Quatre heures du matin : Niels rentrait de travailler. Il était un oiseau de nuit et travailler à la RITM, à des heures aussi folles, ne le dérangeait aucunement. Même, il adorait : comme ça, il pouvait pratiquer ses deux boulots sans conflit d'horaire. Il manquait quelque peu de sommeil, quelque fois, mais rien de bien grave... le pire qui arrivait, dans ces moments là, était qu'il piquait un petit somme dans son placard et que personne ne lui en tenait rigueur, puisque personne ne venait jamais le déranger, dans son cagibi. Sauf le concierge. Normalement, il serait rentré dormir chez lui -il avait un criant besoin de sommeil, mais Kendra avait insisté pour le voir quand il aurait terminé de travailler...
... quelle idée saugrenue.
Déjà, le voir à quatre heures du matin ! Elle aurait pu choisir un meilleur moment. Un moment où il serait reposé, de bonne humeur, enclin à la discussion. Et un meilleur endroit : dans son ancien appartement. Celui de Niels. Son ancien appartement crasseux et miteux, dans lequel il avait vécu un an. Il y avait toujours son vieux matelas dégoûtant, probablement des milliers de bouteilles vides, mais la demoiselle avait fortement insisté pour que leur rencontre soit là... pourtant, elle avait toujours détesté cet endroit.
Quoique. Généralement, quand elle se retrouvait sur ce matelas, elle ne trouvait rien à redire...

Un ricanement léger, son manteau resserré autour de lui, ses doigts qui rajustent le col de sa chemise blanche. Il s'alluma une cigarette tout en cheminant vers son ancien appartement, s'enfonçant de plus en plus dans les bas quartiers résidentiels. Aucune idée de quoi elle voulait tant lui parler... Niels avait tenté de reporter cette rencontre à un meilleur moment, après sa journée de travail à la Gazette par exemple, mais non. Maintenant ou maintenant.
Peut-être était-elle gravement en manque de sexe, tiens.
Et puis, il partait dès le lendemain pour Dürmstrang. Il avait supplié Vera de le laisser aller voir la Deuxième Tâche ; elle avait refusé, donc il avait pris cela pour un oui. Il devait donc faire ses valises et peut-être dormir un peu, pour supporter le voyage. Finalement, ce moment était peut-être le meilleur... étrange à dire et à penser.

Le sorcier arriva finalement devant l'appartement ; oulà... il ne se souvenait plus que de l'extérieur, ça avait l'air aussi crade. Et qu'est-ce qu'il faisait froid ! Voilà pourquoi il était parti de ce trou pourri : on a beau vouloir se faire une couverture, quand votre appartement est mal isolé, qu'on y gèle tout le temps et qu'il y a des cafards, il faut tout de même se faire une raison. Niels termina de griller sa cigarette, puis l'écrasa au sol avant d'aller tenter d'ouvrir la porte de l'appartement. Verrouillée. Un pincement de lèvres, elle était mieux d'être là, son poing qui frappe contre la porte, son oreille qui se colle contre le bois mince et quelque peu moisi.


« T'es là, ma chérie ? Ouvre, c'est moi... et vite, allez, on se les gèle, dehors, à quatre heures du mat'. »

Légère attente, des bruits de pas.
Peut-être lui avait-elle tendu un guet-appens ?

... non.

Elle devait s'être couchée, en attendant qu'il termine de bosser. Généralement, c'est ce qu'elle faisait : elle dormait un peu et quand il arrivait au petit matin, ils baisaient, pour ensuite se recoucher, après quelques cigarettes bien méritées. Fou comme ce temps lui manquait... ils devraient recommencer ça.

Comment en étaient-ils arrivés là… C’est la question que se posait Kendra sans cesse, allongée sur ce lit miteux. Oh bien sur, on ne pouvait pas prétendre qu’elle aurait du s’attendre à autre chose de la part de Niels Werner. Mais même… bon sang ! Qu’est-ce qui lui avait pris le jour où elle avait commencé à sortir avec lui ? Je vous le demande. D’ailleurs qui, QUI, ne s’était pas étonné de voir ces deux personnages improbables ensemble ? De toute façon, rien que voir quelqu’un avec Niels… Ça déjà… c’était quelque chose d’étrange. Mais en plus Kendra. Et pourtant, elle ne comptait plus les personnes qui la mettaient en garde ni les pseudos menaces de mort que son meilleur ami, Maël, proférait à l’encontre de son petit-ami. Mais finalement, elle aurait du les écouter tout ces gens. Supporter la vie de couple avec Niels Werner, plusieurs mois… Non mais vraiment.

Cherchant quelque chose pour apaiser ses nerfs à vif, Kendra regarda autour d’elle, en quête d’une image qui la réconforterait. Mais même là, elle projetait un suicide psychologique. Pourquoi avait-elle fixée un rendez-vous à son bourreau des cœurs dans l’ancien appartement miteux dans lequel il avait vécu ? Ah oui… Pour écraser un peu plus l’infâme dans sa propre crasse. Elle songea au lit sur lequel elle était allongée… son attitude changea aussitôt alors qu’une vague de chaleur lui retournait le ventre. Dans ce lit, ils en avaient fait des choses avec…

« NON, NON, NON ! Pense à autre chose ! »

Son regard se posa sur la table miteuse mais peine perdue… Un jour Niels lui avait fait l’amour d’une manière indescriptible sur cette table. Et si Kendra rougit, ce ne fut pas de honte ou d’émotion… Plutôt de rage. Comment pouvait-elle continuer à penser à des choses pareilles après tout ce que ce démon lui avait infligé. C’était la question à laquelle personne n’avait de réponse, surtout pas eux pour qui se séparer paraissait si compliqué alors qu’ils se vouaient à un échec consternant dès qu’ils se retrouvaient trop longtemps dans la même pièce.

Pourtant… quand elle était avec lui. Elle était… bien. En enfers, aussi, mais cette sensation était si délectable. Non… non, non. Pas délectable. Niels arriverait dès la sortie de son travail, d’ici quelques heures. Et Kendra savait qu’il n’aurait pas l’idée de retrouver une de ces autres… elle frissonna de dégout, alors qu’elle lui avait fixé un rendez-vous de toute évidence d’une importance suprême. Cette fois serait la bonne… Il ne la torturerait pas plus longtemps. Elle pensa à Maël, à Raphaël… Il y avait tant de garçons qui lui auraient mieux convenu. Mais c’était Niels qu’elle avait choisi. Jusqu’à ce soir. Elle s’endormit.

●●●

« T'es là, ma chérie ? Ouvre, c'est moi... et vite, allez, on se les gèle, dehors, à quatre heures du mat'. »

La voix qui la tira de son sommeil lui parut lointaine. Elle se souvint pourtant aussitôt où elle était et constata avec un regard piteux qu’elle s’était endormie toute habillée. Son pull trop grand qui tombait sensuellement, découvrant une de ses épaules, était tout froissé, comme son short en jeans. Ma chérie… Ces mots firent battre le cœur de la blonde sulfureuse douloureusement. Elle adorait les petits mots d’amour que lui crachait le démon de l’autre coté de la porte. Mais peu importe. Il fallait s’extirper de ce lit ou il allait finir par geler sur place. D’ailleurs, être à l’intérieur ne changerait pas grand-chose. Kendra frissonna en se levant, maudissant ce taudis. Enfin, ils pourraient toujours se réchauffer… NON ! Elle pointa sa baguette sur la porte d’entrée, jetant un sortilège informulé pour l’ouvrir et patienta. La silhouette de Niels se découpa dans le cadre l’instant d’après. Même à quatre heure du matin, mort de froid, et alors qu’elle était dans une fureur noire… Niels était beau. Les bonnes résolutions fondirent comme neige au soleil lorsqu’elle se retrouva devant lui, les cheveux en bataille, ses yeux noirs pointés sur lui.

« On se les gèle tout autant dans ta caverne j’te signale, mon cœur… » siffla t-elle en se détournant.

Si elle l’embrassait maintenant, elle craignait que tout soit fichu. Elle se déplaça donc d’un pas, imaginant qu’il entrerait pour poser ses affaires mais lorsqu’elle se retrouva aussi près de lui, un frisson de désir la parcourut.

« Ta nuit s’est bien passée ? Une nouvelle stagiaire blondasse à la RITM ? Railla Kendra d’un ton sarcastique. Ah non c’est vrai… en ce moment c’est les rousses que tu préfères… »

Oui Niels, tu es mal barré. Et si tu crois que cette fois, la déshabiller va la satisfaire… peut être que tu te mets le doigt dans l’œil.

Encore quelques secondes d'attente avant d'entendre de véritables pas ; ah, pas trop tôt ! Un peu plus et il perdait sa virilité dans le froid de février... on se caillait vraiment. À l'oreille, il repéra le bruit de la porte qui se déverrouillait et il se recula juste à temps, celle-ci s'ouvrant devant lui. L'homme entra rapidement dans le taudis, refermant la porte derrière lui, avant d'adresser un sourire à Kendra, qui se découpait dans la lueur glauque de l'appartement crasseux. Ce qu'elle était adorable, comme ça, avec ses cheveux en bataille, ses yeux furieux et son air encore toute endormie... croquable. Mangeable. Ça lui donnait des envies fort peu catholiques... réminiscence de cet appartement où ils avaient fait bien des choses. Mmmmm.


« On se les gèle tout autant dans ta caverne j'te signale, mon coeur...
- Et c'est pour ça que j'ai déménagé. Allez, viens ici et embrasse-moi. »

Le brun s'avança vers elle et attira la jeune femme à lui, la plaquant contre son corps chaud pour l'embrasser. Un baiser de quelques secondes, étonnamment sincère, avant qu'il se recule et sorte son paquet de cigarettes de son manteau, ainsi que son briquet. Bien quoi ? Il allait l'enlever son manteau, donc il avait absolument besoin de ses cigarettes pour survivre, même s'il n'en fumait pas une dans l'immédiat. Il pouvait attendre quelques minutes... non ? Niels enleva son manteau et le déposa sur le crochet derrière la porte, espérant que le crochet ne tomberait pas de la porte vermoulue. C'était vraiment un taudis, ici... il était bien content d'être parti.


« Ta nuit s’est bien passée ? Une nouvelle stagiaire blondasse à la RITM ? Ah non c’est vrai… en ce moment c’est les rousses que tu préfères…
- C'est que tu mords, ce soir, beauté, répondit l'animateur avec un sourire amusé, haussant un sourcil interrogateur. Tu sais très bien que je préfère les blondes avec un sale caractère. »

Un clin d'oeil taquin ; elle ne semblait pas être d'excellente humeur... il savait qu'il n'aurait pas dû venir ici pour parler. Quoique s'il n'était pas venu de son plein gré, elle serait débarquée chez lui pour lui foutre son poing sur la gueule, histoire de le punir de ne pas être venu. Un vrai charme, cette nana... Peut-être était-ce seulement parce qu'elle venait de se réveiller ? Elle avait encore la trace du matelas sur son joue, joue qu'il effleura de sa main, presque tendrement, avant de la laisser glisser sur son épaule dénudée -c'était involontaire, mais tellement sexy et affriolant, comme tenue. Hé, mais c'était son pull, ça... pas étonnant qu'il soit trop grand pour elle.
Werner sortit ses cigarettes, en prit une et l'alluma rapidement ; son vice n'était jamais bien loin. Et puis, il avait la légère impression qu'il allait avoir besoin de cette cigarette... ça calmait une nervosité qui commençait à pointer son nez à l'intérieur de lui. Il na le sentait pas, cette discussion. Comme toute discussion avec Kendra, en fait ; incroyable de penser que deux êtres aussi opposés et explosifs avaient pu se retrouver ensemble.
Il aimait les défis, il faut dire.

Niels colla sa cigarette entre ses lèvres et croisa ses bras, prêt à entamer la discussion.


« Alors ? Tu veux bien m'expliquer pourquoi tu voulais absolument me parler, à quatre heures du mat', dans ce trou pourri ? Parce que si c'est pas important, je vais y aller... Je bosse dans cinq heures, moi. »

Oh, mais que de sous-entendu piquant ; il avait un véritable travail, lui. Il ne faisait pas du sport, un jeu, pour ramener son pain sur la table, lui. L'activité professionnelle de Kendra avait toujours été source de conflits entre eux et probablement que rien ne se réglerait de sitôt, sur ce point. Une bouffée de cigarette, les cendres qui tombent sur le sol de bois quelque peu pourri, l'attente de la réponse. Ce qu'elle était désirable, tout de même... L'envie de lui arracher son pull et ses shorts était forte.

« Et c'est pour ça que j'ai déménagé. Allez, viens ici et embrasse-moi. »

Raah il se croyait malin peut-être ? S’il croyait qu’il… Mais que… Kendra se trouvait dans les bras de Niels, répondant à son court baiser. Il savait toujours comment l’attraper. Et si elle ne pu s’empêcher de goûter et regoûter à ses lèvres, elle s’en voulut terriblement une fois libérée. L’idée qu’il n’y ait qu’elle qu’il embrasse de la sorte, contrairement à toutes ces… oh et puis non ! Il n’y aurait pas du y avoir « toutes ces » justement ! Sa fureur à son encontre redoubla d’intensité et elle épia d’un regard meurtrier chaque geste qu’il fit, sortant son paquet de cigarettes… comme toujours, accrochant son manteau qu’il venait d’enlever. Kendra se mordit violemment la lèvre pour s’empêcher de lui suggérer de retirer plus que son manteau. Heureusement, (enfin si on veut), les paroles de Niels la sortir de ses idées tordues.

« C'est que tu mords, ce soir, beauté. Tu sais très bien que je préfère les blondes avec un sale caractère. Kendra faillit lui sauter à la gorge mais se rapprocher physiquement aurait été dangereux pour sa stratégie. Elle se contenta donc d’afficher un sourire mauvais et un nouveau regard furieux.
- J’ai pas seulement mauvais caractère, faut aussi croire que je suis une sacrée conne. Sinon pourquoi j’aurais encore demandé à te voir… » répliqua t-elle, acide.

Elle se rendit compte que son ton était vraiment acerbe. Elle allait regretter de lui dire des horreurs ? Bah, il avait l’habitude. C’était sans doute ça, le plus dramatique.

Lorsqu’il lui fit un clin d’œil, elle se détourna. Pourquoi devait-il toujours tout rendre plus difficile… Elle aurait aimé pouvoir poser les yeux sur le jeune homme sans jamais plus fondre. Elle aurait été insensible à tout ce qu’il était et tout ce qu’ils avaient été depuis quelques mois. Encore qu’il avait fait l’effort de se déplacer, elle devait bien lui reconnaître, ici, dans cet endroit insalubre. D’ailleurs elle s’était attendue à ce qu’il refuse catégoriquement. Ouais… Il avait le don de toujours la surprendre et de l’empêcher de mener à bien ses projets.

Sa main effleura doucement sa joue. Elle ferma les yeux, profitant avidement de cet instant de tendresse. Puis la main glissa au creux de son cou, sur son épaule. La jolie blonde rejeta la tête en arrière délicatement, se mordant la lèvre à nouveau. Céder aurait été beaucoup plus facile. Mais cela voulait dire encore des histoires, toujours plus de coup de gueule et repousser l’échéance que tous deux sentaient. Peut être même la sentaient-ils déjà lors de leurs premiers rendez-vous, presque romantiques. Comme si une histoire pareille pouvait marcher. Elle avait déjà tenue trop longtemps pour paraître réelle.

« Alors ? Tu veux bien m'expliquer pourquoi tu voulais absolument me parler, à quatre heures du mat', dans ce trou pourri ? Parce que si c'est pas important, je vais y aller... Je bosse dans cinq heures, moi. »

Kendra ouvrit à nouveau les yeux. Debout devant elle, les bras croisés, sa cigarette posée entre ses lèvres qui l’appelaient à grands cris. Pourtant sa petite remarque suffit à la faire grincer des dents. L’éternel débat. Oh non, Niels n’était pas jaloux de Kendra qui rentrait ses galions sans vraiment « travailler », elle savait parfaitement qu’il adorait ce qu’il faisait. Non, mais il persistait à critiquer la voie qu’avait choisi la jeune femme. Elle prit une profonde inspiration, le dévisageant longuement puis suivit les cendres de la fraise au sol et ne tint pas une seconde de plus.

Bondissant sur lui avec des manières félines elle le plaqua contre la porte qu’il venait de refermer et s’empara de son col, ses yeux noirs flamboyant lui lançant des éclairs menaçant. Kendra était grande et ne craignait pas de le regarder de bas, car elle n’en avait pas vraiment l’occasion. Non, ils se livraient à un face à face qui semblait avoir fait changer l’atmosphère de la pièce aussi vite qu’un courant d’air.

« C’est quoi ton problème ? Lâchant d’une main le col de son amant, elle attrapa la cigarette à demi consumée et la jeta plus loin, un air de défi animant ses grands yeux verts. Tu ne te demandes même pas pourquoi je t’ai fait venir ici, à une heure pareille ! T’en as pas marre Niels, de me prendre pour une idiote ? Parce que moi… je commence sérieusement à… »

Elle ne put terminer sa phrase alors qu’un gémissement de désir menaçait de franchir ses lèvres pleines et rouges. Elle ne lâcha pas pourtant le haut du beau brun, déterminée à dominer l’entrevue. Fin… ça c’était pas gagné. Loin de là.

Mais que se passait-il donc ? Il ne se rappelait pas avoir fait quelque chose de mal, dernièrement... enfin, pas plus qu'à son habitude, on s'entend. Non, il ne comprenait donc rien à ses répliques et remarques acerbes. Il ne la prenait pas pour une conne, loin de là... peut-être manquait-elle de sommeil. Le Quidditch ne lui convenait pas, apparemment, si elle était toujours comme ça... elle devrait penser à se trouver un vrai métier.

Subitement, la jeune femme bondit sur lui, le plaquant contre la porte, durement, mettant son visage à son niveau, se hissant sur la pointe de ses pieds. Elle était grande, sa belle tigresse, et comme elle était furieuse ! La surprise avait empêché Niels de réagir et de résister à cet assaut ; maintenant, il essayait seulement de lever les mains pour enlever les siennes du col de sa chemise. Elle allait l'étouffer, bordel de merde ! Après quelques secondes à le fusiller du regard, il avait toujours adoré ses yeux sombres, qui contrastaient avec ses propres iris d'un bleu très clair, elle parla enfin, rompant le silence de confrontation qui envenimait l'atmosphère :


« C'est quoi ton problème ? Sa main qui se dégage de son col, enfin de l'air !, pour prendre sa cigarette et la jeter au loin. Oh là, ma mignonne, c'est la guere... Tu ne te demandes même pas pourquoi je t’ai fait venir ici, à une heure pareille ! T’en as pas marre Niels, de me prendre pour une idiote ? Parce que moi… je commence sérieusement à…
- À quoi, hein ? Vas-y, montre-moi que t'es pas une idiote et fais des putains de phrases complètes, bordel. »

Il avait sifflé ça entre ses dents, méchamment, avant de réussir à se dégager de son emprise. Elle avait beau être grande et forte, il l'était également et ils combattaient donc à armes égales, dans ce petit jeu qu'elle semblait vouloir mener. Il la la plaqua à son tour contre la porte, collant son corps au sien, puis ses lèvres sur les siennes, si belles et attirantes. De force. Baiser violent, court, avant qu'il la relâche et parte chercher sa cigarette, qui se consumait au loin. Éteinte. Fait chier... Niels trouva son briquet dans ses poches et ralluma sa clope machinalement, revenant vers celle qui disait être sa copine. Quelle idée, aussi, de se mettre en couple avec une telle furie... en fait, quelle idée de se mettre en couple, tout simplement ! Il n'était pas fait pour toutes ces conneries, alors pourquoi donc étaient-ils ensemble ? C'était un véritable mystère, il le savait bien. Une longue bouffée de sa cigarette, son cœur qui palpite : la soirée allait mal se terminer, il le sentait, c'était évident.
L'homme se retourna vers elle, la cigarette entre les doigts de sa main droite, ses yeux clairs lançant des éclairs qui répondaient au sien. Niels Werner était homme flegmatique, plutôt peu réactif, mais l'adolescent violent qu'il était il y a dix ans de cela n'était jamais bien loin...


« Et non je comprends pas pourquoi Miss Princesse m'a fait venir ici à cette heure ! C'est toi qui a un problème, ici. J'ai pas à me plier à tes caprices d'enfant, et à tes petites crises inutiles, alors tu m'expliques ce qui se passe ou je me barre. Merde, quoi. »

Le ton avait monté en même temps qu'il devenait froid, très dur. Les voisins devaient encore se boucher les oreilles ; ils avaient supporté bien longtemps leurs chamailles, leurs cris, leurs pleurs, leurs baises bruyantes et même leurs rires, et s'ils avaient pensé que tout allait un jour se terminer... ils avaient apparemment eu tort.
Le journaliste tira sur sa cigarette, avant de poser ses doigts sur ses tempes. Il n'aurait pas dû venir, il aurait dû aller se coucher tranquille chez lui, ou peu importe. Tout ceci était une très mauvaise idée. Très mauvaise. Pour la millionième fois depuis qu'ils sortaient ensemble -ça faisait beaucoup de fois quand même, il était en train de se battre avec Kendra.

Et probablement que pour la millionième fois, le tout allait se terminer en make up sex, en promesses vides et en mots tendres.

Niels le savait. Et il ne pouvait rien y faire.
Sauf trouver Kendra follement désirable et avoir envie de lui arracher tous ces encombrants vêtements. Il mordilla sa lèvre inférieure en laissant ses prunelles descendre sur son corps de déesse, le Quidditch avait eu moins ça de bon !, passa sa langue rapidement dessus, puis remonta ses yeux dans les siens.
Allez. Il était prêt.

« À quoi, hein ? Vas-y, montre-moi que t'es pas une idiote et fais des putains de phrases complètes, bordel. »

Elle avait vu, au regard qu’il lui avait jeté lorsqu’elle avait balancé sa si précieuse clope à quelques mètres qu’elle avait ouvert les hostilités, certes, mais elle dû reconnaître qu’il engageait le combat de manière brutale. Des éclairs assassins fusèrent momentanément entre eux et alors qu’elle s’apprêtait à contre-attaquer avec fureur, il se détacha violemment de son emprise et la proie devint chasseur. Lorsque ses lèvres s’emparèrent des siennes, le gémissement bruyant qu’elle retenait douloureusement s’échappa. Mais avant qu’elle ait le temps de savourer ce moment diabolique, il la relâcha et s’éloigna. Pour récupérer sa stupide cigarette. A croire qu’il les aimait plus qu’elle. Quoi que ! Bien sur que oui, après tout, c’était l’évidence même. Cette idée fit enrager la jolie blonde qui prit au moins un malin plaisir à constater que son précieux jouet était éteint. Et cette même jeune femme sentit un agréable frisson de désir lui parcourir le corps à nouveau.

« J’ai envie de toi ! Je commence sérieusement à avoir envie de toi ! Répéta la grande blonde en s’approchant, l’air à la fois menaçant et aguicheur. Son regard était toujours noir d’ébène mais un sourire presque carnassier illuminait ses traits. C’est ça que tu veux entendre pas vrai ? T’adores quand j’te le dis… » Susurra t-elle en se collant à lui, une de ses mains passant dans ses cheveux.

C’était un peu comme jouer à se suicider, lentement. A se faire mourir d’envie. Et celui qui montrait ses faiblesses le premier connaissait un prix cher à payer. Mais serait-ce suffisant pour déstabiliser son amant ? Pas certain. Niels ne lâchait pas les armes aussi facilement.

« Et non je comprends pas pourquoi Miss Princesse m'a fait venir ici à cette heure ! C'est toi qui a un problème, ici. J'ai pas à me plier à tes caprices d'enfant, et à tes petites crises inutiles, alors tu m'expliques ce qui se passe ou je me barre. Merde, quoi. »

Ces mots firent reculer Kendra dont le sourire s’évanouit. Ce mec était vraiment une crevure. Et c’était sans doute cela qu’elle préférait puisque l’envie de se jeter sur lui et arracher sa chemise se fit plus pressante encore. Elle le regarda tenter de récupérer un semblant de calme et s’en amusa presque. Si lui aussi pouvait perdre la tête par sa faute, se serrait ça de gagner.

«Tu peux garder tes sarcasmes, j’avais oublié comme tu pouvais avoir la tête enflée ! Difficile, non ? Quand on sait que tu passes chaque instant de ton existence à me le rappeler. Mais si t’insistes, on va en parler ! A chaque mot, Kendra se rapprochait un peu plus, jusqu'à ce qu’elle soit à nouveau contre lui. Ses doigts se mirent à jouer avec le premier bouton de sa chemise. Tu es un menteur ! Puis avec le second, une fois le premier détaché. Tu es un hypocrite ! Elle s’attaqua au troisième. Tu fumes trop ! Elle descendit sur le quatrième. Tu voies la moitié de Londres en « cachette » en pensant que je ne vois rien ou que je vais fermer les yeux encore longtemps ! Elle s’empara du cinquième et dernier… Vivre avec toi c’est un enfer ! Sa main se posa alors sur la ceinture du beau brun. Tu me donnes envie de vomir… mais t’es vraiment trop exitant ! »

Alors perdu ou gagné ?

Difficile à dire étant donné qu’elle semblait mener la danse mais qu’elle en était tout autant devenue prisonnière. C’était presque malgré elle qu’elle venait d’agir, et pourtant c’était libérée qu’elle était après lui avoir lancé ses… sept vérités. La dernière étant la plus dangereuse à ces yeux. Au prix d’un effort surhumain, Kendra se redressa et le lâcha, un air mesquin flottant sur ses jolis traits. Non, non… Il ne l’aurait pas de si tôt… Enfin, avec un regard comme celui qu’il lui lançait désormais… Pas avant plus de cinq minutes, tout au moins.

Cette pétasse jouait avec lui. Elle jouait avec lui et comme il aimait cela. Il aimait se chicaner avec elle, lui hurler à la gueule, qu'elle le frappe, qu'ils se fassent mal. Il adorait toute la destruction qui régnait entre eux, cette destruction qui était en fait le ciment de leur relation. Alors, oui, il avait envie d'elle, il avait envie de la baiser contre le mur, qu'elle hurle son nom, et comme il pouvait lire dans ses yeux qu'elle aussi n'avait envie que de cela. Il aimait son sourire de tigresse, il aimait l'appeler ainsi, Kendra la tigresse, ses yeux enjôleurs, ses mots qui confirmaient son intuition, sa main dans ses cheveux.
Diablesse.
Mais il ne se laissait pas faire, le beau Niels, et il n'avait pas l'intention qu'ils sortent d'ici indemnes. Ni l'un, ni l'autre.
Le visage de la blonde se décomposa au fur et à mesure qu'il parlait. L'orage allait venir, il le savait. Et oh, ça l'excitait tellement. Lentement, elle s'avança vers lui et commença à parler :


« Tu peux garder tes sarcasmes, j’avais oublié comme tu pouvais avoir la tête enflée ! Difficile, non ? Quand on sait que tu passes chaque instant de ton existence à me le rappeler. Mais si t’insistes, on va en parler ! Arrivée devant lui, contre lui, elle commença à jouer avec les boutons de sa chemise, les détachant à chaque affirmation lancée, jusqu'à ce que sa main se pose sur sa ceinture. Tu es un menteur ! Tu es un hypocrite ! Tu fumes trop ! Tu voies la moitié de Londres en « cachette » en pensant que je ne vois rien ou que je vais fermer les yeux encore longtemps ! Vivre avec toi c’est un enfer ! Tu me donnes envie de vomir… mais t’es vraiment trop excitant !
- T'es bandante, quand t'es fâchée, Kendra, tu le sais ? »

Son murmure avait été rauque, ses yeux brillants, et elle avait définitivement lâchée la bête en l'homme. Pendant tout son petit monologue, il avait eu une difficulté folle à se concentrer sur ses mots, trop occupé à se demander comment enlever son chandail le plus rapidement possible sans le déchirer. Après tout, c'était son pull à lui et il y tenait un tant soit peu. Si peu...
La cigarette entre ses doigts tomba sur le sol et Niels attrapa la joueuse de Quidditch, la serrant contre son torse dénudé, avant de se retourner et de la coller contre le mur à côté de la porte. Furieusement, ses mains vinrent détacher le short de jeans qu'elle portait, short qui dévoilait ses magnifiques jambes, pour qu'ensuite elles se glissent sous son chandail.


« Ça t'excite, hein ? Ça t'excite, de sortir avec un salaud, Kendra ? Un salaud qui baise tout Londres pendant que tu attrapes des baballes volantes, qui te ment, qui se drogue et qui vient après dormir à côté de toi, comme si de rien était. Sifflement méprisant et chargé de désir, ses lèvres qui embrassent son cou fin, sa langue qui glisse sur sa peau légèrement salée pour se rendre jusqu'à son oreille. Ça t'excite parce que tu sais que je reviens toujours à toi, même si t'es la pire garce du monde. Et tu sais quoi ? Ses doigts qui détachent son soutien-gorge, qui caressent sa peau chaude et douce, ses lèvres qui viennent voler un violent bref, mais ô combien bon et intense, ses doigts dans ses longues mèches blondes, serrés, exposant son cou à ses dents et ses lèvres. C'est ce que j'aime chez toi. »

C'est ce qu'il adorait chez elle, c'est ce qui lui faisait l'embrasser avec cette passion rageuse. Il aimait les garces tout comme elle aimait les salauds, il aimait toute cette scène folle et inattendue, il aimait qu'elle lui ait ainsi demandé de venir ici en pleine nuit pour l'assommer de bêtises.
C'était merveilleux.
Niels attrapa le bas du pull et aida Kendra à l'enlever, gardant son corps mince contre le sien, pour ne pas qu'elle prenne froid. Ce serait tellement dommage de devoir se réchauffer, non ? Il avait définitivement envie d'elle, tout simplement.


« C'est ce que tu voulais ? C'est pour ça que tu m'as fait venir ? »

Kendra n’était pas certaine que Niels ait enregistré chacun de ses mots. Il avait dû sans doute se concentrer un minimum pour que ce soit le cas, car si Kendra était sure d’une chose c’est que son corps était capable de faire perdre la tête au beau brun.

« T'es bandante, quand t'es fâchée, Kendra, tu le sais ? »

Pour toute réponse, Kendra gémit doucement en lui tournant le dos. Le faible bruit mat de la cigarette s’écrasant sur le sol fut étouffé leurs respirations saccadées qui se mélangeaient. Elle se retrouva contre lui, incapable de se défaire, principalement parce qu’elle n’en avait pas envie. A croire qu’elle avait perdue. Déjà. En effet lorsque les mains de Niels déboutonnèrent le carré de jeans qui cachait ses jambes, elle fit glisser ses mains sur son torse puis sa nuque avec avidité avant de l’attirer contre elle pour l’embrasser furieusement, mordant presque les lèvres qu’elle aimait tant. Lorsqu’elle le libéra, ces mêmes lèvres déversèrent ce flot méprisant et si excitant qu’elle désirait à la fois faire taire et entendre jusqu’au bout de la nuit :

« Ça t'excite, hein ? Ça t'excite, de sortir avec un salaud, Kendra ? Un salaud qui baise tout Londres pendant que tu attrapes des baballes volantes, qui te ment, qui se drogue et qui vient après dormir à côté de toi, comme si de rien était. »

Alors que la langue de Niels venait taquiner ses points les plus sensibles, la flamme de colère qui s’était estompée fut ravivée. Comment osait-il ! Comment osait-il lui dire une chose pareille ! Sa rage reprit place, le combat n’était pas perdu.

« Crèves ! Connard ! Cracha t-elle, en se dégageant.
- Ça t'excite parce que tu sais que je reviens toujours à toi, même si t'es la pire garce du monde.
- Y’a bien qu’avec toi que je suis aussi mauvaise Niels Werner ! Tu dégouterais n’importe qui ! Gronda t-elle furieusement alors qu’il continuait :
- Et tu sais quoi ? C'est ce que j'aime chez toi. »

Un faible cri de plaisir se perdit entre les lèvres de la blonde tandis qu’il dégrafait son soutien-gorge et qu’il tyrannisait le moindres centimètre carrés de la peau de son cou. Elle le haïssait. Elle ne pouvait plus supporter d’entendre ce qui la rendait folle. Ce qu’il aimait chez elle. Il aimait quoi ? Qu’elle le maltraite ? La voir devenir folle devant ses propres caprices ? Si c’était ce qu’elle voulait… ? Non. Non, elle voulait que ce petit jeu cesse… du moins ce qu’elle avait prévu étant donné que c’est sans force conviction qu’elle tenta de l’empêcher de retirer le pull.

« Mais moi, jamais tu ne me dis que tu m’aimes ! Explosa t-elle en le repoussant avec rage. Elle se dégagea de son étreinte pour s’éloigner, regrettant aussitôt à cause du froid mordant de cette pièce insalubre. Non bien sur… Tu préfèrerais qu’on t’écorche vif pas vrai Niels ? Tant que tu crois avoir ton dû sur ça ! S’écria t-elle, méprisante, en passant ses mains le long de son ventre plat, sur sa poitrine, sur sa gorge… C’est mon cul que t’aimes… Comme t’aimes celui de n’importe quelle pétasse qui croise ton chemin ! Et c’est toujours pareil ! Pourtant ces filles là, tu ne les revoies pas, non ? Y’en a suffisamment dans Londres pour changer chaque soir n’est-ce pas ? Alors je vais faire ce que j’aurais du faire dès le premier soir… Sa voix se brisa, ses yeux remplis de larmes de fureur. Elle s’approcha du short qui avait volé à travers la pièce et se pencha. Ces gestes lui coûtaient… Mais elle s’était fixé un but. Je vais me rhabiller et me casser et tu sortiras de ma vie Niels ! »

Cap ? Ou pas cap… ?

Il n'avait pas écouté ses insultes, ses protestations, mais peut-être aurait-il dû le faire, puisqu'elle se dégagea sans force conviction de lui, l'empêchant de terminer de retirer ce pull encombrant. Les bras ballants, la chemise ouverte, il l'écouta, la bouche entrouverte par tant de colère subite. Elle n'avait jamais réagit ainsi, malgré leurs trop nombreuses chicanes, jamais aussi violemment et avec tant de vouloir.


« Mais moi, jamais tu ne me dis que tu m’aimes !
- Kendra, mon bébé, je -
- Non bien sur… Tu préfèrerais qu’on t’écorche vif pas vrai Niels ? Tant que tu crois avoir ton dû sur ça ! C’est mon cul que t’aimes… Comme t’aimes celui de n’importe quelle pétasse qui croise ton chemin ! Et c’est toujours pareil ! Pourtant ces filles là, tu ne les revoies pas, non ? Y’en a suffisamment dans Londres pour changer chaque soir n’est-ce pas ? Alors je vais faire ce que j’aurais du faire dès le premier soir… Elle s'éloigna, les yeux larmoyants, la voix cassée. Je vais me rhabiller et me casser et tu sortiras de ma vie Niels ! »

Quoi ?
Non, ce n'était pas possible.

Niels sentit la colère le submerger et en quelques enjambées, il se retrouva derrière Kendra. Sa position penchée (ce qu'elle avait de belles fesses, la diablesse) lui donna brièvement envie de tout simplement arracher son sous-vêtements et de la prendre par derrière, comme ça, sans demander son reste, mais il avait plus de classe que cela. Il l'attrapa par le bras et la força à se relever, l'empêchant de reprendre son short. Il l'avait enlevé et il resterait sur le sol, tout simplement, et cette connasse ne le quitterait sûrement pas maintenant.
Elle était une des rares personnes à l'avoir vu en colère, après sa scolarité tumultueuse. Devenu beaucoup plus calme depuis la fin de Poudlard, Werner offrait un visage flegmatique au monde, sauf que sa violence adolescente n'était pas loin. Elle était à fleur de peau, elle était bien présente, elle n'attendait que le moment opportun pour sortir. Comme maintenant, par exemple, quand ses doigts serraient trop fort son bras mince -elle aurait probablement de belles ecchymoses qui traduiraient la force de sa poigne, quand son visage était à un infime centimètre du sien, quand il tremblait tellement il avait envie de lui foutre sa main sur la gueule, quand il se retenait de la frapper.
Mais déjà, il avait levé le ton, rendant sa voix chaude cassante, hargneuse, méchante.


« Tu te casseras nulle part, Kendra, t'as compris ? Merde, c'est pas possible d'être aussi conne ! Il réussit à la ramener au milieu de la pièce, ne lui laissant pas l'occasion de partir. Pas question qu'elle le plante là. Hurlement, cri, rage. Et si je t'aimais pas, je reviendrais, tu crois ? Tu crois que je viendrais me faire engueuler comme un sang-de-bourbe dans un trou pourri ? Tu crois pas que je me serais déjà cassé, bien avant toi en plus ? Il prit une longue inspiration, réussissant à reprendre un peu de contrôle sur lui-même. Je m'en fous, des autres filles, ou des autres mecs, ou peu importe. C'est que du sexe, ma poupée. Ça ne veut rien dire. Toi, c'est plus que ça et tu le sais... »

Au fur et à mesure qu'il parlait, qu'il reprenait le contrôle de son corps, sa voix s'était adoucie, devenant plus enjôleuse, reprenant ses accents radiophoniques et charmeurs. Il était un manipulateur, un infâme joueur, et il avait décidé que son jouet était Kendra. Il ne voulait pas qu'elle sorte de sa vie et elle ne sortirait pas, tout simplement. Quitte à devoir sortir toutes ses astuces... elle ne sortirait pas de sa vie.
Et quand elle en sortirait, elle n'en sortirait pas indemne.
Ses lèvres effleurèrent les siennes, avant qu'il se permette de lui donner un baiser tendre et doux, aux accents amoureux. Un murmure, une main qui caresse sa joue, avant de se glisser dans ses cheveux.


« Laisse-moi une chance, Kendra. Kendra la tigresse... »

Apothéose de la manipulation, lèvres offertes, mains tendres qui caressent au lieu de serrer et de frapper, corps qui se colle à celui chaud et appétissant de la joueuse de Quidditch, cette envie pernicieuse de tout arranger.

Rien ne pouvait arrêter la belle, une fois lancée. Elle était finalement parvenue au but et, comme elle l’avait prédit, c’était terriblement douloureux. Peut être même plus encore… Pourtant elle mettrait ses menaces à exécutions et tous le monde se porteraient bien mieux. C’était la seule solution. Lui lança un dernier regard de profond dégout et d’amertume, elle se baissa, prête à récupérer ses vêtements mais elle comprit, sans doute trop tard, que jamais Niels ne la laisserait exécuter pareilles desseins. Une main se referma sur son bras comme un étau et l’instant plus tard il la forçait à se relever brutalement. La douleur qui lui foudroya le bras n’eut alors pas d’égal pour la rage de la jeune femme.

« Tu te casseras nulle part, Kendra, t'as compris ? Merde, c'est pas possible d'être aussi conne ! » S’exclama t-il en l’entrainant au milieu de la pièce, de force.

Mais Kendra ne l’écoutait plus, elle poussa un cri de rage terrible, qui ne signifiait rien de bon, et sans plus attendre, sa main fendit l’air pour venir s’abattre sans la moindre douceur sur la joue de son petit-ami qui poursuivit sur sa lancée, l’air tout aussi furieux qu’elle, si c’était possible.

« Et si je t'aimais pas, je reviendrais, tu crois ? Tu crois que je viendrais me faire engueuler comme un sang-de-bourbe dans un trou pourri ? Tu crois pas que je me serais déjà cassé, bien avant toi en plus ? Je m'en fous, des autres filles, ou des autres mecs, ou peu importe. C'est que du sexe, ma poupée. Ça ne veut rien dire. Toi, c'est plus que ça et tu le sais... » Son ton était mauvais, malgré qu’il parvienne peu à peu à maîtriser ses émotions, contrairement à Kendra.

Cette dernière était dans un état de nerf si terrible que les mots ne parvenaient qu’avec une distance infinie. Comment pouvait-il oser lui dire une chose pareille ! Il n’y aurait même pas du y avoir ces filles, ces garçons, ces histoires de cul qui lui donnait tout bonnement envie de vomir, de le frapper. Un sourire malsain, sans joie, apparut sur les traits de la belle qui se dégagea d’un violent coup d’épaule. Elle aurait mal demain, et Niels allait lui payer très cher. Elle en avait assez d’être une poupée de chiffon entre ses bras, qu’il malmenait sans scrupule. Il était temps qu’il souffre lui aussi.

« Je suis plus que ça… Et bien toi, à mes yeux, tu n’es plus rien ! Tu vois ? J’ai pas de respect pour les connards comme toi qui font souffrir les personnes à qui ils sont censés tenir, » cracha t’elle, le regard méprisant.

Il allait tout faire pour la récupérer, elle le savait. Mais il était temps qu’il apprenne que la partie se joue à deux. Elle s’était trop longtemps laissé mener en bateaux, bernée, naïve, sans rien dire, contrairement à ses habitudes. Mais l’avoir fait venir ici ce soir prouvait qu’elle se réveillait enfin et même si le jeu ne prenait pas fin ce soir, elle arriverait, bientôt, après que Kendra ait pris sa vengeance… Après qu’elle ait laissé des marques aussi profondes que celles que Niels creusait sans scrupule dans sa peau, dans son cœur, dans son esprit.

Il l’embrassa alors, et s’il avait été un autre, lui donnant ce même baiser amoureux, Kendra aurait été folle de bonheur. Mais là… Elle s’abandonna, goutant pour une des dernières fois le plaisir d’embrasser celui qu’elle aimait autant qu’elle haïssait, sachant parfaitement qu’elle avait une triste revanche à prendre.

« Laisse-moi une chance, Kendra. Kendra la tigresse...
- Dans tes rêves, » siffla t-elle, à peine assez fort pour qu’il l’entende et qu’il ressente son amertume.

Mais la grande blonde sulfureuse ne se détourna pas pour autant. Se jetant sur lui, elle emprisonna ses lèvres avec violence, ses mains griffant son torse, tirant ses cheveux, le poussant jusqu’à ce qu’il se retrouve collé à la table qu’elle lui fit percuter de plein fouet. Elle avait un du à réclamer et la partie venait de commencer.

Hrm hrm... ce RP comprend des passages sous hide, donc, don't worry si vous ne pouvez lire, bande de coquins ;) Le tout peut se lire parfaitement sans le passage, d'ailleurs, donc voilà, ne pleurez pas trop.


La brûlure de la main de Kendra sur sa figure ne lui fit ni chaud ni froid ; il avait l'habitude qu'elle le gifle à tour de bras, qu'elle le frappe, le morde, lui hurle à la gueule et l'aime mal. Il s'en foutait, il le faisait également. Dans son état de colère, rien ne pouvait l'arrêter de poursuivre sur sa lancée et surtout pas une gifle de la part d'une blondinette en sous-vêtements. Ou presque. Très peu vêtue, dans tous les cas. Et même si toute cette chair le distrayait quelque peu, sa rage le gardait concentré sur l'outrage qu'elle venait de lui faire. Qu'elle lui faisait. Même ses mots ne lui faisaient rien, ils passaient sur lui comme l'eau sur le dos d'un canard. Ses insultes, il ne les entendait pas ; connard, lui ? Totalement, était-ce un problème ? Il faisait souffrir ceux qu'il était censé aimer ; elle était bien la première à s'en plaindre, d'ailleurs, et la seule, puisqu'on en parle. Il n'était plus rien à ses yeux ; avait-il déjà été quelque chose ? Réellement ?
Ils savaient tous deux que non.

Trois mots pour répondre à sa demande.


« Dans tes rêves. »

Baiser violent, son dos qui heurte la table, grognement de douleur sourde, ses mains qui empoignent ce corps mince et affolant qui se pressait contre le sien. Torture, c'était de la torture. Niels mordit sa lèvre inférieure sans douceur, avant de laisser descendre sa bouche jusqu'en ses seins. Tiens, vrai, il avait retiré son chandail, plus tôt... bon, elle avait tenté de l'en empêcher, mais ça n'avait pas marché. Un baiser sur chaque sein, bref, avant que ses lèvres ne reviennent chercher les siennes, insatiables, dépendantes à ces baisers violents, destructeurs, qui régnaient entre eux.
Elle voulait jouer à cela ?
Parfait. Il aimait jouer. Et il était bon joueur.
Ses doigts remontèrent jusqu'aux cheveux de Kendra, qu'il empoigna à leur base, près du cuir chevelu, pour écarter son beau visage du sien avec force, puis tenter d'inverser les rôles. Tenter, je dis bien, puisqu'il aimait bien dominer... mais être dominé, avec la blonde, était également fort plaisant. Dilemme. Non, actuellement, la lutte était à qui était le chef. Le dominant. Le mâle. D'un coup de hanche, d'un coup d'épaule, il réussit à mettre le dos de sa petite amie sur la table, la retenant là du poids de son corps, de par ses dents qui étaient allés jusqu'à son cou pour l'y mordre, y laisser la marque violacée de ses dents. Il la décolla un peu de la table, la remettant totalement contre lui. Il avait envie de lui faire l'amour comme ça, debout, sur la table, contre le mur, peu importe. Niels avait follement envie d'elle.


Il aimait les hommes, mais qu'est-ce qu'il pouvait aussi aimer les femmes... surtout celle-là.
Ses genoux fléchirent et il se retrouva au niveau de son entre-jambe, voilé seulement de son sous-vêtement. Regard taquin, coquin, ses dents qui viennent mordiller ses cuisses. Il pensa lui dire à quel point il avait envie d'elle, à quel point c'était une conne aussi, mais non. Il n'avait plus de mots.