Le réveil sonne : il est 8heures précises. Le sourire aux lèvres, elle s'étire de tout son être, Louise est heureuse. Plus aujourd'hui que d'habitude, en effet, pour la jeune française, c'est un grand jour! Pour la première fois de sa vie elle va faire une interview. Certes une petite interview qui se résume à questionner les quelques aurors restés en Angleterre, mais pour la jeune femme c'est un grand pas. Elle qui est tant réservée, elle qui n'ose jamais aller au devant du public, elle qui est si faible, va enfin pouvoir faire ses preuves. Car oui, la française avait demandé à faire cette interview, pour montrer qu'elle a du cran, qu'elle n'est pas une bonne à rien et que, justement, elle est tout autant capable de faire correctement son métier de journaliste. Elle fit un bond pour sortir de son lit, et alla rapidement se doucher. Une fois séchée, habillée & maquillée, elle alla, les mains tremblantes, à la porte de son appartement de pacotilles. Elle enfila ses talons, mit son manteau mi-long beige, attrapa son sac et elle quitta les lieux.

Louise angoissait, la jeune femme pouvait sentir ses mains frêles trembler. Elle savait pertinemment que cette nervosité, ce manque de confiance en elle, était ce qu'il ferait qu'elle pourrait perdre ses moyens à tout moments durant l'interview. Mais en contre partie, elle était soulagée de quitter son appartement toute la journée. Petit à petit, la solitude la rongeait, la journaliste n'avait jamais vécu seule. Durant toute son enfance et son adolescence elle avait toujours été entourée, ses parents étaient omniprésents, même lorsqu'elle était à l'académie de BeauxBatôns et depuis son arrivée en Angleterre, elle était seule toute la journée. Le simple fait de se dire qu'elle allait passer la journée avec des membres du ministère la rassurait, elle savait qu'elle ne serait pas une seconde seule.

La journaliste entra dans un des nombreux toilettes de la gare londonienne, y mit ses pieds et tira la chasse. Elle fut instantanément téléportée dans l'atrium du ministère de la magie. Louise détestait cette sensation d'oppression lors de son très rapide voyage des toilettes à l'atrium. Elle passa rapidement sa main dans ses cheveux d'un roux éclatant et remit correctement son sac sur son épaule droite. La jeune femme avança d'un pas déterminé en direction du département de la justice magique, et plus précisément aux services administratifs. Dans ce secteur là du ministère elle avait des chances de croiser le nouveau ministre de la magie. Elle se doutait bien qu'elle avait peu de chance de le croiser durant ce jour si important pour la communauté magique, mais cependant en bonne journaliste qu'elle était, Louise sortit de son sac une plume à papotte et un calepin. « Tu notes tout ce que tu vois ou entends, d'accord ?  » Elle continua son chemin, suivie de prêt par sa plume et son calepin volants …

Louise arriva devant la porte fatidique, celle des services administratifs. Elle souffla un instant et frappa tout de suite après ce court instant de répit. La journaliste ouvrit la porte et entra timidement dans la salle. Il n'y avait que la secrétaire. Celle-ci semblait finir sa nuit … Sans faire de bruit, la jeune femme alla s'asseoir au près des boules de cristal diffusant en direct la seconde tâche du tournoi des trois sorciers. La veille au soir elle s'était douté que la plupart des aurors y seraient aller pour protéger les trois participants. Mais pourtant elle pensait qu'il y en aurait quelques uns qui auraient préféré rester au ministère, au cas où … Mais non elle s'était trompée, et une fois de plus, Louise était seule. Elle décida d'attendre calmement le réveil de la secrétaire pour cette fois-ci prendre rendez-vous avec un des aurors …

Elle ne se doutait pas, qu'à cette heure là, une bataille faisait déjà rage à l'intérieure même du ministère …

19.11K.2 avait suivis le groupe qui infiltrait l’administration.
Il flottait une sorte de tension dans l’air. C’était le calme plat, un silence pesant, comme celui qui précédait un orage. Elle s’était mise un peu en retrait des autres, chacun ayant des tâches précises à accomplir. Sa baguette pointé devant elle, ses doigts serrés cette dernière, 19.11K.2 était sur ses gardes. Parfois, l’on entendait des bruits sourds et l’on distinguait des éclairs de lumières par ci par là. A chaque recoin du Ministère de la Magie, l’Organisation prenait place, pour mieux attaquer, pour mieux régner.
Aujourd’hui était un grand jour, un jour de gloire pour l’Organisation, un jour de perte pour le Ministère.
19.11K.2 avançait silencieusement dans les couloirs de l’administration. Cachée sous cette cape noire et ce masque de Guy Fawkes, elle n’était ni homme ni femme, ni adulte ou enfant, juste une ombre, une silhouette. Juste un masque, une idée, un mouvement, une rébellion.
Marchant à pas feutré, 19.11K.2 entendit une voix, un peu plus loin. C’était difficile à distinguer, mais c’était bien une voix. Un employé de bureau administratif ? Un auror ? Elle se colla au mur, se cachant des yeux curieux, avançant maintenant vers cet endroit où il y avait possiblement un sorcier à combattre. Oui, elle n’était qu’une élève d’une école de magie, mais elle voulait combattre plus fort qu’elle. Elle voulait prouver qu’elle était bien plus qu’une simple membre de l’Organisation. Bien plus qu’un masque.
19.11K.2 se rapprochait, toujours aussi silencieusement, toujours bien cachée. Elle entendit quelques bruits de pas et elle jeta un coup d’œil furtif à ce qu’elle allait devoir affronter. Elle ne vit qu’une silhouette, féminine sans doute, de dos. Une femme, seule. Une auror ? Cette sorcière ne semblait pas au courant de ce qu’il se passait ici, sinon elle serait en alerte, et ce n’était pas le cas. Un sourire apparut sur les lèvres du membre de l’Organisation. Elle sortit de l’ombre, silencieusement, et regarda en face d’elle, cette sorcière qui ne la voyait pas encore.
Elle s’approchait, doucement, sa baguette directement pointée sur la cible qui n’était qu’une inconnue, lorsque, soudain, un bruit de plumes qui écrit sur une feuille se fit entendre. Une plume à papottes ? ..Serait-ce donc une journaliste à qui elle avait affaire ? Cette dernière, surprise d’entendre sa plume écrire, se retourna et lui fit face.
« Bouh. »
19.11K.2 eut un rire. Sa voix était plus grave que d’habitude, sans doute à cause du masque qui lui cachait le visage.
« Lashlabask ! »
Des jets d’étincelles brûlantes jaillirent de sa baguette magique pour se diriger vers la victime. Car cette jeune femme, qui qu’elle soit, avait tout d’une victime. Cela se voyait à son visage. Voilà pourquoi 19.11K.2 s'y attaquait. Car il était plaisant de se battre contre une adulte qui avait tout d'une proie facile. Sûrement une jeune journaliste qui s'imaginait un grand avenir.

Assise sur sa chaise, Louise regardait la retransmission du tournoi des trois sorciers. Les jambes croisées, elle commençait à s'ennuyer. Tandis que des centaines de sorciers s'étaient rendus en Russie, à l'institut de Durmstrang, Louise, elle était seule. La jeune femme les enviait de plus en plus. Depuis son plus jeune âge elle était passionnée par ce merveilleux évènements. Les sorciers pouvaient oublier un instant leurs préoccupations et se divertir le temps d'une journée ! Elle aurait dû être de la partie. Elle aurait dû être en Russie à supporter Ariel pour qu'elle représente au mieux l'académie française comme elle l'avait si bien fait lors de la première tâche! Louise ne comprenait pas pourquoi L'Organisation s'opposait tant au tournoi. Qu'il y ait des réticents, elle pouvait l'appréhender, mais de là à ce qu'un groupe de personne décide à s'unir contre le tournoi elle ne pouvait pas le concevoir.

« Bouh. »

Elle releva la tête, en souriant, il y avait enfin du monde, elle n'était plus seule. Mais à la vue de son interlocuteur, ou de son interlocutrice un cri de terreur s'échappa des entrailles de la jeune femme. Elle se leva dans un soubresaut, et recula lentement, en espérant que dans un élan de bonté son adversaire ne la laisse partir. Elle fixait le masque Guy Fawkes. Elle continuait de reculer lors que la personne qui lui faisait face reprit la parole :

« Lashlabask ! »

Second cri de terreur. Dans la précipitation la journaliste se jette au sol, au milieu des sièges. Elle était protégée derrières toutes ces chaises, mais pour combien de temps ? Sous l'égide des fauteuils, elle jeta son sac, enleva sa veste et ses talons. Démunie de tous ses accessoires futiles, elle pourrait s'enfuir plus rapidement, plus facilement! Dans sa main gauche elle tenait sa baguette et dans sa main droite une de ses chaussures. Elle souffla un instant, tout allait se jouer maintenant. Dans un élan de précipitation elle se releva, telle une furie, fixa brièvement son ennemie et lança dans sa direction son talon. Sans vraiment voir si elle avait atteint ou pas sa cible, la jeune femme enjamba un siège, puis deux, puis trois. Elle était lente, terriblement lente. Ses mouvements n'étaient pas précis, la peur, la colère, les tremblements la rendaient encore plus vulnérable qu'elle ne l'était déjà. Elle fit volte face et recommença, une nouvelle fois, à courir en direction de la sortie. Cependant elle savait qu'en faisant dos à son adversaire, c'était comme signer son arrêt de mort. Dans sa course, elle tourna la tête Louise put voir que son rival, baguette en main, la suivait. Elle pointa sa baguette en direction de son opposant et s'écria « Oppugno ! ». Une dizaine de petits oisillons en paille s'élancèrent contre le masque de Guy Fawkes. Elle venait de gagner quelques secondes, donc suffisamment de temps, pour quitter la salle de réception. La française se retrouva dans un couloir sombre : dans la précipitation elle s'était trompée et n'avait pas pris la bonne sortie, elle ne connaissait donc pas les lieux. Essoufflée, déjà à bout de force, elle ralentit le pas. Elle ne voulait pas se laisser abattre, elle ne voulait pas mourir. L'obscurité du couloir lui permettait d'être presque imperceptible … mais cela signifiait que si son opposant revenait, il serait, lui aussi, indiscernable … !

« Lashlabask ! »
19.11K.2 aurait pus être violente, méchante ou cruelle, mais non, elle avait fait simple. Ce sort, bien que peut-être impressionnant quand on est en face, n’avait rien de très dangereux. Ce sort, en fait, était purement futile. C’était plus pour faire fuir la sorcière que pour l’attaquer. Car 19.11K.2 avait une mission à accomplir. Mais voilà, la jeune sorcière qui s’était cachée à temps semblait amusante.
Amusante oui, c’était le mot.
En peu de temps, elle reçut une chaussure, oui oui une chaussure, sur elle. Bon lancé, mais peu de force, la femme eut juste a se reculer de deux pas pour que la chaussure atterrisse devant elle. Dommage, c’était une bonne idée. Cela fit bien rire la femme cachée sous son masque en tout cas. Avouez que c’est amusant de se faire attaquer par une chaussure en plein Ministère de la Magie. Entre temps la sorcière avait pris la fuite, et c’est alors que 19.11K.2 allait pour la laisser s’en aller qu’elle vit des oiseaux venir sur elle.
Des oiseaux.
Une chaussure.
Amusante je vous dis. Du moins, cela faisait rire 19.11K.2.
En un coup de baguette elle fit disparaître les oiseaux puis s’avança vers la sortie qu’avait pris la sorcière. Plus elle s’avançait, lentement, plus elle se rendait compte qu’il faisait sombre et qu’il était clair que la journaliste s’était trompée de sortie.
« Tu te caches ? Aurais-tu..peur ? »
Elle s’enfonçait dans ce couloir sombre, sa baguette magique en main, et elle savait qu’elle n’était plus très loin. Cette victime, sa victime, se rapprochait. Était-ce une respiration haletante qu’elle entendait ? Ou simplement sa propre respiration ? Le silence était pesant. Pointant sa baguette en l’air, elle prononça un rapide « Lumos Maxima ! » pour éclairer la pièce entière, avant de voir la sorcière un peu plus loin, contre un mur. Un sourire mauvais apparut sur ses lèvres, mais son masque le dissimulait. Sa baguette pointée vers la sorcière, elle fit un geste rapide.
« Stupefix ! »
Sachant parfaitement qu’un sort aussi simple serait dévié, elle enchaîna tout de suite avec un autre.
« Incarcerem ! »
Des cordes sortirent de la baguette de 19.11K.2 se jetant sur la sorcière. Sans regarder si son sort avait été efficace, elle se mit à couvert, de peur que la journaliste réplique.
« De quoi as-tu peur petite fille ? De te battre ? Ou de l'inconnus ? »
Sa voix était instable, transformée par un sortilège qu’avait subit tous les masques que les membres de l’organisation devaient porter. Cette voix était étrange et 19.11K.2 elle-même la trouvait un peu effrayante. Elle s’imaginait à la place de la sorcière, dans un couloir sombre du Ministère de la Magie, avec un inconnus au masque flippant qui l’attaque et la poursuit. Elle eut alors un rire. Un rire silencieux et incontrôlé. Un rire qu’elle n’expliquait même pas.
Cela lui rappelait ses cours de duel, des cours où l’on apprenait soit-disant à se défendre . Même ces cours là étaient plus vivant que cet instant au Ministère de la Magie, où elle se battait contre la sorcière la plus douce et innocente qui existe. Entre le lancé de chaussure et l’attaque de petits oiseaux, elle ne saurait dire lequel elle avait préféré. Mais le mieux, oui le mieux, c’était la suite. Qu’est-ce qu’elle aurait ensuite ? Un vrai sort ? Cette journaliste en serait-elle capable ? 19.11K.2 commençait à sérieusement douter des capacités de cette sorcière.

Elle essayait de faire vite. Elle voulait aller loin, loin de cette femme qui l'avait attaquée. Louise était terrifiée. Terrifiée à l'idée de devoir se battre, terrifiée à l'idée de mourir. Elle ne pouvait pas se laisser abattre si facilement. Elle ne devait pas faillir. Elle s'engouffrait dans l'obscurité du couloir. Malgré la rapidité de sa fuite elle entendait déjà les pas de son ennemie. Elle n'arrivait pas à garder son allure, malgré toute la bonne volonté qu'elle y mettait elle ralentissait ...« Tu te caches ? Aurais-tu..peur ? » Elle frémit. Louise essaya de se faire discrète en faisant le moins de bruit possible et alla se plaquer contre un mur. «  Lumos Maxima ! » .

Elle inspira. La jeune rousse s'écarta de son mur. Elle devait être libre de ses mouvements si elle voulait essayer de battre. Essayer. Elle savait pertinemment qu'elle allait se faire avoir et ce rapidement. Elle recula de quelques pas, toujours en fixant le masque de Guy Fawkes. Elle attendait l'attaque, elle s'y préparait. «  Stupefix ! » . Elle fit un ample mouvement du poignet et commença à s'écrier «  Pro... » . Faible. Lente. Trop lente. Avant même de réellement comprendre ce qui lui arrivait l'éclair de lumière rouge s'abattit en plein dans la poitrine de la jeune femme. Elle se fit expulser à l'autre bout du couloir. «  Incarcerem!  ». Louise entendit le bruit des cordes qui s'abattaient contre le mur. Avait-elle, involontairement, évité le pire? Encore allongée au sol, elle commençait à divaguer. «  De quoi as-tu peur petite fille ? De te battre ? Ou de l'inconnu ? » Elle n'était pas une petite fille! Elle n'était plus la fille innocente et fragile qu'elle avait été durant toute son enfance. Elle ne voulait plus l'être! La journaliste regarda les lieux : elle se trouvait dans un cul-de-sac. Louise perdait espoir et pourtant lorsqu'elle entendit les pas de son agresseur se rapprocher, elle prit peur. Sa respiration s'accéléra , son cœur battait la chamade. Toute courbaturée elle se releva, tant bien que mal. La petite fille n'allait pas se laisser faire si facilement!

«  Je … je suis pas une gamine, sale garce !  »

La silhouette encapuchonnée se rapprochait dangereusement de la jeune rousse. Et cette fois-ci dans un élan de courage, elle décida d'attaquer en premier. «  Tarantallegra !  » . Un jet de lumière bleu s'élança en direction de son ennemi. Elle se retourna en toute vitesse et pointe sa baguette en direction du cul-de-sac « Bombarda Maxima !  » .

Louise se jeta au sol pour éviter un maximum de débris. Elle s'engouffra dans l'épais nuage de poussière qui couvrait un trou béant. Elle enjamba les quelques débris restants et quitta le couloir. La journaliste n'était pas bête : elle se doutait bien que son attaque n'avait pas suffit à arrêter son agresseur. Elle chercha rapidement des yeux un abris où elle pourrait aller s'abriter quelques instants! A sa droite se trouvait un placard à balais.. Sans réfléchir elle s'enferma dedans en attendant la venue de sa nouvelle amie …

Spoiler: