C'était, comme chaque année, la célébration du grand incendie de Londres, et je décidai de m'y rendre afin de me détendre. Je me procurai un costume d’évêque anglican dans une boutique spécialisée, me changeai chez moi, et me mis en route pour la Taverne Rouge. Le Chemin de Traverse était déjà noir de monde.

Yolanda Yeabow avait décidé de se rendre à la soirée célébrant le grand incendie de Londres. C'était chouette les incendies, les gens mouraient dedans. Et c'était chouette les gens qui mouraient, ils poussaient de grands cris et ça devait être rigolos. Bref, Yolanda s'était procurée un costume de cookie, et elle pénétra dans la taverne, prête à passer une soirée arrosée.

J'aime les soirées à thème. Ca regorge toujours de personnes joyeuses et de bonnes humeur. Le bal se passe à la Taverne Rouge et il est en commémoration de l'incendie qui a ravagé Londres. Etant un bal costumé, j'ai donc revêtu mon plus beau costume qui soit. Oui oui, mon plus beau costume étant le costume d'un bébé. Je suis donc en grenouillère, avec des couettes et une sucette dans la bouche. J'ai dessiné quelques petites tâches de rousseurs sur mes joues pour me rajeunir un peu plus. Ca peut paraître ridicule mais après tout, tout le monde sera ridicule costumé alors pourquoi pas moi?

January avait revêtu sa robe de princesse, tressé ses cheveux comme dans l'ancien temps. Sur le chemin jusqu'à la taverne, en revanche, elle était tombée dans une flaque de boue. Son costume de princesse ressemblait, à présent, à un habit de gueuse. Le maquillage coulait le long de ses yeux, la boue tâchait maladroitement sa robe. Si l'on sentait bien, on reconnaissait même une petite odeur de purin. Au moins, elle était raccord au thème, se disait-elle pour se rassurer. Elle se dirigea vers le bar.

- Un mojito, por favor !

Elle trouvait les fêtes stupides. A quoi bon fêter un truc aussi vieux? Mais elle ne pouvait plus rester seule, alors elle mettait sa plus belle robe, imitant l'époque de Louis XIV, ce bon vieux roi français qui était sadique, comme son père. Elle poussait les portes, prenait un verre et se mettait dans son coin. Vraiment pour dire d'être présente.

J'entrais dans la Taverne déjà bien allumée, et me dirigeai droit vers le comptoir où je demandai une pinte de Bièraubeurre, et me tournai vers la salle, remplie de gens dans des costumes tous plus ridicules et drôles les uns que les autres. Je remarquai une jeune femme vêtue en bébé, et une autre en cookie. A côté de moi, une gueuse commanda un mojito en espagnol, et je ne pus m'empêcher de dire en souriant: -Très ressemblant le costume de gueuse !

J'arrivais donc dans la salle de bal. Je cherchais parmis les têtes présentes, des têtes que je connaissais. Mais je ne reconnus personne. Il faisait tellement chaud ou alors c'était mon costume qui me donnait chaud. Je ne saurais dire. En tout cas, je me dirigeai vers le bar parce que je mourrais de soif et j'avais besoin de me désaltéré.
- Une vodka orange s'il vous plaît !

Yolanda avait beaucoup, beaucoup bu. Elle n'y pouvait rien, c'était trop bon la vodka. Vraiment. Et elle tenait très, très mal l'alcool. Maintenant, elle était persuadée d'être le meilleur cookie de la Terre. Elle se leva pour en redemander, et fit quelques pas, titubantes, avant de se cogner contre l'homme déguisé en évêque anglicant.

- Je suis un cookie, expliqua-t-elle très sérieusement. Mange moi !

J'avais beau être entièrement sobre (pour le moment) et complètement lucide (applaudissements de l'assistance), je me sentais déjà euphorique, probablement à cause de l'ambiance générale, qui donnait envie de s'amuser et de se comporter avec le moins de dignité possible. Aussi, lorsque le cookie géant me tomba dessus en me donnant l'ordre de le manger, je n'hésitai pas et croquai vigoureusement dans son bras... Qui n'était pas en biscuit mais bien en chair humaine.

-Très ressemblant le costume de gueuse !

January se retourna, choquée, vers le jeune impertinent.

Je suis une princesse, d'abord !

Elle baissa la tête pour qu'il voit mieux et montra du doigt la couronne en plastique qu'elle avait trouvé dans les affaires de Tyler.

La preuve, j'ai une couronne !

Mais l'homme fut très vite distrait par... Un cookie qui demandait à ce qu'on le mange. January fronça les sourcils.

Hors de mon royaume vil cookie !

Pfff.

Son verre était bu en trente secondes, le temps de regarder les premiers costumes. Un bébé? Un cookie? Elle faisait sa tête d'Enora et priait pour ne pas voir un costume de Matvei. Elle poussait un profond soupir, mais qu'est-ce qu'elle faisait là?

Lorsque le barman me donna mon verre, je me retournai et vis Enora dans la salle. Elle avait l'air de s'ennuyer ou de se dire que nous étions tous plus ridicules les uns les autres. Je m'avançai donc vers elle. Elle avait pas tellement fait dans le fun avec son costume. Je lui souris en arrivant.
-Tu as l'air de t'ennuyer! Pourquoi tu n'essaies pas de t'amuser un peu?

Je me détachai du cookie en affichant une mine dégoutée, et me retournai vers la gueuse qui, il s'était avéré, était en fait une princesse. Je lui souris une nouvelle fois en lui disant -Et tu es la princesse de quoi ? D'Egout-ville ? Tout fier de ma plaisanterie, j'avalais une gorgée de bièraubeurre.

-Tu as l'air de t'ennuyer! Pourquoi tu n'essaies pas de t'amuser un peu?

Elle ne devait pas être bourrée ce soir, c'était nul d'être bourré, elle allait encore finir aux toilettes toute la soirée, et avec cette robe, MALHEUR ! Mais le costume était tellement ridicule, qu'elle finissait par lâcher un rire (si enora qui rit ça existe).

- OK VIENS PAS LA BEBE !

Il n'en fallut pas plus pour offenser la grande princesse January. Elle affichait une moue choquée, dégoutée, presque. Elle allait renverser son mojito sur le jeune homme lorsqu'elle se rendit compte, qu'enfin de compte, elle avait soif. Elle le but d'une traite.

Pour votre gouverne, jeune manant, je suis la princesse rrranouary de la playa de la ventana de la abuela de la costa grava de tu madre en stringulo.Un peu de respect pour les nombles, por favor

January entendit la musique et ne put résister à cette douce mélodie.

Viens donc, paysan, danser avec moi, bayla bayla.

Elle attira le villageois avec elle sur la piste de danse.

Je pensais qu'elel allait se vexer mais sa réaction était bien plus agréable que je le pensais. Elle se mit à rire.
- Ok viens par là bébé.
Je me mis aussi à rire parce que cette situation était plus que risible aux yeux de quelqu'un qui serait complètement inconnu à la situtation. Alors qu'elle m'entraînait dans la salle, la musique commença. La chanson de Michael Jackson, Thriller, retentit. Connaissant la chorégraphie, je me mis à danser sur la chanson.

La princesse des Gueux fut apparemment vexée puisqu'elle se mit à me débiter une longue charade en espagnol dont je ne compris rien, à part que ma mère portait un string. Je finis ma pinte de bièreaubeurre et acceptai gracieusement son invitation : -ALLEZ BAYLA BAYLA JUSQU'AU BOUT DE LA NUITA ! Je secouai mon popotin comme si ma vie en dépendait, conscient de mon devoir de faire bonne impression dans la dignité et le respect de soi.

THRILLEEEEEEEER !

Ah, elle aimait Jackson, même en blanc! Les bras à gauche, les bras à droite, les fesses qui se trémoussent. Elle se lâchait enfin. Elle attrapait même la tétine de Jane, pour la classe, parce que la tétine c'est stylé.

J'étais contente parce que je vis qu'Enora se lâchait enfin. Elle dansait comme une folle. Elle me vola même ma tétine car selon ce qu'elle m'avait crié par dessus la musique "la tétine c'est stylé". La fête bâtait son plein. Tout le monde dansait et chantait par-dessus la musique. C'était une bonne ambiance qu'il y avait ce soir. Je continuais ma petite chorégraphie bien que j'étais trop écroulé de rire pour avoir de la coordination dans mes mouvements.

Il a croqué dans mon bras *_* Oh, c'est délicieux ! J'ai un morceaux de bras qui manque, maintenant, ceytrop cool !

- JE SUIS PAS UN VIL COOKIE MAIS LE MEILLEUR COOKIE DE LA TERRE, NA !

Je suis pas un vil cookie, et c'est pas une princesse, nananère ! J'ai commencé à boire de nouveau jusqu'à ce qu'une musique entraînante retentisse. Je ne peux pas m'empêcher de remuer doucement en rythme. C'est alors que je vois mon évêque qui m'a mangé danser avec la princesse qui m'a maltraité. Soudain, je me jette sur eux, et je la giffle.

- C'est mon mien, nananère ! C'est avec moi qu'il doit danser, toi t'es pas un vrai cookie d'abord !

Et je lui tire la langue, pour faire bonne mesure.

LA REVANCHE DU COOKIE FOU ! Le cookie s'était précipitée sur la Princesse boueuse et lui avait décollé une gifle que je n'aurais pas aimé recevoir. Je m'interceptais rapidement entre les deux femmes et déclarai d'un ton impérieux: -Calmez-vous les filles ! Je peux danser avec deux personnes, hein, je ne suis pas une chose !" Je devais avouer que mon égo de mâle était flatté d'être la compétition entre un cookie et une princesse !

Je me tourne amoureusement vers lui et le serre contre moi. C'est vraiment un dieu ! Je pense qu'il cache des trésors de bonté enfouis.

- Non bien sûr, tu n'es pas une chose, mais le meilleur mangeur de cookie de la terre, j'en suis sure... Allez, reprend encore un bout d'épaule, et dansons !, susurrais-je tendrement.

-ALLEZ BAYLA BAYLA JUSQU'AU BOUT DE LA NUITA !

La princesse January fut fort contente de l'entrain du paysan. Elle se mit à danser avec lui, riant allègrement.

Allez, shake ton booty, oh yeah, oh yeah !

Puis elle se rendit compte qu'elle ne respectait pas le protocole des princesses et s'arrêta subitement de danser pour reprendre une allure plus calme, tandis que deux folles s'amusaient à faire une chorégraphie des plus étranges. January tenta de les immiter, mais ses doigts se prirent dans les cheveux d'Enora et elle finit par se casser un ongle.

Vexée, elle tendit son doigt vers la Boatwright.

Je t'ordonne de me faire un bisou magique !


Mais c'est alors que January se prit une gifle monumentale.

- C'est mon mien, nananère ! C'est avec moi qu'il doit danser, toi t'es pas un vrai cookie d'abord !

La princesse Lockhart la fusilla du regard. Elle remonta ses manches avec la grâce ingénue d'un routier pendant que le popotin dansant tentait de les calmer.

- Tu veux te battre, cookie moisi ?

Mais visiblement, le cookie avait de meilleures choses à faire, et January aussi. Elle se mit à saluer ses sujets d'un signe de la main avec un sourire béat.