or... daddy, you wanna take care of her?

Ses parents adoraient littéralement la petite dernière. En même temps, la blondeur de sa tignasse et le sourire toujours affiché sur son visage d'ange n'y étaient pas pour rien. Dinah s'assit sur la chaise libre à côté de Lester et posa sa tête sur son épaule. I've missed you! dit-elle en lui frappant gentillement les côtes.

« PIp ! Qu'est ce que tu fais encore ? On va être en retard ! »

Tu lèves rapidement les yeux au ciel en entendant la voix de ta femme. Ca doit approximativement faire quinze fois dans les dernières trois minutes qu'elle te répète inlassablement la même phrase. Comme si être en retard était si grave que ça. Et puis, ce n'était pas comme si vous alliez prendre le métro, ou un autre de ces moyen de transports moldu idiots. Non mais. Tu te regardes une derrière fois dans la glace de ta salle de bain avant de rejoindre Jennifer dans le salon.
Elle est magnifique dans sa robe verte. Parfaitement assortie à ses yeux.
Tu l'attires à toi avec une main, et l'embrasse.

« Tu es magnifique.
- Et en retard ! »

Tu sais qu'elle sourit avant même de voir son visage. Comme si elle allait vraiment être remontée contre toi seulement pour quelque petites minutes de retard ! On aurait tout vu. Elle passe une main sur ta joue, avec une moue un peu étonnée sur son joli visage.

« Tu aurais tout de même pu te raser. »

Tu hausses les épaules. Si tu ne t'es pas rasé, c'est parce que tu n'as pas eu le temps, voilà tout ! Et tu n'as pas eu le temps, tout simplement parce qu'un jolie dame répondant au nom de Jennifer Graymalkin t'as pressé pendant plus d'une demi-heure. Comme si tu allais arriver en avance chez ta grand-mère. Il ne manquait vraiment plus que ça. Bon, d'un autre côté, arriver en retard n'était pas forcément bien vu non plus, mais bon. C'était ta famille. Ils comprendraient forcément. Tu prends ta femme par la main, pour transplaner, et remarque juste au dernier moment un bouquet de fleurs dans son autre main. Tiens. Bon, après tout, si elle veut offrir des fleurs à Malphéda, tu es sûr que ça lui plaira.
Et en un éclair, vous êtes sur place, chez ta grand-mère, accessoirement directrice de l'Université Magique de Londres. Juste de quoi montrer que la famille Graymalkin réussit partout.

« C'est nous ! tu cries en passant le hall d'entrée. »

Tu sens Jennifer lever les yeux derrière toi. Elle déteste quand tu te comportes comme ça, tu le sais, et pourtant tu le fais. Tu trouves ça drôle de la voir s'exaspérer de plus en plus comme ça. Après quelque pas, tu vois ton père et ta mère, qui discutent entre eux. Jennifer arrive à côté de toi, et sa crinière rousse te passe devant pour saluer ta famille avant même que tu ais eu le temps de le faire.

« Excusez nous pour ce retard, Phillip a encore traîné. Vous savez comme il est... »

Tu lèves un sourcil, étonné, après que ta femme ait rit joyeusement. Comment ça, « comme tu es » ? Tu es d'une manière spéciale, toi ? Tu secoues la tête, l'air de dire qu'elle raconte n'importe quoi, avant de saluer tes parents à ton tour, et de laisser ta femme à ses fleurs et ta grand-mère. Tu n'as pas encore vu Ariadne et Butler après tout. Tu les vis, assis côte à côte, et tu ruai presque sur eux avant de décoiffer ta sœur.

« Alors, ça va bien les vieux ? »

Ta nièce Mary passa entre tes jambes, et tu l'attrapa en rigolant. Elle était vraiment super mignonne. Elle te rappelait ta propre fille, Eden, quand elle avait le même âge. Trop chou ces gosses.
Ta famille t'avais vraiment manqué en fait.

« Qu'est ce qu'on a manqué ? »

Maverick était fier de sa mère. Heureux qu'elle ait su accepter si aisément un nouveau venu dans la famille, un petit-fils qui n'était pas de son sang, mais tout comme. Le Parrain de la Mafia échangea un sourire complice avec Lester à qui sa mère venait de demander s'il n'avait pas une petite fiancée de prévu. Malphéda Graymalkin avait toujours été ainsi, et Merlin ne la changerait pas. Et voilà qu'elle se refaisait mère poule avec lui, alors qu'il avait soixante-deux ans et qu'il était un grand garçon

« Mavou ! Tu t'es encore coupé en te rasant. Arrête de toujours vouloir aller trop vite enfin. Et donne ta manche. »

Docile, il tendit son bras vers sa mère, à qui on ne disait jamais non. Il la laissa arranger sa tenue, lui adressa un sourire attendri. Même si elle vieillissait, elle restait la même. Et il l'aimait ainsi. Ils étaient maintenant dans le salon lilas, où Maverick se souvenait d'avoir joué quand il était petit avec sa sœur et son frère. Ils étaient jeunes et apprenaient à canaliser leurs pouvoirs magiques : de nombreux portraits d'ancêtres avaient pu observer leurs descendants manquer de peu de détruire les toiles et les portraits avaient été déplacés, dans un endroit plus sûr.
Dinah venait d'arriver, avec Mary. Kyle devait être en voyage, supposa Maverick, qui échangea un regard avec Maryann. Elle craignait que Kyle ne trompe leur fille ; lui était plus optimiste. Toujours est-il que ça n'était pas à eux de se mêler des affaires de cœur d'Ariadne : leur fille était devenue une femme, une mère et une fantastique avocate, alors elle se débrouillait plutôt bien sans eux. Enlaçant sa fille avec un sourire ravi, il prit ensuite sa petite-fille dans ses bras et lui claqua quatre bises : deux sur les joues, une sur le front et une sur le nez. Il hocha la tête à la proposition d'Ariadne et la regarda se diriger vers Lester tandis que Maryann commençait à faire la conversation avec Malphéda. Et puis il garda un peu Mary dans ses bras. Cet enfant lui rappelait Ariadne quand elle était jeune. Où était son autre fils, tiens donc ? Par pitié, que Pip ne soit pas plus en retard qu'Allan, ça aurait été terrible. Ah, le voilà, avec Jennifer qui alla au devant de ses beaux-parents tandis que Maverick hochait la tête en direction de Phillip, l'air de dire "Je t'ai vu, te dérange pas pour moi, on causera plus tard".

« Excusez nous pour ce retard, Phillip a encore traîné. Vous savez comme il est...
- Oh, je crois savoir de qui il tient.
- Je ne vois pas du tout de qui tu parles, ma chérie. Allez, Mary, descends et va terrifier ton oncle. Et en se redressant, voilà le Parrain de la Mafia sorcière qui reconnaît : Merlin, je ne suis plus tout jeune. »

Attention, le premier qui dit que Maverick est vieux se prendra sans doute un avada kedavra entre les deux yeux. le Parrain n'est pas trop vieux. Le Parrain a juste perdu l'habitude de porter des enfants dans ses bras, c'est tout. Il était plus habitué à rester assis à son bureau et à taper du poing quand il voulait être écouté, hein. Il s'approcha de sa mère et tout en prenant un petit sandwich (il allait se faire taper sur les doigts, il en était certain), il lui demanda comment allaient les affaires, conscient que la question ne serait pas posée en retour puisqu'elle avait des informateurs à elle dans ses rangs à lui :

« Alors, Maman, l'Université et tout ça, c'est toujours plein de jeunes dépravés qu'il faut recadrer ? »

Et ce fut le moment que choisit le frère cadet de Maverick pour faire son entrée dans la maison de Malphéda. Il arriva non pas par la porte, comme tout le monde normalement constitué, non, il apparut dans la cheminée qui était… allumée. Et bondit de l'âtre vers le sol en poussant un cri horrifié. Un sortilège de gel-flammes plus tard, il se remettait de sa surprise : Allan Graymalkin était dans la place, bonjour. Il reprit bientôt contenance et se dirigea d'emblée vers sa mère, qu'il enlaça doucement (mais sans vraiment la presser contre lui), puis prit son frère dans ses bras et lui donna de grandes claques dans le dos. Et il prit la parole, d'une voix douce et rêveuse :

« Peter ne viendra pas, il s'est dit que vu les derniers événements, il ne serait pas vraiment le bienvenu. Samwell avait un match à commenter, et Reese viendra après le déjeuner. Comment allez-vous ? Je tombe mal ? Vous m'attendiez ?
- Calme-toi, Al, on n'allait pas commencer sans toi. »

Vraiment, un repas tout ce qu'il y avait de plus normal chez les Graymalkin.

« Livia a dit qu'elle venait ? »

Voici ce que demanda enfin Allan Graymalkin, alors qu'il avait une allure un peu désordonnée, avec le bas de son pantalon carbonisé, ses cheveux en pagaille et son air un peu fou. Maverick haussa les épaules, reportant son regard sur sa mère, qui savait sans doute plus de choses que lui sur l'organisation du repas.