Courir. Toujours courir, là est les contraintes d'une vie bien chargé par un travail dur comme celui d'Auror. Plus le temps pour soi, mais tout cela est un choix, ne l'oublions pas. Ma vie, je la mène bien je pense, et en haut, ils doivent être heureux mes parents, car maintenant, j'ai enfin appris à ne plus me relâcher à la moindre barrière. Je reviens tout juste d'une mission, et pour une fois, je ne suis pas de garde, enfin en service de nuit. Je cours dehors. Je dois me presser de partir du bureau des Aurors, car j'ai un rendez vous avant de pouvoir m'en aller du ministère. Je prends l'ascenseur, et cours vers le bureau du secrétaire du ministre pour lui donner en main propre un dossier quand soudain, il m'annonce que mon rendez vous est reporté. Bon, et bien tant pis.

Me voilà, enfin libre. Je dis enfin, mais bizarrement, lorsque je ne bosse pas, je me sens vide. Je suis passionnée, parfois trop par mon métier, et même si parfois, on voit des choses horribles, j'aime ce travail. J'aime savoir que j'essaie chaque jour d'offrir de la sécurité à la population du monde magique, et je suis surtout fière de pouvoir arrêter de criminel qui nuise au bon fonctionnement du monde. Je marche dans les rues en direction du chemin de traverse. Je dois passer récupérer une robe chez Madame Guipure qu'elle devait me raccommoder, et ajuster. En marchant, j'ai du mal à oublier que je n'ai pas de nouvelle de Mikhail. Que se passe-t-il ? Que devient-il ? J espère que rien ne lui ai arrivé. Je me trouve enfin dans les ruelles encore froide de Londres. Le vent froid n'a pas disparu avec la fin du mois de Mars. Les courants d'air frai font voler mes cheveux roux, et je referme un peu mon manteau tant il fait encore frai. Je passe devant le magasin de balai et autre accessoire de quidditch. En regardant dans la vitrine, de belles images me reviennent en mémoire : Il est là, mon père, près de moi, petite gosse pleine de joie prête à monter sur un balai alors qu'elle n'est même pas encore assez grande pour attraper des affaires dans le placard de sa mère. A cette pensée, cette vision devrais-je dire, un petit rire. Oh c'est tellement de souvenir. Je me revois bien devant cette vitrine, tenant la main de mon père, et lui disant que je serais sa fierté au quidditch un jour, et que je suis sur d’être capable de monter sur un balai alors que mon cousin vient à peine d'avoir le sien. J'étais déjà pleine d'envie, mais je ne me rendais pas compte des capacités ou des possibilités en fonction des ages. Tout en continuant de me remémorer ses souvenirs, je continue mon avancée. Je pénètre chez Madame Guipure qui me salut, et s’empresse d'aller chercher ma robe. Je la règle tandis qu'elle met ma robe, bien pliée, dans un sac.

Que faire à présent ? Rentrer, oh non, profitons d'un peu de temps libre pour aller au chaudron baveur avant une soirée de folie, il y a toujours une ou deux personnes que l'on connait qui s'y trouve a cette heure. Je pénètre dans le bar où quelques sorciers et sorcières sirotent du Wisky pur feu ou des bierraubeurres. Je regarde tout autour de moi. Personne. Enfin, je regarde dans les coins retirés et soudain, je vois un homme, assis, brun, les cheveux coupés, courts. Il est, certes, de dos, mais même dans cette position, je le reconnaitrais : Mon cousin Niels. Je m'approche derrière lui, et une fois tout près, je pose mes mains sur ses yeux - sachant très bien que mes jeux débiles ne le font que très rarement rire, quoique ... -

- Qui suis-je ?

Je reste là, le temps qu'il devine, ce qui est relativement facile puisque la seule personne assez bizarre, et débile pour lui faire le coup, c'est moi. Une fois démasquée, c'est à dire 2 seconde et 20 centièmes plus tard, je l'embrasse, et m'assoie ensuite face à lui, posant mes affaires.

- Je savais qu'en venant ici, je trouverais une connaissance, comme toujours, mais que je te trouve toi, je suis ravie, c'est le destin ! Je suis tellement contente ...

Je restais tout de même discrète sur mes émotions, car a vrai dire, si j'avais du dire la réalité, je lui aurais dit sans une once de honte qu'il éblouissait ma vie de bonheur, et que j'étais irrévocablement heureuse de voir enfin quelqu’un en dehors du boulot, qui plus est une personne qui m'est cher, et qui savait me remonter le moral que par sa présence. Oui, Niels n'avait pas besoin de parler pour me rassurer. Il m'avait toujours protégé. Il avait toujours été là pour moi. Il avait ce coté de figure fraternel, de l'homme qui peut vous protéger dans toutes les circonstances, et malgré ce que l'on disait, c'était un jeune homme au grand cœur qui pouvait vous rendre le sourire.

Il avait besoin de réfléchir.
Et quoi de mieux pour réfléchir que de prendre un heure entre ses deux horaires de travail, entre la Gazette et la RITM, entre le jour et la nuit ?
Et oui, il avait bien besoin de prendre un verre.

Niels était au Chaudron Baveur depuis la fin de son travail à la Gazette, précédemment attablé devant une assiette de nachos piquants et, maintenant, d'une bière rousse, une cigarette plantée entre ses lèvres. À voir le cendrier qui trônait devant lui, c'était au moins sa dixième depuis son arrivée, ce qui n'était pas rien et montrait bien son niveau de stress. Il avait beau avoir une attitude éternellement décontractée, toute en déplacements lents et en blagues douteuses, il n'en restait pas moins quelqu'un d'infiniment stressé. Normal, peut-être, quand on cumule trois emplois, dont un qui supposait de risquer sa vie à tous les jours (non, je ne parle pas de travailler avec Vera Adamovitch, mais bien de la Mafia). Sur sa table encombrée de déjà trois verres vides, de son assiette sale et de son cendrier, un journal déplié. The Boggart, le journal clandestin par excellence, offrant toujours une excellente information sur les nouvelles dans le secteur plus noir du monde magique. Le monde de la Mafia, évidemment, mais aussi les nouvelles internationales, des blagues très noires, des critiques, des avis, des ventes d'objets louches et, encore mieux, des révélations de gens infiltrés un peu partout.
L'objet de son attention se trouvait en troisième page et concernait l'effondrement de Sainte Mangouste, chose qu'il avait manquée de peu. Enfin, il avait vécu l'effondrement, mais avait eu une chance de cocu de ne pas finir dessous. L'auteur de cet article, oeuvrant sous le pseudonyme de Air Castle, parlait de la possibilité que la Mafia soit liée à cet effondrement. Un peu irrité, Niels prit une bouffée de sa cigarette. Jamais. La Famille avait bien mieux à faire que de détruire un hôpital : des choses qui payaient, par exemple. Relier l'Organisation au crime organisé, c'était inutile. Enfantin, même. Digne d'un univers bêtement manichéen, même. Et oh, il avait d'autres choses à penser... comme sa petite visite en Russie dans les prochains jours, pour aller enterrer le père d'Avdotia.

Des mains sur ses yeux, fraîches et fines.

« Qui suis-je ?
- Une sale peste, j'ai raison ? »

Parce que les deux seules personnes de l'aborder ainsi étaient sa soeur et sa cousine, il avait lancé cela sur un ton malicieux, refermant le journal devant lui. The Boggart avait de toute façon prit la forme d'un papier normal, l'International Wizard Gazette, les nouvelles sur le monde de la clandestinité remplacées par celles du reste du monde. C'était Carolanne : la rouquine s'assit devant lui, posant ses affaires au sol, et Niels fit un signe au serveur pour lui dire de venir débarrasser la table et venir prendre la commande de la demoiselle. Le petit monologue d'entrée de sa cousine préférée le fit sourire, puis souffler sa fumée de cigarette vers le plafond.

« Moi aussi je suis content de te voir, chérie. T'es pas au bureau ? Je croyais qu'avec un hôpital qui décide de s'effondrer sur la moitié du gratin londonien, ça allait vous tenir occupé. Un clin d'oeil avant que le serveur ne s'avance vers eux. Tu veux quelque chose ? C'est moi qui paie. »