ϟ this is the road to ruins, and we're starting at the end, say yes, let's be alone together.
Dominus Tenebrae
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crédit : Domina.
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date d'entrée : 28/03/2010
Posté Sam 28 Mai - 21:19.
I still remember what you say
C'était le bon vieux temps
Comment tu t'es retrouvé là ? Est-ce que ça a une grande importance ? Cimetière. Lieu de rencontre entre la vie et la mort. Entre le présent et le passé. Qui étaient tous ces gens ? Quel métier ont-ils exercés ? A quelle école ont-ils été ? Dans quelle maison ont-ils connu leur premier amour ? Leur plus grande histoire d'amitié ? Qui s'en rappelle... Personne... Mais toi, tu es là pour te rappeler tout ça, et plus précisément le jour de ta répartition... Ha ! Qui aurait cru que Niels irait se poser des questions existentielles dans un cimetière...
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Posté Dim 29 Mai - 6:25.
Lily n'est pas là. Pourtant, elle avait promis de venir le rejoindre ici, de l'accompagner dans son petit pèlerinage au cimetière. C'était leur loisir, lorsqu'ils vivaient tous les deux à Manchester, chez leurs parents. Aller dans le cimetière le plus près de la maison, trouver une tombe au nom intéressant -peu importait, se coucher de chaque côté de celle-ci et inventer une vie à la personne décédée. Décider de sa vie, de sa mort, de ses amis, de sa maison. Parfois, Lily pleurait en imaginant la femme, l'homme, perdre tous ses amis, et lui la prenait dans ses bras pour la réconforter. Pour lui dire qu'eux ne mourraient pas, ni leurs amis, et encore moins leurs parents. Ils étaient immortels, éternels, infinis. Niels sentit un sourire apparaître sur son visage, un sourire tendre. Sa sœur. Dire que lorsqu'ils étaient enfants, il la détestait avec passion... heureusement, tout ceci avait changé. Mais pour l'instant, elle n'était pas ici. Probablement un travail de dernière minute à faire, quelqu'un à rencontrer en urgence... il n'était pas dans les habitudes de sa petite sœur de ne pas lui dire ce qu'elle faisait. Tant pis : ce soir, il inventerait lui-même la vie de quelqu'un.
Le journaliste entra dans le cimetière en silence, les mains dans les poches de son manteau long, les yeux rivés sur les tombes, à la recherche d'un nom inspirant. D'une date attirante. D'une gravure intéressante. Les gens de Londres n'étaient pas aussi inspirants que les habitants de Manchester, apparemment... que des noms de merde. Barbetta Freeman, Dorian Everwood, Terrence Kirkwall... rien de bien joli. L'homme s'arrêta finalement devant « Daniel Anthony Deaborn ». Le nom lui dit vaguement quelque chose, sans qu'il sache quoi. Un nom simple, sans prétention, mais efficace. Tranquillement, il se couche sur la terre devant la pierre tombale, ne prenant même pas la peine de la lire. Les mains derrière la tête, ses yeux se fixent sur les étoiles ; le ciel est étonnamment dégagé. Très clair.
« Alors... Daniel Anthony Deaborn... Tu te faisais probablement appeler Dan, en fait. Et tu parles d'un combo d'initiales... D.A.D. Ridicule. Dan Deaborn. Ton nom me dit quelque chose, mais je sais pas quoi. Anglais, c'est sûr, pure souche même. Au fond, on est peut-être parents et c'est Papa qui m'a parlé de toi. »
Il ferma les yeux. Le jeu était moins plaisant seul. Et puis, il venait de se rappeler où il avait entendu ce nom.
« Dan Deaborn, exécuté pour complicité avec les Mangemorts, lors de la Grande Guerre. Voilà. Et à tes côtés... Il tourna la tête. ... repose ta femme, Madeleine, exécutée également pour complicité. Bah mec, t'as merdé, quand même. Faut pas se faire prendre. »
Parfois, l'Histoire de la Magie avait du bon. Il se rappelait de cet épisode, finalement. Complicité avec les Mangemorts, un imbécile qui était resté ami avec un ancien compagnon d'école, devenu Mangemorts,. Deux Serdaigle... comme quoi la maison ne veut strictement rien dire de l'orientation future. Même que bien souvent, ce n'est qu'une arnaque. Par exemple, tous les Serpentards ne dev... ... d'accord, oubliez ça.
Niels ricana. Serpentard. Il se rappelait de sa propre Répartition. Comme il était petit ! Un petit oiseau effrayé, sans amis, inconscient du monde qui allait s'ouvrir à lui. Certes, il était sorcier, mais Poudlard allait être une véritable révolution pour son petit monde fermé de sang-pur. Il était descendu du Poudlard Express en tremblant de la tête aux pieds, au point que le garde-chasse avait dû le prendre dans sa barque pour qu'il soit rassuré. Tous avaient crû à une peur de l'eau, mais non. C'était seulement l'inconnu, qui l'effrayait tant. Toute son enfance, il avait été le plus indépendant des deux enfants de ses parents, le plus fier, mais une fois mis devant son départ pour l'Institut de sorcellerie, il avait moins bonne mine. Il était même vert de nervosité. Un signe de sa future Répartition. La directrice-adjointe de Poudlard avait calmement expliqué à lui, ainsi qu'aux autres, comment allait se passer la Répartition, mais il n'avait rien écouté, trop fasciné par l'architecture grandiose du château, les fantômes qui traversaient les murs en riant, les escaliers qui bougeaient. Point étonnant que lorsqu'ils durent entrer dans la Grande Salle, il s'était sentit totalement perdu. Et proprement terrifié. La seule personne qui avait réussit à le rassurer était un garçon de son âge, accompagné d'un sourire simple et d'un : « Ça va aller » plus qu'efficace.
Simplement, il n'avait pas pensé au fait qu'il serait le dernier sur la liste.
L'homme se retourna sur le ventre, fixant la pierre tombale. Werner. À cet instant, il se rappelait, il avait intensément détesté son patronyme. Werner. Il allait être le dernier à être appelé, le dernier à sentir le Choixpeau se poser sur sa tête. Pendant tout le temps que les autres élèves étaient appelés, il avait senti le sang quitter son visage, au point de devoir s'appuyer contre le mur pour ne pas tomber. Peut-être le Choixpeau refuserait-il de le répartir ? Peut-être le renverrait-il chez lui ? Ou... ou quoi ? Niels espérait ardemment être réparti à Serdaigle, comme ses deux parents, mais il n'avait pas de préjugés envers les autres maisons pour autant. Mais il avait tout de même peur de tous les autres étudiants ; heureusement qu'ici, ils étaient répartis selon leurs caractères et qu'il n'y avait que quatre maisons... pas comme Beauxbâtons, où il y avait comme vingt maisons, ou à Dürmstrang, où apparemment les élèves devaient se battre les uns avec les autres.
« WERNER, NIELS ! »
Lui. Son coeur s'arrêta. Lentement, il se décolla du mur et monta sur l'estrade, s'asseyant avec maladresse sur le tabouret. Tout le monde le regardait et attendait impatiemment que le garçonnet soit réparti, pour qu'ils puissent ensuite manger. Soudainement, le noir. Le noir partout. Le silence, également. Et dans sa voix, une petite voix.
« Tiens tiens, le fils Werner... Finalement, tes parents se sont décidés à se marier. Serdaigle, tous les deux... intelligents, très intelligents. Tout comme toi. Quoique je ne crois pas que Serdaigle te convienne... Trop frondeur. Gryffondor, peut-être... après tout, leurs valeurs te correspondent. Mais... non, finalement. Il manque... quelque chose. Je crois que la maison qui te convienne le plus soit... SERPENTARD ! »
Le verdict tomba comme un couperet et une salve d'applaudissements retentit du côté des verts et argent, où Niels se dirigea avec un sourire incertain. Serpentard ? Il ne savait que penser de ce choix. Quelles étaient les qualités de cette maison, déjà ? La ruse. L'ambition. L'intelligence. La fin qui justifie les moyens. L'orgueil.
« Et ce putain de Choixpeau s'est pas gouré, hein. »
À voix haute, toujours étendu sur l'herbe, il gloussa de rire. Non, il ne s'était pas trompé. Il avait adoré Serpentard. Il s'y était toujours senti comme chez lui. En fait, il était chez lui. Comme quoi son père avait eu raison : seul le Choixpeau pouvait voir qui il était réellement... et que penserait-il, ce vieux bout de tissu, en le voyant maintenant ? Journaliste toujours en retard, animateur à la voix rauque, oiseau de nuit imbuvable, mafioso de deuxième main ? Peu importe, au fond. Et en parlant d'animateur à la voix rauque... Niels se leva du sol froid, épousseta ses vêtements et entreprit de revenir chez lui. Il travaillait dans deux heures et il avait besoin de dormir un peu, avant de se rendre à la RITM ; demain, il contacterait Lily pour lui dire que sans elle, leur jeu n'avait rien de drôle. Rien.
