Dimanche matin : Unity Ashleigh Farrell se trouvait être endormie au beau milieu d'un champ avec lequel elle n'avait encore jamais fait connaissance. Elle n'allait pas tarder à découvrir que la vie est bien plus belle quand on a cinq ans...
Lorsque miss Farrell ouvrit les yeux, son premier sentiment fut la peur de se retrouver dans un champ aussi immense que celui où elle se trouvait. Elle avait même peur de faire le moindre mouvement. Elle se contenta donc, dans un premier temps d'ouvrir doucement les yeux. Elle s'amusa même à ouvrir rapidement son œil droit pour ensuite le fermer pour ouvrir le gauche. Elle ne savait pas pourquoi elle se retrouvait ici, dans un endroit tel que celui-ci, aussi grand et aussi loin de chez elle. Sa seconde pensée alla donc vers ses parents. Mais avant d'être complètement prise de panique, elle se leva doucement, se sentant à la fois lourde et toute petite par rapport à l'environnement présent. Elle ne comprit pas tout de suite pourquoi ses jambes étaient si grandes alors qu'elle était censée n'avoir que cinq ans. Mais elle chassa rapidement cette idée farfelue de son esprit pour en revenir à l'essentiel : ses parents. Unity commença à paniqué en pensant à la punition qui l'attendrait quand elle retrouverait le chemin du retour. Ses parents allaient être totalement furieux contre elle si elle ne rentrait pas tout de suite chez elle... Mais en voilà un problème : elle ne savait pas du tout comment rentrer. Elle songea à appeler un balai comme elle avait l'habitude de le faire en s'amusant avec son père, c'était un jeu qu'ils avaient inventé tous les deux. Alors que l'un deux devait invoqué un balai quelconque, mais bien sur magique (le plus souvent, ce rôle était celui de monsieur Farrell du fait que Unity n'avait pas encore de baguette magique), l'autre devait désigner l'endroit d'où allait provenir le balai en question. Unity perdait quasiment tout le temps à ce jeu. Ce qui émerveillait et amusait son père. Mais se trouvant au beau milieu de ce champ, bien trop immense du haut de ses cinq ans, Unity paniqua davantage en se demandant comment invoquer sans avoir de baguette. Elle pesta ne pas encore être à Poudlard, l'école des grands. Toutes les nuits, dans ses rêves les plus fous, la petite fille rêvait de son entrée à Poudlard. Ses parents lui avaient raconté tant de choses au sujet de cette super école, que Unity n'avait plus qu'un souhait : y entrer le plus vite possible. Il lui faudrait malheureusement attendre encore six ans pour se faire... Et au milieu de ce champ, la jeune Farrell, ou tout du moins du haut de l'âge qu'elle croyait avoir, ne sut pas du tout quoi faire pour retrouver le chemin qui la ramènerait chez elle, auprès de ses parents. Monsieur et madame Farrell ont la chance d'avoir toujours eu une fille au tempérament téméraire et quelque peu rebelle. La panique fuit vite Unity, pour faire place à l'émerveillement et à l'envie de s'amuser pour profiter du moment. Non loin d'elle, des arbres trônaient fièrement et Unity eut envie d'aller les admirer de plus près. Ce qu'elle ne tarda pas à faire. Mais avant de ne pouvoir atteindre les arbres en question, la jeune miss Farrell se rendit compte qu'elle n'était pas seule dans le dit champ. Les personnes de tout âge ne lui ont jamais fait peur. Elle ne tarda donc pas à se rendre auprès de l'homme qu'elle venait d'apercevoir. Elle n'allait pas se priver de lui demander si il voulait bien jouer à la marelle avec elle. C'est un jeu moldu que Unity a toujours affectionné, elle pourra tout aussi bien rejoindre les arbres qui la fascinaient après avoir terminé sa partie de marelle avec le monsieur, si bien sur, le monsieur est daccord pour jouer avec elle. Alors ni une ni deux, elle tapota avec un son index droit sur l'épaule du monsieur, qu'elle ne trouva plus si grand du fait qu'elle se trouvait être presque à la même hauteur que lui. Ça ne l'arrêta pas pour autant puisqu'elle enchaîna avec : « Salut monsieur, dis tu sais jouer à la marelle ? » Ne sachant pas encore très bien distinguer les sorciers des moldus, les parents de miss Farrell lui ont bien appris à ne pas tout de suite engager la conversation sur un sujet magique. Et cette fois ne fit pas exception à la règle, Unity ne parla pas tout de suite de magie. L'idée de rentrer chez elle tout de suite lui était complètement sortie de la tête, elle voulait s'amuser et ne faire rien d'autre. Et si le monsieur acceptait sa proposition, elle n'allait pas se priver de passer un bon moment à jouer à toutes sortes de jeux, sorciers ou moldus.


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« More, more more, more, more, YAAAAAY ! »

Un éclat de rire lorsque le sorcier reposa son verre sur la table dans un sonore claquement, des mains qui s'abattent sur ses épaules pour le féliciter de cet exploit. La RITM organisait une petite fête entre ses employés, ce soir, et ils y avaient tous été conviés. Impossible de savoir il était quelle heure, ni combien de verres Niels avait bien pu boire, ni depuis combien de temps il embrassait Da Braccio dans le cou en lui promettant une fin de soirée mémorable. Un bras mince se passa autour de son cou et une odeur douce vint chatouiller ses narines. Il tourna la tête pour voir le joli visage de Unity, sa Unity, qu'il prit dans ses bras. Oublié Da Braccio et son splendide derrière moulé dans ses pantalons, ou le prochain verre qu'il devait boire. Soudainement, toute son affection était entièrement porté sur son amie, à l'oreille de laquelle il soupira :

« Viens, ce soir, on dort chez moi, d'accord ? »

Dormir. Tout simplement. C'était tout, entre eux, et c'était bien suffisant.
Son bras passé autour de sa taille, un salut aux autres animateurs. Un rire. Le noir.

***

Un bourdonnement dans son oreille. Il leva la main pour chasser l'insecte, mais la laissa retomber sur son ventre. Le bourdonnement cessa quelques secondes, puis recommença avec plus de force. Grmbl. Niels ouvrit un oeil et s'assit brusquement pour tenter de chasser la bestiole qui l'empêchait de dormir. Il allait devoir appeler sa mère pour lui dire de faire partir cet insecte qui l'avait probablement piqué et que c'était pour ça pour qu'il avait aussi mal à la tête. Un regard autour de lui. Il n'était pas dans son lit. Il n'était pas donc pas chez lui. Il n'était même pas à l'intérieur d'une maison. Il referma ses yeux rapidement, effrayé par le champ qui s'étendait devant lui. Oh mais, il n'était jamais venu ici, il en était certain ! Il n'y avait pas de champs comme ça, à Manchester, il n'en avait jamais vu depuis qu'il était né, et même pas depuis que Lily était née aussi. Ça voulait dire qu'on l'avait enlevé. Ou que ses parents l'avaient abandonné parce qu'ils n'avaient plus besoin d'un garçon maintenant qu'ils avaient une fille.

Il rouvrit les yeux, se mordant la lèvre pour ne pas pleurer à cette pensée. Non, c'était pas vrai, son père lui avait dit que c'était pas vrai et qu'ils voulaient toujours de lui. Et ils seraient pas venus le mettre dans un champ au milieu de la nuit, comme ça, avec tous ces vêtements bizarres en plus. Prudemment, Niels renifla son chandail et grimaça. Pouah ! Ça sentait mauvais ! Ça sentait ce truc bizarre que parfois les amies de sa mère fumaient quand elles venaient à la maison et qu'il n'avait pas le droit de traîner dans la cuisine, donc il devait aller jouer au policier avec son père. Il l'emmenait au travail et là-bas, il pouvait se cacher avec les autres policiers sorciers et faire semblant de lui tirer dessus, comme faisaient les moldus. Le garçon se leva du sol, un peu maladroitement, et mis sa main en visière pour regarder au loin. Il était tout seul, vraiment tout seul, et il savait pas du tout où il était, et son chandail sentait bizarre, et il avait chaud avec tous ces vêtements longs et noirs.
Un petit tapotement sur son épaule, un sursaut et Niels se retourna.

« Salut monsieur, dis tu sais jouer à la marelle ? »

Mais qu'est-ce qu'elle lui voulait, celle-là ? Il n'aimait pas les filles d'abord, bon, et même quand elles ressemblaient pas du tout à sa soeur qui pleurait tout le temps, ou quand elles venaient lui demander pour jouer. Et même que si elle était la seule personne ici avec lui, bien il allait pas jouer avec elle. Na. Il croisa les bras sur son torse et tourna la tête, refusant de la garder pour faire semblant que ça le dérangeait pas de lui dire non :

« D'abord, je suis pas un monsieur, et puis la marelle, c'est trop un jeu de filles. »

Un petit silence.
Il aimait pas être tout seul, quand même, et il aimait bien avoir des amis, même si c'était des filles et que les filles, tout le monde sait que c'est trop nul. Ça sait même pas courir vite et ça se plaint tout le temps. Et elles ont des cheveux bêtement longs qui s'emmêlent tout le temps. Un peu timidement, il se reprit :

« Mais ça me dérange pas, je peux jouer quand même si tu veux. Mais je sais pas jouer, moi. »

Le monsieur ne semblait pas être très conciliant. D'ailleurs, aux premiers mots de ce dernier, Unity ne comprit pas pourquoi il lui disait une chose pareille. Il semblait être beaucoup plus âgé qu'elle et elle savait très bien faire la différence entre un adulte et un enfant et une chose était sure : le monsieur en question n'était plus un enfant depuis longtemps. Et comme Unity a toujours eu l'esprit de contradiction, elle ne se priva pas de lui faire remarquer :

« Tu es un monsieur! Et tes habits sont très moches! »

Ses parents lui avaient bien dit de rester calme en toute situation, mais Unity ne se laissant jamais faire, elle n'en faisait toujours qu'à sa tête. Et tant pis si ça ne plait pas au dit monsieur, Unity n'en démordra pas. De plus, il a osé critiquer le jeu de la marelle, ce que la jeune blonde ne laissera pas non plus passer. Il était tombé sur la mauvaise personne si il comptait la remballer de la sorte sans se soucier d'un quelconque retour. Alors Unity ne se priva une fois de plus pas de le remettre à sa place :

« Mon papa il joue tout le temps à la marelle avec moi! Alors c'est pas un jeu que pour les filles na! »

C'est juste à ce moment là que miss Farrell prit conscience de son abominable mal de tête. Elle ne l'avait pas senti avant, elle même ne saurait expliquer par quel miracle c'est possible, toujours est-il qu'elle se mit à prendre sa tête entre ses mains, comme si la serrer très fort était le remède à cet abominable douleur. Elle n'eut pas le temps de chercher le pourquoi du comment du fait que le monsieur reprit la parole pour enfin accepter sa proposition de jouer à la marelle. Mais Unity ne comptait pas en rester là. Il avait osé dénigrer un de ses jeux préférés alors elle n'allait pas passer à côté une petite séance de remise à niveau...
Miss Farrell tenta d'imiter sa mère lorsque cette dernière voulait la disputer à propos des innombrables bêtises qu'elle faisait à longueur de journée. Mais sur elle, l'expression qu'elle tentait d'imiter intimait plus à rire qu'à avoir peur. Mais tant pis, Unity n'était pas du genre à se laisser faire et même si le monsieur allait rire d'elle, elle n'en resterait pas là...

« T'es pas une fille pourtant! » Elle voulait absolument lui faire comprendre qu'elle avait raison : que la marelle n'était pas seulement un jeu de filles. Et si elle avait été entourées d'autres petites filles, elle se serait surement tournée vers elles pour jouer avec elles, mais comme ce n'était pas le cas et qu'elle ne tenait pas à rester toute seule dans ce champ, elle décida de faire comme si le monsieur n'avait rien dit au préalable. C'est pourquoi elle ajouta : « Mais d'accord, tu peux jouer avec moi. Tiens un caillou... » Elle se pencha en avant pour trouver un caillou mais dans un champ, c'est compliqué. Tout ce qu'elle trouva n'était que vert ou fleuri alors elle cueillit une petite fleur blanche pour la tendre au monsieur. Elle ne savait pas encore comment elle allait dessiner les carrés pour y jouer mais elle allait bien trouver. Si elle avait eu l'âge d'être à Poudlard, il lui aurait suffi de pointer sa baguette à un endroit précis pour y dessiner les traits en question. Mais malheureusement pour elle, elle n'avait que cinq ans et ses simples vêtements pour trouver comment faire... Elle mit alors les mains dans ses poches et elle y trouva une corde assez longue pour créer les cases du jeu. Elle posa la corde à terre et forma comme elle put les carrés dont ils avaient besoin. Elle ne savait pas du tout comment une corde avait pu se retrouver dans ses vêtements, mais elle s'en fichait. Ce qui lui importait pour le moment, c'était de jouer pour oublier son atroce mal de tête.

« T'es prêt ? » Lança-t-elle au monsieur. Elle attendit une réponse de sa part avant de lancer sa fleur au milieu des carrés fictifs qu'elle venait de dessiner sur le sol. Elle ne pensait plus du tout à ses parents, ni même à autre chose que son jeu. Malgré tout, la tête du monsieur avec qui elle allait commencer de jouer ne lui était pas inconnue. Mais elle ne se tracassa pas avec ça pour le moment.


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Comment ça, ses habits ils étaient moches ? Oui, d'accord, ils l'étaient. Ils étaient tous sombres et déchirés, avec des trous aux genoux alors que sa mère l'aurait jamais laissé avoir des trous dans ses pantalons. Et ils sentaient bizarre. Mais c'était pas une raison pour le lui dire. Il n'y avait que lui qui pouvait y penser. Du tac-au-tac, il répondit :

« Et toi aussi t'es moche, d'abord. »

Et son papa était un nul, s'il jouait à la marelle avec elle. Son papa à lui, il jouait à des vrais jeux vraiment cools, et pas à des trucs de moldus. Niels gardait ses yeux bleus posés sur la fille, se faisant intérieurement l'idée que si lui ne ressemblait pas à un garçon selon elle, bien elle non plus, elle ne ressemblait pas à une fille. Elle ressemblait plutôt aux amies de sa mère, celles qui fumaient des trucs bizarres, et qui avaient toutes des longs cheveux comme elle, avec des trucs bizarres sur le torse qui lui faisaient comme deux bosses. Lui il n'en avait pas, et de toute façon, ça n'avait pas l'air très commode, ces machins tout mous. Elle avait même l'air d'une dame. Bizarre. Il croisa ses bras sur son torse quand elle lui dit qu'il n'était pas une fille, ne voulant pas répondre à ça. Elle disait seulement ça pour le taquiner et son père lui disait toujours ne pas répondre aux taquineries, que c'était seulement un moyen pour qu'il se fâche. Il ne fit donc que lui tirer la langue, provocation enfantine que celle-ci. Elle n'avait qu'à ne pas lui dire des trucs pareils.
Par contre, impossible de la bouder très longtemps.
Lorsqu'elle accepta qu'il joue avec elle, le garçonnet se dérida aussitôt, laissant un grand sourire apparaître sur son visage. Elle ne devait pas trop lui en vouloir de lui avoir dit que la marelle, c'était juste un jeu de filles. Même si c'était vrai, hein, il ne fallait pas qu'elle croit qu'il ne le pensait plus. Il prit la petite fleur blanche entre ses doigts, la regardant avec une certaine curiosité. C'était bien les filles, ça : pas capable de trouver un caillou. La blonde sortit une corde de sa poche, puis dessina maladroitement ce qui ressemblait à des carrés sur l'herbe. Un peu aplatie.

« T'es prêt ? »

Le sorcier approuva vigoureusement de la tête, la regardant lancer sa fleur dans les carrés improvisés, puis sauter dessus sur un pied ou deux. C'était beaucoup trop compliqué, tout ça. Il devait sauter sur quel pied, là ? Sur les deux ? Peut-être pourrait-il le faire sur les mains ? Il était quand même doué, son père lui avait appris à faire l'acrobate et à marcher sur ses mains, et à faire la roue même. Et puis, ça allait sûrement vachement l'impressionner. Son père lui avait dit que les filles, ça aimait vachement quand les garçons faisaient des trucs drôles que elles, elles ne pouvaient pas faire. Sûr qu'elle pouvait pas marcher sur les mains. Niels gonfla le torse un peu, puis s'approcha du jeu de marelle.

« Regarde, moi, je suis sûr que je peux le faire sur les mains, même. »

Il jeta la petite fleur blanche dans un des carrés, puis, avec assurance, se pencha et se hissa sur ses mains. Oulà ! C'était pas pareil comme d'habitude. Il était pas mal plus lourd, c'était bizarre tout de même. Puis, il resta sur une seule main, passant d'une à l'autre en « sautant » pour aller à chaque case. Le garçon riait, sentant sa tête tourner -il avait de plus en plus mal en fait- et son équilibre devenir précaire... jusqu'à ce qu'il tombe sur le dos, s'étalant de tout son long dans le jeu de marelle avec un cri de surprise. Silence. Ses yeux bleus fixés sur le ciel, un peu sonnés par le choc de son corps sur le sol. Puis un éclat de rire. Wah ! Ça avait été quand même drôle, tout ça. À voix haute, il demanda à la blonde, la cherchant du regard alors qu'il restait couché sur l'herbe :

« Et toi, tu t'appelles comment ? Et tu voudrais pas jouer à autre chose ? Moi j'aimerais jouer à la cachette, mais on peut pas se cacher ici. Ou pourrait regarder les nuages et dire à quoi ils ressemblent. »

Unity eut mal d’entendre que le monsieur la trouvait moche, mais elle ne s’en formalisa pas pour autant, voulant plus jouer à la marelle qu’autre chose. D’ailleurs, le nouveau copain de la petite fille commença à faire son malin en traversant le parcours sur les mains. Et même si Unity en était impressionnée, elle imita sa maman quand elle mettait des mains sur ses hanches pour dire qu’elle se fichait pas mal de ce qui se passait. Voilà la position qu’adopta miss Farrell, tout en attendant que le monsieur ait terminé de faire son malin. Une fois qu’il eut terminé, il dénigra une fois de plus le jeu de la petite fille. Qui ne manqua pas de lui répondre :

« Moi je veux jouer à la marelle ! La cachette c’est un jeu pour les grands d’abord ! Et j’aime pas du tout ce jeu là ! » Elle voulait surtout le remettre à sa place, parce qu’en réalité, elle ne détestait pas jouer à cache-cache. Elle voulait juste jouer les fortes têtes comme elle avait l’habitude de le faire. Mais malgré tout, jouer à deviner à quoi ressemble les nuages, ce n’était pas une si mauvaise idée que cela. C’est donc en ramassant sa corde qui était encore au sol, qu’elle répondit à l’homme à ses côtés : « D’accord, mais je commence ! Et je m’appelle Unity, toi c’est comment ? » Le mal de tête de la petite fille était loin d’être terminé et même si Unity essayait de ne pas y penser, la douleur revenait en force pour lui rappeler que ça n’était pas aussi facile. Elle décida tout de même de s’allonger à côté de son nouveau copain et de commencer à décrire le plus gros nuage qu’elle trouva. Elle pointa son index droit sur le nuage en question et commença par dire : « On dirait ma grosse cousine Régina. Ses sourcils sont aussi gros que le côté du nuage… » Autant dire que Unity n’appréciait pas tellement sa « grosse » cousine Régina. Et pour cause ! Cette dernière se donnait un malin plaisir à l’humilier en public à chaque fois qu’elles se rencontraient. Bien sur, Unity ne se laissait pas faire mais finalement, ce n’était pas aussi simple… Ne voulant pas s’arrêter en si bon chemin dans sa description, miss Farrell reprit là où elle s’était arrêtée :

« Là » Dit-elle en pointant du doigt l’endroit auquel elle faisait référence , « C’est son gros popotin, et là, » montrant un autre endroit du nuage, « C’est sa baguette magique qui est trop grande, alors elle dépasse de sa poche… » Ce n’est qu’une fois après avoir terminé sa phrase que Unity comprit qu’elle venait de dire une chose interdite. Mais il était trop tard pour revenir en arrière alors elle mit sa main devant sa bouche, comme pour s’empêcher de dire autre chose. Elle avait peur de ce qu’allait dire le monsieur mais elle ne reprit pas la parole pour essayer d’arranger les choses… Elle décida même de manger la paille qui se trouvait juste à côté d’elle, comme pour s’obliger à ne plus parler… Elle se rendit vite compte que parler de magie n’était pas sa seule erreur de la journée, la paille avait vraiment un goût exécrable et la petite fille regretta vite d’avoir enfourné autant de brins dans sa petite bouche. Elle ne put s’empêcher de tout recracher d’un seul coup, mais même une fois recraché, le goût de la paille restait dans sa bouche. Si le monsieur ne la trouvait pas débile jusque là, il y a de fortes chances pour que ce soit le cas à présent…

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