Girls & Mysteries

Vite... Vite... Il va te voir Bordel Cheyenne, viteuuuh !! Descendre les escaliers, sans faire trop de bruit si possible -pourquoi j'ai mis des talons ce matin moi ? T__T- et passer la première porte que je trouverai... Peu importe quel porte, tout, absolument tout valait mieux que... JOHN. Mon ex. Enfin, un de mes ex pour être exacte. Celui qui n'arrivait pas à capter que terminé signifiait qu'on ne se verrait plus, ni autour d'un lit, ni autour d'un repas ni autour d'un verre. Ce qu'il pouvait être obtus ce type !!! Et il bossait au ministère... Forcément. A croire que tous les types obtus de la terre s'étaient donné rendez-vous par ici. Ciàran mis à part évidemment mais il fallait bien une exception pour confirmer les règles, non ? Et on avait eu l'immense chance de le récupérer à la Gazette. Quelle chance... Bref. C'était bien beau de penser à cet abruti -on se demandait d'ailleurs ce qu'il venait faire dans l'histoire- mais c'était clairement pas le plus urgent. Non, pour l'instant, mon but ultime était de fuir les pas que j'entendais derrière moi.

Car bon, forcément, il m'avait captée hein, sinon, c'était pas drôle. Et vu que j'avais absolument aucune envie de lui tenir le crachoir durant toute son heure de table -qui pouvait être longue- je préférais clairement prendre mon courage à deux mains et fuir le plus loin possible. "Courage, Fuyons !" Je tenais cette phrase de mon grand père et j'avais toujours pensé que c'était un grand homme... Arrêtée sur un palier, je reprenais mon souffle et tendais l'oreille. Si je crus un instant être enfin tranquille, je déchantais vite et lâchais un soupir en reprenant ma descente. Mais c'était pas possible ça !! Il n'allait définitivement pas me lâcher !! Il fallait que j'aille demander ses services à un oubliator ou quoi ?!! C'était possible ça d'ailleurs ? Payer les services d'un oubliator pour se débarrasser d'un type un peu trop encombrant ? Mouais non, dit comme ça, ça passerait pas... Zut.

Et y'avait jamais de portes dans ces escaliers ou quoi ?!!!

A peine eus-je pensé cette phrase que l'encadrement de l'une d'entre elles se dessina sur le mur de l'étage inférieur et je ne me fis pas prier pour m'y engouffrer. Sauvée ! ... Ou pas. C'était bien ma veine ça ! J'étais à tous les coups tombée sur la seule et unique porte de tout le ministère qui n'avait pas de battant !!! Impossible donc de fermer derrière moi, hélas. Et les bruits de pas, évidemment, continuaient de se rapprocher. A croire qu'il courrait maintenant !!! Misèèèère ! T___T Beuglant intérieurement, je me retournais et pénétrais dans les couloirs à la recherche d'une quelconque sortie de secours... Ca ça devait être un bureau... ça aussi... ça... Mouais, non, j'préférais pas tenter les trucs bizarres... Ah ! Alleluia ! Vision céleste : L'ascenseur !!!

Hâtant le pas en évitant de me retourner, je m'engouffrais dans l'ascenseur -vide à cette heure-ci- et appuyais sur un bouton histoire ne pas trainer là. Allez, allez, allez... Bouge toi l'ascenseur ! Dans deux ans il sera trop tard. Je me calais dos à un côté de la petite pièce, espérant ainsi être moins visible et retenais ma respiration tandis que les portes se refermaient. Trois... Deux...

C'est à peu près à cet instant qu'une furie brune s'engouffra in-extremis dans l'ascenseur, juste avant que les portes se referment et que la machine se mette à descendre. Je clignais des yeux. Ça, c'était pas John.... « Mona ! » C'est pas que j'avais des petites étoiles dans les yeux, mais presque en fait... ! Le soulagement, toussah... J'affichais un franc sourire et levais finalement le bras au bout duquel je trimbalais un sachet et carton depuis mon arrivée. Car je n'ai pas précisé, mais vu que je n'étais pas ici pour voir John, je l'étais tout de même pour une raison. J'avais dit à la jeune auror que je passerai pour le déjeuner, histoire de pouvoir discuter de nos petites affaires. « J'ai pris des sushis ! »

Ce jour là, Mona n'avait pas d'intervention à effectuer, elle n'avait qu'à rester au Ministère, écrire quelques rapports, papoter avec quelques collègues: quel ennui! Heureusement, elle avait encore sa petite enquête à mener à propos de l'Organisation: Cheyenne, sa meilleure coéquipière de recherches allait bientôt la rejoindre pour enquêter autour d'un bon petit repas. En fait, les deux jeunes femmes venaient tout juste de reprendre contact: elles ne s'étaient presque pas vues depuis Poudlard, sauf pour quelques rencontres officielles où Cheyenne était journaliste et Mona chargée de la protection de telle ou telle personne. La jeune auror avait entreprit de commencer des recherches sur l'Organisation quand les champions de Poudlard et de Durmstrang furent retrouvés morts: c'en était trop et ça ne pouvait continuer ainsi, des jeunes mourraient mais les organisateurs de ces disparitions et sabotages vont payer. Au début, Mona avait beaucoup de mal pour trouver les renseignement qu'elle cherchait: en effet, les partisans de l'Organisation étant soumis au serment inviolable, il était très difficile de les trouver, et encore moins de connaître le fonctionnement de celle-ci. Elle commença alors à chercher des personnes pouvant l'aider dans ses investigations et il se trouvait justement qu'elle connaissait Cheyenne, qui était journaliste. Elle pouvait sans doute la briefer sur ses propres informations.


Mona était très excitée à l'idée de découvrir quelque chose, elle était persuadée que quelque chose de grand se tramait, et elle était déterminée à trouver quoi. Dans tous les cas, il n'était pas encore l'heure de retrouver la journaliste et étant perdue dans ses pensés, la pile de dossier à remplir n'avait pas diminuée par magie. La brune était en effet bien plus "in" les actions que les papiers administratifs, en fait, elle détestait simplement l'idée d'être dans le ministère, à remplir des dossiers qui finiront directement dans les archives, alors qu'elle pourrait être en train d'emprisonner les méchants (ou alors envoyer un hibou à Gabriel). Mince, elle devait vraiment arrêter de penser à lui. C'est vrai qu'ils n'allaient pas tarder à se revoir, mais eux deux, lui en Russie, elle en Angleterre, c'était impossible... à moins qu'elle n'aille elle aussi à Durmstrang? Non, elle devait vraiment arrêter de divaguer. Mona reprit ses esprits et se concentra sur la feuille qu'il y avait sous ses yeux, prit une plume, et commença à remplir les champs: "N° de dossier: 0985392g", "Intervention faite par: Mona Anderson", "Concernant: la vente de baguettes dites spéciales 'magie noire' "... Elle fit cela pendant deux bonne heures avant qu'une de ses collègue ne l'interrompe. Bon appétit Mona! C'est à ce moment qu'elle vit l'heure: l'horloge annonçait 12h07, elle était déjà en retard, et elle devait se rendre dans le hall, enfin elle supposait. Les deux jeunes femmes n'avaient pas convenu de l'endroit exact, seulement du ministère, vers midi. Mona couru vers l'ascenseur le plus proche, mais l'idée que de monter dedans ne l'enchantait pas, elle n'aimait pas particulièrement les mouvements brusques et en chaîne qu'il effectuait. Dans tous les cas, le dit ascenseur était en train de partir. Mona fit un effort surhumain avant de rentrer in extremis dans l'ascenseur.

Elle était essoufflée d'avoir couru si vite, elle reprenait son souffle et vit Cheyenne. La jeune femme semblait avoir vu le diable en personne. Mona dit-elle. Cette dernière n'était pas encore capable de parler, mais lui adressa un signe de tête et un sourire. J'ai prit des sushis continua la belle blonde, l'auror était ravie, elle adorait les sushis. Elle souffla un dernier coup avant de lancer Génial! J'en suis totalement... C'est à ce moment précis que l'ascenseur décida d'agir bizarrement, je veux dire, même pour un ascenseur magique. Il fit quelques rotations qui déroutèrent les jeunes femmes à l'intérieur, Mona faillit tomber à la renverse, mais d'un coup Ding, et l'ascenseur s'arrêta. Mona ramassa les sushis à terre et se hâta de sortir de cet appareil de la mort. Pendant que Cheyenne sortait, Mona observa où elles se trouvaient: c'était le Département des Mystères. Elles détestait les langues de plombs qui travaillaient ici, si secrets, si lourds, si langue de plomb! En tout cas, elle risqua des regards à gauche, puis à droite: personne. Et il faisait si sombre...

Toujours à moitié collée contre l'un des murs de l'ascenseur, je présentais mon paquet à Mona qui tentait tant bien que mal de reprendre son souffle... Bah alors... Elle aussi elle avait croisé John ? oO 'fin bon, je poserais la question plus tard, pour l'instant j'avais bien plus intéressant pour elle : les sushis ! A voir son regard s'éclairer, j'avais tapé juste ! « Génial ! J'en suis totalement... » Je n'eus pas plus le temps d'entendre la fin de sa phrase que de me féliciter pour le choix du déjeuner car la stupide boite de métal et de bois dans laquelle nous avions eu la mauvaise idée de nous embarquer ne trouva rien de mieux à faire que de nous faire une soudaine démonstration de gigue Irlandaise. Un coup à droite, un coup à gauche, l'horrible impression de chuter puis de rebondir, essayer de rattraper mon cœur qui venait de s'enfuir dans le bout de mes hauts-talons tandis que la pièce se mettait à tourner -ou en donnait au moins l'impression- m'envoyant par cette occasion valser dans un coin de la cabine.

Puis plus rien.

« Aïe... » Étais-je seulement encore en vie ? Je me mordais la lèvre, ça faisait mal.... donc oui. Je bougeais un orteil... Qui semblait répondre. Bien ! Le petit doigt maintenant ? Par-fait ! Tout semblait fonctionner. Ce qui était curieux en revanche, était qu'au lieu de sentir la dureté du parquet brillamment ciré de l'ascenseur, je remarquais plutôt une texture se rapprochant de celle du cuir. Étrange... Tel un mort-vivant, je levais finalement la main d'un geste lent, puis, toujours aussi lentement -après tout je n'étais pas pressée hein- j'avançais cette même main devant moi avant de finalement la laisser retomber brutalement en poussant un grognement. Mes esprits retrouvés -oui, ils n'avaient pas été bien loin, trop peu nombreux sans doute-, je soufflais vigoureusement et quelques mèches de cheveux que j'avais dans les yeux se soulevèrent quelques secondes, juste assez pour que je remarque une forme humaine en face de moi.

Au prix d'un immense effort, et surtout d'une souplesse sans égale des vertèbres cervicales, je levais la tête dans un craquement d'os pour le moins sinistre. Ah, il semblerait que les chaussures ne soient pas seules. Non en effet, elles étaient accompagnées de mollets, de jambes, d'une taille, d'un buste... et même une tête ! Mona !! Oui bon, forcément que c'était Mona puisque nous étions montées à deux dans cet ascenseur mais bon, le chox avait été un peu violent et surprenant du coup, il fallait le temps que tout se remette en place dans mon esprit. U__U

« Diiing ! »

Alors que j'époussetais ma jupe et remettais mes cheveux en place histoire de reprendre contenance, les portes s'ouvrir et une voix venue de nulle part nous annonça que nous venions d'arriver au département des Mystères... Tiens donc... ! Jetant un regard interrogateur à la jolie brune, je la laissais passer devant -bah quoi, c'était elle l'auror dans l'histoire !- et la suivais d'assez près, peu motivée pour un deuxième tour de manège dans la seconde.

« Eh beh... c'est toujours aussi sportif l'ascenseur chez vous ? » demandais-je à voix basse tandis que mon regard s'habituait peu à peu à l'obscurité ambiante. Tic Tac Tic Tac... Un bruit continu se faisait entendre partout dans la pièce. Des horloges ? Misère... Ou était-on donc tombées...

La porte de l'ascenseur se referma derrière nous et une lumière blanche, dansante et quasiment aveuglante se répandit dans la pièce. Plissant les yeux pour m'en protéger, je fouillais mon sac à la recherche de mes lunettes de soleil que je me posais sur le nez en emboitant le pas à Mona. « Serait-ce la Salle du temps ? » On disait qu'il existait ce genre de pièce au ministère. Une salle regroupant tout ce qui avait attrait au passage du temps. Les nombreuses horloges, les bibliothèques remplies de documents poussiéreux... Et une porte, tout au fond. « Hm... C'est pas que tout ces tic tac vont finir par me taper sur les nerfs mais ça te dit pas de prendre la porte du fond là bas ? Parce que perso, reprendre l'ascenseur là, maintenant, tout de suite, ça me dit pas trop... » Et puis c'était pas comme si l'endroit pullulait de langues de plomb à cette heure-ci... U__U

Mona était encore ébahie par ce qu'elle voyait: rien. Seulement un bruit récurrant, tic tac tic tac, qui avait l'air de la narguer l'air de dire, attention Mona, l'heure tourne... Ce bruit... stressant, alarmant, inquiétant même, la rendait dingue, il fallait qu'elle sorte de cette pièce infernale: la salle du temps. Elle en avait entendu parler maintes et maintes fois mais n'avait jamais vraiment pensé qu'elle pourrait exister, mais si, c'était vrai, et Mona s'y trouvait bel et bien. Ses yeux s'habituèrent bientôt à la pénombre ambiante, il y avait certes beaucoup de lumière près de l'ascenseur mais en s'éloignant, le halo devenait très vite beaucoup moins fort. Au fond de la pièce se trouvait une porte, à peine remarquable: on aurait presque dit un trompe l’œil. Pendant ce temps, se tira doucement et avec peine de l'ascenseur. Aïe...Eh beh... c'est toujours aussi sportif l'ascenseur chez vous? Mona ne savait pas trop quoi répondre, en fait, elle préférait de loin les escaliers, même pour plusieurs étages, ça entretenait la forme pour ne pas dire la silhouette. Elle n'eut pas le temps de répondre que la belle blonde renchérit Serait-ce la Salle du temps? Hm... C'est pas que tout ces tic tac vont finir par me taper sur les nerfs mais ça te dit pas de prendre la porte du fond là bas ? Parce que perso, reprendre l'ascenseur là, maintenant, tout de suite, ça me dit pas trop... Mona était totalement d'accord avec Cheyenne, elles n'allaient ni reprendre l'ascenseur ni rester dans cette pièce où le continuel tic tac des horloges continuaient. Oui on va aller là-bas, mais ne me demande pas... Nous les aurors, on n'est jamais dans le Département des Mystères.

L'auror s'avança en première vers la porte, plus elles s'enfonçaient dans la pièce, moins le bruit était tenace, et le marteau qui semblait marteler le cerveau de Mona commençait à battre en retraite, mais plus elles avançaient, moins il y avait de lumière. Lumos prononça-t-elle, un faible halo de lumière fut projeté par sa baguette. En s'approchant de la porte, on pouvait distinguer une petite poignée noire. Alohomora, la porte s'ouvrit doucement sans faire de bruit. Où étaient-elles à présent? Mona poussa la porte afin de voir plus clair à l'intérieur. De grandes étagères meublaient la salle dont le plafond semblait infini, elles étaient hautes et on ne pouvait pas distinguer le fond de la pièce. Mona savait où elles étaient, elle en avait entendu parlé tellement de fois, et elle était devenue tellement célèbre depuis qu'Harry Potter en personne vint ici dans l'espoir de sauver son parrain. Mona l'a toujours vu en héros, et maintenant, elle avait presque l'impression qu'elle pouvait tout faire, tout résoudre. Elle posa un pied dans la pièce, puis l'autre, puis un autre, bientôt elle arriva devant la première étagère et distingua tout ce qui était dessus: des boules transparentes, elles étaient toutes disposées les unes à quelques centimètres seulement des autres. Devant chacune d'elles, un petit bout de papier référant, l'auteur de la prophétie, la personne à qui elle a été énoncée, puis le nom des personnes qu'elle concernait. En s'approchant des étagères, elle pouvait lire "n°1", combien d'étagère peut-il y avoir? Combien de prophétie contenait-elles? Et quelles sont celles qui concernent le monde d'aujourd'hui?

Doucement, elle engloba un prophétie dans sa main: le touché de cet objet était très inattendu, il était presque vivant, en fait, au lieu d'être glacial, de la petite boule émanait une légère chaleur, Ce qu'il y avait dedans était encore plus étrange: une étrange brume planait dans la boule et on aurait dit qu'un murmure venait de la boule. Mona l'approcha doucement de son visage, elle entendit une suite de mots incompréhensibles et totalement dépourvus de sens. Elle aurait tant voulu savoir si une des prophéties qui se trouvaient ici lui était destinée...

« Oui on va aller là-bas, mais ne me demande pas... » Un pas derrière la demoiselle, je fixais son dos et arquais un sourcil. Ne pas de mander quoi ? « Nous les aurors, on n'est jamais dans le Département des Mystères. » Certes. Il faut dire que nous, les journalistes, y étions toujours fourrés... Hrm. Je ravalais cependant mes paroles, premièrement pour ne pas me mettre la demoiselle à dos, et deuxièmement pour ne pas finir coincée toute seule dans cette pièce aux tic tac horripilants. Silencieuse donc -comme quoi c'est possible- je lui emboitais le pas à travers cette pièce qui me semblait à moi plutôt lumineuse jusque la fameuse porte qui allait nous mener dans un lieu que j'espérais beaucoup plus calme.

« Lumos » Si le bruit me semblait toujours aussi dérangeant, la luminosité s'était, elle, un peu étiolée. Pas qu'il fasse nuit, non, mais il est clair que comparé à l'étincelante clarté de l'immense cloche de cristal de la salle du temps, l'endroit était plus sombre. Passant la tête par dessus l'épaule de Mona, je jetais un coup d’œil vers ladite porte et son contour, à la recherche d'un écriteau quelconque qui n'existait visiblement pas. « Tu crois que c'est quoi par là ? » demandais-je toujours à voix basse tandis que ma partenaire ouvrait d'un sortilège. « Alohomora » ... La porte s'ouvrit sur un néant de ténèbres qui me força à déglutir tandis que je portais la main dans ma poche, mes doigts se crispant sur ma baguette sans que je la sorte.

La première chose que je remarquais fut le froid glacial qui émanait de cet endroit. Su-per. On allait finir congelées... Great... Puis, peu à peu, tandis que mon regard s'habituait à la pénombre, je remarquais d'immenses étagères, trop remplies et poussiéreuses, dont une vie ne suffirait pas à en faire le tour. Ma foi... J'avais bien fait de préférer la carrière de journaliste à celle de Langue de Plomb... Les pauvres, à bosser par ici, ils devaient finir sourd, aveugles et enrhumés tout au long de l'année... Pas simple comme boulot... 'fallait pas s'étonner ensuite qu'ils donnent toujours l'impression de faire la tronche... Mais passons. N'ayant aucune envie de rester toute seule devant la porte, je suivais la jeune auror vers l'intérieur et laissais mon regard errer au hasard pour se poser finalement sur des centaines de petits globes de verre poussiéreux. « La salle des prophécies... » C'est donc ici qu'elle se trouvait...

Je laissais Mona vaquer à ses occupations et m'approchais de l'un des globes, que j'évitais soigneusement de toucher. Baissant les yeux, je remarquais un parchemin posé juste en dessous. Parchemin aussi vétuste que le globe, sur lequel semblait être noté un nom, un lieu et une date. Si les souvenirs de mes cours étaient justes, c'était là le nom du prophète, la date de la prophétie et le lieu où elle avait été faite... Le truc super utile quoi... Comme s'ils ne pouvaient pas écrire ce qu'elle contenait ! Et dire que le ministère s'étonnait ensuite de toujours trouver les prophéties après que l'évènement se soit déroulé ! Forcément, quand on voyait la pièce, on comprenait ! Autant s'amuser à chercher un vif d'or caché dans un champs de blé mur ! « Je comprends mieux pourquoi le ministère ne retrouve jamais rien dans les anciennes prophéties... T'imagine essayer de trouver un truc sur le tournoi ici toi ? » Lançais-je d'un ton amusé à l'adresse de l'auror. Sauf qu'elle ne répondit pas... Ok, tout ce que je dis n'est pas forcément ultra intéressant mais quand même, un sourire au moins serait le bienvenu... Je tournais la tête vers la jeune femme. « Mona ? » C'est bizarre... Elle semblait comme... Figée. « Monaaaa ! » J'haussais le ton cette fois, bien décidée à attirer son attention. Sauf que... Rien du tout.

Je me décidais à la rejoindre et remarquais son regard absent lorsque je m'approchais. « Bordel ! MONA !! » Elle avait pris une prophétie !! L'idiote !! C'était pourtant bien interdit ça !! Raaaaah, si jamais elle résistait pas, ça allait être la m*rde !!! « MONA CAREEN ANDERSON ! Réveille-toi nom d'un hippogriffe ! » Je la gratifiais d'une gifle et la secouais en haussant encore le ton. « MONAAAA !!! » Raaaaaaah, ça allait me r'tomber dessuuuuus T____T

Ou pas ? « Mona ? C'est moi, Cheyenne ! Tu vas bien ? » demandais-je d'une voix plus douce tandis qu'elle ouvrait les yeux.

Puis tout devint étrange. Les yeux de Mona, d'habitude d'un vert luisant, devenaient de plus en plus sombres, elle regardait la petite boule avec insistance et ses yeux se perdirent dans les profondeurs de la brume. Elle avait l'impression que tout autour d'elle cédait place au brouillard. Tout était gris et morne. La jeune brume sorti sa baguette par précaution, une habitude qu'elle avait adoptée depuis bien longtemps et qui lui avait sans doute sauvé la vie plusieurs fois. Mais cette fois c'était différent, elle venait de se rendre compte que ce n'était pas le monde autour d'elle qui était vide et transparent: c'était elle! Sans plus attendre, elle courut sans connaître sa destination, elle courut le plus vite possible. Ses cheveux battaient le vent, sa respiration devint haletante, sa gorge commençait à la bruler et ses jambes tremblaient. Elle s'arrêta alors, toujours prise au piège par ces nuages puis tout à coup, un éclair. Puis un deuxième. Où pouvait-elle bien être?

Mona réfléchit un instant. Puis les éclairs revenaient. En faisant attention, elle pouvait voir que ce n'étaient pas des éclairs, non, c'était le monde de nuages où se formaient peu à peu un paysage. En quelques instants, les flashs laissèrent place à une maison, puis des meubles, des objets. La pièce était spacieuse, mais pas immense, une banale maison. Pas de photo, ni de carte postale ou n'importe quoi indiquant le lieu où elle se trouvait. Elle était dans une pièce spacieuse où bien des choses étaient présentes. Mona fit le tour d'elle même et soudain, elle vit une femme, blonde, svelte et élancée, de dos. Elle se dirigeait vers le panneau d'affichage de la pièce. Elle avait une démarche douce, on aurait dit qu'elle volait, c'était presque fantomatique... Lorsqu'elle arriva devant le grand tableau, elle y placarda un parchemin que Mona ne pu distinguer, puis d'un coup, elle se retourna, mais à ce moment précis, un grand bruit se fit entendre.

Ce bruit était très loin, un bruit de verre brisé, une femme qui criait son nom, mais Mona était encore à moitié plongée dans cet endroit. Puis elle sentit qu'elle se fit aspirée en arrière. Elle retomba dans la réalité, dans les bras de Cheyenne disant Mona ? C'est moi, Cheyenne ! Tu vas bien ? Son souffle ne lui était pas encore revenu. Elle fixa un instant son amie sans comprendre réellement ce qu'il s'est passé. Et tout lui revint d'un coup, comme un ouragan de souvenirs: une femme blonde, un tableau d'affichage, la prophétie. Elle vit que ce qui restait d'elle était étalé près d'elle, en morceau. On ne pourrait plus rien en tirer. Alors Mona dit Tu as un parchemin? Et une plume? J'ai vu quelque chose de très étrange... La jeune fille toucha le bras de son amie, lui signifiant qu'elle allait bien, ce qui était à moitié vrai, elle était encore sous le choc. Que venait-il de se passer?

Maintenant inquiète, je secouais la jeune auror de plus belle. P*taiiiin ! Comme si c'était le moment ! Des vrais gosses ces aurors ! Même pas foutus de regarder avec les yeux ! On leur avait jamais appris qu'il ne fallait pas tout toucher ? A moins qu'on leur apprenne le contraire, histoire de mettre en place un système d'évolution aléatoire... On les laisser toucher à tout sans prudence aucune, et on gardait que les meilleurs soit : ceux qui survivaient... Mouais, c'était une technique mais j'étais pas certaine que ça soit la bonne.... Enfin, pour le moment, c'est pas que c'était le bordel mais pas loin ! Si la fillette me tombait entre les doigts, 'faudrait que j'explique le pourquoi de ma présence ici et j'étais pas sûre que ça plaise aux langues de plombs...

Elle ouvrit les yeux. Je la secouais encore un peu pour la forme puis affichais un sourire tandis qu'elle stabilisait sa vision. « Mona ! Mais ça va pas de me faire des frayeurs pareilles !!! Il s'est passé quoi ? Pourquoi t'as été touché ce machin ?!!! » « Tu as un parchemin ? Et une plume ? » Assise sur mes talons, je clignais les yeux. C'était pas tout à fait la réponse que j'attendais mais bon... Après tout, elle devait avoir vu un truc particulier... Pas forcément d'actualité, mais au moins particulier. Et en fin de compte, on aurait moins de soucis si on pouvait noter quelque part ce que la demoiselle avait perdu... « J'ai vu quelque chose de très étrange... » « Du genre... ? »

Mon regard se perdit un instant sur la main qu'elle posait sur mon bras puis je rassemblait mes esprits et allais pour me relever. « Je vais voir si j'ai ça dans mon sac... » Mon sac qui était resté à quelques mètres de nous, l'ayant laissé tomber au sol au vu du malaise de Mona. « Ça va aller le temps que j'y aille ? » Genre, elle n'allait pas s'évanouir à nouveau si j'enlevais la main qui soutenait son dos quoi ? Visiblement, c'était ok... Laissant donc Mona au sol, je me redressais et me dirigeais vers mon sac qui ne s'était pas ouvert durant sa chute. Le mettant sur mon épaule, je l'ouvrais et commençais à trifouiller dedans, à la recherche du parchemin et de la plume demandée... Alors... Avais-je seulement ça quelque part... ? Tiens, ça c'était ma baguette... Mon portefeuille... Un vieux paquet de chewing gum... « Au pire, on devrait trouver des parchemins un peu partout dans le coin mais pour la plume, ça va être plus compliqué. Qu'as-tu vu exactement ? Si jamais on ne trouve pas le matériel dont tu as besoin, je pourrais au moins t'aider à te souvenir comme ça... » Ma trousse de maquillage, non... Ah tiens ! Mon téléphone portable ! Il était làààààà ! C'est mes frangins qui allaient être content que je le retrouve ! Oui bon, on s'en tapait, c'était pas ce que je cherchais... Un briquet... Mes clopes... Mais ou avais-je donc pu mettre mon carnet et ma plume ?... Hmm... C'était bien notre veine si je les avais justement oubliés aujourd'hui...