VULNERA SAMENTO FERME SES PORTES ▲
Merci à tous pour avoir pris part à cette formidable aventure.

en savoir plus
-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

Priez pour nous pauvre pécheurs, aujourd'hui et à l'heure de notre mort, amen.
ϟ this is the road to ruins, and we're starting at the end, say yes, let's be alone together.
Anonymous
Invité
this is the wizzarding world of
Invité
informations



Priez pour nous pauvre pécheurs, aujourd'hui et à l'heure de notre mort, amen. Empty
Message Posté Lun 4 Juil - 20:51.


Entretien sacré




STATUT DU SUJET : Groupe, privé.
NOM DES PARTICIPANTS : January D. Lockhart ; Ryan I. Foreston
DATE : Un dimanche, début mars.
HEURE : Après la messe, c'est à dire après midi.
METEO : Temps ensoleillé, mais froid.
NUMERO ET TITRE DE L'INTRIGUE GLOBALE EN COURS : Intrigue 007
NUMERO ET TITRE DE L'INTRIGUE DU FORUM EN COURS : Intrigue 006
INTERVENTION DE DOMINUS TENEBRAE : Non, j'ai dit privé Priez pour nous pauvre pécheurs, aujourd'hui et à l'heure de notre mort, amen. 156512



Dernière édition par Ryan I. Foreston le Lun 4 Juil - 21:22, édité 1 fois
Anonymous
Invité
this is the wizzarding world of
Invité
informations



Priez pour nous pauvre pécheurs, aujourd'hui et à l'heure de notre mort, amen. Empty
Message Posté Lun 4 Juil - 21:21.

Journée naissante. De son beau char romain, Dieu tire le soleil. La journée s’annonçait bonne. Comme chaque jour, Ryan se levait. Mais aujourd’hui, c’était dimanche. Il devait se rendre à l’Eglise. Il avait recouvert depuis quelque temps ses ferveurs catholiques, et ses bonnes manières d’antan. La politique l’avait fait se tourner de la religion, mais maintenant que la politique lui tournait lentement le dos, la religion lui paraissait renaître en son sein. Alors l’homme se para de son plus beau costume, afin de faire honneur à son Dieu de sa modeste présence et de son humble gratitude. Sa femme dormait encore. Sa fille était à Poudlard. Il était donc seul, dans son grand manoir. Il se déplaçait comme à son habitude à pas de loup. L’aube réveillait le monde plongé dans le sommeil. Une fois un petit déjeuné prit, Ryan se chaussa et sortit de chez lui, en fermant doucement la porte.

La première sensation fut un frisson. Le soleil allait briller, pendant la journée, mais l’air était très frais. Mars était au rendez-vous. Dans ce grand champ de bataille qu’était le monde, il déversait le vent frais qui venait défaire les cheveux mis en ordre du Foreston. Fermant de sa dextre son col, qu’il tenait serré contre sa gorge, il fronça les sourcils en avançant contre le vent. Londres était froid, Londres était gris. Et cette grisaille n’était pas sans rappeler la situation géographique de la capitale, lui valant ces excès de mercure. Le tout était de presser le pas, afin de ne pas laisser le froid prendre le contrôle de son corps. Il ne voulait pas grelotter, et toute son âme était emprise de cette ferveur qui fait la force des grands hommes à contrôler le plus qu’il est possible – et même plus encore – son propre corps. Pourtant, Ryan n’était plus un grand homme. La flamme qui brûlait en son cœur fut éteinte, ce fameux soir de février, aux côtés de Matvei. La neige russe et le corps plus froid encore de sa belle et tendre Paula avait anéanti en lui tout espoir et tout courage. Faible, lâche. Ryan avait profondément changé, se complaisant à présent dans le morbide. Il ne lui restait que quelques rues à traverser avant d’arriver au lieu où il voulait se rendre : l’église. Ce n’était pas une église spécialement conçue pour les sorciers, mais une église commune pour tous les pratiquants, qu’ils soient cracmol, moldus ou trolls. Car tel était, pour Ryan, la signification des divines paroles : ‘aime ton prochain’.

Sur le parvis de la grande abbaye étaient rassemblés quelques fidèles. Sans leur porter un moindre regard, l’homme emmitouflé dans ses habits filait à l’intérieur. Et si l’église apportait l’été le réconfort de sa chaleur, elle s’avérait fort désagréable l’hiver, où faute de chauffages, la température n’était que guère plus élevée qu’au dehors. Ryan s’avança devant l’autel et enleva ses gants qu’il mit dans ses poches. Il se signa et s’agenouilla. Récitant dans sa tête quelques formules que l’on aurait dit magiques, il finit en se courbant jusqu’à que son nez touche le sol froid. A nouveau, un frisson. Un « amen » sortit de ses lèvres lorsqu’il se releva, puis il alla s’installer au troisième rang. Après, la messe commença. Les longues paroles du nouveau prêtre – auquel Ryan n’avait pas encore eu l’heur de parler – lui laissaient le souvenir de la lettre qu’il avait écrite à Lockhart, la veille. Il se revoyait, pendant que le curé parlait des écritures divines, lui-même écrire ses commandements.

    Demoiselle,
    Quelques mots pour vous convier à Westminster Abbay, demain à midi, au sortir de la messe. Je vous y attendrai au troisième rang, du côté droit – en regardant l’autel. Venez seule, la discussion sera privée.
    Respectueusement, R. Foreston.


Tout était formel, chez le Foreston. Et les souvenirs de la veille s’évaporèrent lorsque d’une commune voix tous dirent le saint mot : amen. Alors Ryan sourit, content de se sentir appartenir à un groupe, à une institution. Il n’était pas seul, parce que l’Eglise lui assurait une multitude – si ce n’étaient pas des millions. Puis la cérémonie se termina, laissant heureux des dizaines de personnes qui quittaient avec le visage joyeux la sainte maison de dieux. Ryan se mit à prier, alors qu’il sentait se vider de toute présence les murs de l’église. Bientôt, il serait seul. Bientôt, il serait rejoint, il l’espérait.
January D. Lockhart
January D. Lockhart
this is the wizzarding world of
J'ai un autre job
informations
J'ai un autre job
Priez pour nous pauvre pécheurs, aujourd'hui et à l'heure de notre mort, amen. Giphy
star : Jennifer Lawrence
crédit : Mystique.
lettres postées : 443
date d'entrée : 01/03/2010



Priez pour nous pauvre pécheurs, aujourd'hui et à l'heure de notre mort, amen. Empty
Message Posté Mar 5 Juil - 12:01.


Demoiselle,
Quelques mots pour vous convier à Westminster Abbay, demain à midi, au sortir de la messe. Je vous y attendrai au troisième rang, du côté droit – en regardant l’autel. Venez seule, la discussion sera privée.
Respectueusement, R. Foreston.



January relisait la lettre encore et encore. Le parchemin jauni tremblait entre ses mains. Ryan Foreston, l’ancien ministre voulait la voir, et elle ne savait pas si elle devait s’en réjouir ou, au contraire, avoir peur. Elle retournait le papier entre ses doigts depuis une demi-heure et elle se demandait si elle allait s’y rendre. Que lui voulait le vieux bougre ? Des milliers d’hypothèses lui avaient traversé l’esprit. Une fille malade qu’il voulait qu’elle soigne ? Des informations sur son accident ? Elle n’en savait rien, elle tournait en rond, et ça commençait à l’énerver. Ses yeux parcouraient encore une fois le texte, à la recherche d’un indice. Venez seule. Deux mots qui l’inquiétaient. Que lui voulait-il ? Angoisse qui rongeait ses os. Palpitations d’un cœur que la curiosité animait. Elle avait envie de savoir autant qu’elle avait peur. Alors elle décida qu’elle irait.

La vie nous réserve bien des surprises. Bonnes. Mauvaises. Coincidences. Destin. Divine providence ? Ou coup du hasard… Ce qui avait amené January à l’Eglise, c’était surtout sa volonté. Depuis son accident, femme sans passé, elle se cherchait si bien qu’elle se perdait encore plus. Alors elle avait décidé de ne plus lutter contre les affres d’une histoire qu’elle ne retrouverait jamais. Elle avait décidé d’avancer, même si elle trainait derrière elle un boulet d’acier si opaque que même la couleur noire ne saurait le décrire. Mémoire caduque. Rouillée par le temps. Elle n’était plus qu’un corps qui flottait dans le moment présent. Une âme sans passé et sans avenir, qui errait sans fin dans le dédale qui l’entourait.

Il était onze heures et demi lorsqu’elle décida de sortir. Le vent glacé rongeait doucement sa peau laissée à la merci du soleil. Et elle laissait ses cheveux flotter derrière elle. Westminster n’était pas si loin. Une vingtaine de minutes à pied. Elle ne pouvait pas transplaner dans un lieu pareil. Alors elle s’activa. Les mains dans les poches de son manteau, elle regardait droit devant elle, se préparant au pire. Dans sa tête, les scénarios défilaient. Foreston l’agressant dans l’Eglise. Foreston l’enlevant dans la crypte. Elle faillit rebrousser chemin plusieurs fois, mais elle se disait toujours que, si elle n’y allait pas, elle regretterait toujours de n’avoir jamais su ce qu’il lui voulait.

Elle avait quelques minutes d’avance. Les portes de l’église étaient encore fermées. Et lorsque les cloches sonnèrent, son cœur se mit à battre plus fort encore. Dans la poche droite de son manteau, sa main tripotait le parchemin de façon frénétique et presque automatique. Elle angoissait. Il fallut presque un quart d’heure pour que l’Eglise se vide. Quelques fidèles restaient encore, éparpillés, ça et là. Et autour d’eux, les touristes commençaient leur visite. January pénétra dans l’immense abbaye. La lumière du soleil passait à travers les vitraux et reflétait milles couleurs sur les murs gris. Les chuchotements se répétaient dans un écho qui cognait contre les murs. Elle chercha Foreston du regard. Troisième rang à droite. Troisième rang… A droite…. De dos. Complètement immobile. Droit. Les yeux rivés vers l’autel. Il l’attendait. January sentit sa gorge se serrer. Il était encore temps de faire demi-tour. D’un geste de la main, elle se signa avant de s’élancer. Alea jacta est. Lorsqu’elle arriva au niveau du troisième rang, elle ne le regarda même pas. Elle fixait l’autel. Elle laissa entre eux un espace conséquent et, toujours sans le regarder, faisant semblant de prier, elle chuchota.

« Je suis là. »

Ca y était...Elle ne pouvait plus reculer. Et elle sentait son cœur battre à la chamade contre sa poitrine. Elle avait un mauvais pré-sentiment. Mais que pouvait-elle faire, à présent, sinon écouter ?

« Alors… Pourquoi est-ce que vous vouliez me voir... Dans une église ? »

Elle redoutait la réponse, mais elle faisait tout pour le cacher. Après tout, ils étaient dans une église… Elle ne risquait rien.

Anonymous
Invité
this is the wizzarding world of
Invité
informations



Priez pour nous pauvre pécheurs, aujourd'hui et à l'heure de notre mort, amen. Empty
Message Posté Jeu 7 Juil - 21:16.

La grande église londonienne brillait par son calme pieu et son saint recueillement. Dans cette ville aux mille visages, où tout bouge plus vite que son ombre, la foi tenait d’une main de fer son dernier fief. Ici, point d’excentricité. Point de marginalité, point de cris. Tout n’était qu’ordre et beauté, luxe calme et volupté. Penché en avant, l’homme restait immobile, ses coudes posés contre le dossier de la chaise qui se trouvait devant lui. Ses mains étaient jointes, et il priait. Pour quoi ? Pour qui ? Ciel ! Qui pouvait le savoir ? Pourtant, depuis quelque temps, Ryan était habité. Il était possédé par un mal que rien n’aurait pu extraire. Etait-ce le malin qui s’était introduit en lui, pour en faire sa plus fidèle créature ? Il en avait peur. Et en Dieu il cherchait le réconfort. L’orgue toujours jouait les plus classiques morceaux. Tout était paradisiaque, ici. Tout était beau. Et son esprit était le théâtre de belles paroles, dialogues que lui seul pouvait entendre.

« Ryan… Pourquoi ici ? Pourquoi veux-tu consacrer ta vie à un Dieu qui n’existe pas ? »
- Tais toi ! Comment oses-tu blasphémer dans ce lieu saint ?
- Je ne blasphème pas. Seulement je n’y ai jamais cru.
- Et voila maintenant ton âme dans mon esprit, et ton corps dans un cercueil. Je cherche en Dieu le réconfort de -sa miséricorde, et le pardon dont j’ai besoin avant le jugement dernier.
- Je suis bien, dans ton esprit. »

De sa bouche sortait des prières latines que depuis des siècles on récitait, à cette même place, dans cette même église. Tout était différent : les noms, les mentalités, les âges, les costumes. Pourtant, une seule chose demeurait : la ferveur. La ferveur avec laquelle on croyait, la ferveur avec laquelle on espérait, secrètement. Alors il priait, devant ce mystique autel. Ses yeux a moitié fermés ne distinguaient que très mal la statu qu’il fallait honorer. Il faisait fi des gens qui passaient dans la grande allée. Il ne s’en moquait pas, ils étaient semblables à lui. Il ne prêtait simplement pas attention. Il était Foreston, et un homme de sa carrure ne se préoccupait pas de ce qu’il se passait chez le peuple. Ô Christ ! Ton humilité n’a pas contaminé tous tes fidèles. Malgré tout, Ryan restait fat. Sa baguette n’avait pas d’utilité, ici, pourtant, il aurait bien prononcé un sortilège lui évitant d’avoir si mal aux bras. Il fallait cependant restait souffrir, en hommage à ce qu’Il vécut, il y a vingt-et-un siècles.

« Je suis là. »

Léger soupir. L’homme ferma les yeux, et de sa bouche sortit juste un murmure. Et spiritu sancti. L’homme se signa et se redressa, ne montrant pas combien son dos lui faisait mal. Il restait austère et froid, mais aussi et surtout fort. Il ne voulait rien montrer qui pourrait faire voir à sa locutrice sa douleur.

« Alors… Pourquoi est-ce que vous vouliez me voir... Dans une église ? »

Léger froncement de sourcil, comme pour rappeler qu’ils n’étaient pas n’importe où. Et si elle voulait qualifier l’église, il faudrait qu’elle fasse attention à son vocabulaire. On ne plaisante pas avec la religion. Son regard se fit hautain, et presque méprisant.

« Bonjour. »

On ne lésine pas non plus sur les bonnes manières. Les Foreston – et surtout Ryan – étaient très à cheval sur l’étiquette et le respect. Il fallait donc que n’importe qui leur parle reste courtois et poli. January était jeune, mais cela n’excusait en rien sa première approche assez… triviale.

« Savez vous, jeune demoiselle, que la construction primaire de l’abbaye remonte au XIIIème siècle ? C’est une merveille d’architecture, semblable à la cathédrale de Paris. Elles sont très ressemblantes. »

Montrer sa culture ? Montrer sa dévotion, son admiration face à un tel lieu si fort de sens.

« J’espère, ma demoiselle, que vous ne pensez pas que j’ai perdu tout pouvoir en quittant le poste de ministre de la magie. »

Où voulait-il en venir ? Attendez un peu, patient lecteur, laissons la jeune femme réagir avant d’aller plus loin.
January D. Lockhart
January D. Lockhart
this is the wizzarding world of
J'ai un autre job
informations
J'ai un autre job
Priez pour nous pauvre pécheurs, aujourd'hui et à l'heure de notre mort, amen. Giphy
star : Jennifer Lawrence
crédit : Mystique.
lettres postées : 443
date d'entrée : 01/03/2010



Priez pour nous pauvre pécheurs, aujourd'hui et à l'heure de notre mort, amen. Empty
Message Posté Lun 11 Juil - 15:52.


La vie se résume à une alternative. Des décisions qui nous construisent dans le regret de savoir ce qui aurait pu se passer si on avait choisi de faire autre chose. Rétrospective qui nous plonge dans la nostalgie et le rêve éveillé. Pile ou face ? A ou B ? Il y a une chance sur deux pour faire le bon choix. Une chance sur deux pour tomber juste. Erreur fatale, mais pourtant humaine, de se demander ce qu’on serait devenu si on était tombé sur face. Si on avait choisi B. Parce que certains choix paraissent anodins. Comme s’ils n’auraient aucune conséquence sur le déroulement de notre vie. Et pourtant, ce sont souvent les petits détails négligés qui tracent le destin d’un homme. Comme le fait que January ait omis de saluer Foreston.

« Bonjour. »

Sec. Froid. Glacé, comme les yeux qu’elle n’osait pas croiser et qui lui rappelait qu’elle en avait oublié sa politesse. Joues rougies par la gêne. Yeux baissés, d’un chien qui déçoit son maître. Tellement d’idées noires et morbides lui étaient venues à la tête en se rendant ici qu’elle avait omis de s’intéresser à une hypothèse. Et si Ryan ne lui voulait aucun mal ?


« Savez vous, jeune demoiselle, que la construction primaire de l’abbaye remonte au XIIIème siècle ? C’est une merveille d’architecture, semblable à la cathédrale de Paris. Elles sont très ressemblantes. »

January de répondit pas. Elle se contentait d’écouter, fuyant son regard. Il y avait quelque chose, en lui, qui la mettait mal à l’aise. Ses manières vieux jeu ? Son accent noble ? Non, c’était cette aura qu’il dégageait. Quelque chose de pas net. Quelque chose de fou. Comme si le pouvoir lui était tant monté à la tête qu’il avait fini par la perdre. January n’était jamais allée à Paris. Ou, du moins, si elle y était allée, elle ne s’en rappelait pas. Mais s’il le disait, c’était que c’était vrai… Elle se faisait craquer les doigts, comme à chaque fois qu’elle était stressée. Elle n’était pas venue là pour parler architecture. A vrai dire, elle ne savait même pas pourquoi elle était venu, et ça commençait à lui nouer la gorge. Allez Foreston, vide ton sac qu’on en finisse. Mais bien sûr, elle ne pouvait pas lui parler sur ce ton. Impatiente, elle l’avait toujours été. Elle détestait attendre. Ca lui provoquait du stress. Et là, seule, dans cette Abbaye, avec lui, elle sentait l’angoisse s’emparer de son corps. Son cœur palpitait contre sa poitrine.

« J’espère, ma demoiselle, que vous ne pensez pas que j’ai perdu tout pouvoir en quittant le poste de ministre de la magie. »


Oulah. January fronçait les sourcils. Elle ne voyait pas du tout où il venait en venir. Elle n’avait pas senti de menace dans sa voix. C’était comme un constat… A vrai dire, elle ne savait pas trop, c’est pour ça que, pour la première fois depuis son arrivée, elle se tourna vers lui et le dévisagea. Il avait pris un coup de vieux. Comme si sa déchéance l’avait achevé. Pourtant, dans ses yeux demeurait un éclat étrange. Pupilles qui brillaient comme pour avertir les autres qu’il était encore vivant, qu’il avait encore de la volonté. Que quelque chose animait encore ce corps qui peinait à se déplacer. Mais cette lueur avait quelque chose de morbide. Quelque chose de funeste. Comme si la volonté était retenue par une force mystérieuse. January arrêta son analyse ici, car il attendait une réponse, et aussi parce qu’elle avait du mal à cerner le personnage. Une chose était sûre, il était plutôt prétentieux.


« Sauf votre respect, il me semble bien que vous n’aviez pas trop le choix de le quitter, ce poste… »


Pile ou face ? A ou B ? La vie se résume à une suite infinie d’alternative. Allez-vous choisir de tourner à droite ou de continuer tout droit ? Revenir en arrière, peut-être ? Allez-vous emprunter le chemin de la facilité ou gravir la montagne petit à petit ? Toutes ces décisions que nous prenons chaque jour, c’est ce à quoi nous pensons, à la fin, sur notre lit de mort. Peut-être qu’à ce moment-là, January avait fait le mauvais choix. Mais si elle avait choisi de se taire, c’est toute sa vie qui en aurait été changée. Car elle ne le savait pas, mais cet entretien à Westminster avait une importance capitale pour l’idée qui germait dans sa tête.


« Mais vous savez quoi ? Vous avez bien fait… Peu d’hommes ont la sagesse de prendre les bonnes décisions quand il le faut... S'il faut bien vous reconnaître un mérite, c'est celui-ci. Mais là n’est pas la question, n’est-ce pas ? »




Dernière édition par January D. Lockhart le Sam 16 Juil - 14:15, édité 1 fois
Anonymous
Invité
this is the wizzarding world of
Invité
informations



Priez pour nous pauvre pécheurs, aujourd'hui et à l'heure de notre mort, amen. Empty
Message Posté Ven 15 Juil - 11:21.

    Mignonne, allons voir si la rose
    Qui ce matin avoit desclose
    Sa robe de pourpre au Soleil,
    A point perdu ceste vesprée
    Les plis de sa robe pourprée,
    Et son teint au vostre pareil.

    Las ! voyez comme en peu d'espace,
    Mignonne, elle a dessus la place
    Las ! las ses beautez laissé cheoir !
    Ô vrayment marastre Nature,
    Puis qu'une telle fleur ne dure
    Que du matin jusques au soir !


« Sauf votre respect, il me semble bien que vous n’aviez pas trop le choix de le quitter, ce poste… »

L’hardiesse avait toujours été un mérite que reconnaissait Foreston. Et il avait beau être vieux jeu, ou avoir un accent noble dans la voie, il était franc. Le but de son entretient aurait aujourd’hui une finalité que la jeune femme ne s’attendait pas. Il voulait, avant de se lancer dans l’entreprise folle qui consistait à la suivre, s’assurer qu’elle avait le courage et la vertu pour monter se projet… Et pour recevoir sa précieuse aide. Il avait tout ce qu’elle pouvait espérer, et il le savait. Sans qu’elle ne le sache, lui savait que quoiqu’il arrive, il gagnerait. Parce qu’une personne saine d’esprit ne pouvait refus. Ou il gagnait parce qu’elle voudrait de son aide, ou il gagnait parce que son projet ne fonctionnerait jamais. C’est en tous cas ce qu’il pensait. Il ne souriait pas. Sourire aurait montré qu’il accordait du crédit à cette attaque – parce que c’est comme ça qu’il considérait les paroles de la jeune femme. Il se contentait de ne pas répondre, la regard toujours pour la mettre mal à l’aise. Parce qu’il voulait voir comment elle réagirait. Il voulait savoir.

« Mais vous savez quoi ? Vous avez bien fait… Peu d’hommes ont la sagesse de prendre les bonnes décisions quand il le faut... S'il faut bien vous reconnaître un mérite, c'est celui-ci. Mais là n’est pas la question, n’est-ce pas ? »

N’accordant aucun crédit à la jeune femme, il se moquait qu’elle lui répète encore ce qu’il avait entendu des dizaines de fois. En réalité, ce qu’elle avait à racontait ne l’intéressait pas le moins du monde. Et malgré la hardiesse qu’il aurait pu (jadis plutôt qu’aujourd’hui) vouloir encourager, il se murait dans son silence, le bleu de ses yeux fixant du plus profond le parfait visage de l’infirmière.

« Non. »

Le mot fut dit dans un soupir, d’une voix roque. Plus il réfléchissait, et plus le courage et la volonté qu’il avait vu en elle au premier abord était devenu de l’agacement. Après tout, il ne lui avait rien fait. Et si elle avait des choses à se reprocher, ce n’était pas à lui d’en pâtir. L’orgue se remit à souffler son bel air profane. Ryan prit le temps de l’écouter.

« Je sais ce que vous projetez de faire, Lockhart. »

Les mots furent lâchés sur un ton des plus neutre. Une voix automatique, une voix sortie d’ailleurs. Parce qu’il n’y avait pas d’humain, dans ce lieu qui en comptait d’ordinaire tant. Il n’y avait que la bête qui avait prit le pas sur l’homme.

« C’est un projet audacieux, mais si vous restez seule, il est irréalisable. »

Les choses furent dites ; Il ne voulait pas tourner autour du pot, même s’il s’arrêtait parfois de la regarder afin de contempler la magnifique orgue au fond de la nef.

« Je puis vous fournir tout ce dont vous avez besoin. »

A traduire par : je veux entrer dans ton groupe de sorciers a moitié barge.
January D. Lockhart
January D. Lockhart
this is the wizzarding world of
J'ai un autre job
informations
J'ai un autre job
Priez pour nous pauvre pécheurs, aujourd'hui et à l'heure de notre mort, amen. Giphy
star : Jennifer Lawrence
crédit : Mystique.
lettres postées : 443
date d'entrée : 01/03/2010



Priez pour nous pauvre pécheurs, aujourd'hui et à l'heure de notre mort, amen. Empty
Message Posté Sam 16 Juil - 14:54.


« Non. »

January tenta de cacher le frisson qui parcourait son échine, mais ce fut un effort vain. Sa voix avait changée. Le timbre sec et froid qu’il arborait au début avait laissé place à une voix plus profonde dont l’écho laissait ressentir quelque chose d’inquiétant. Ou peut-être se faisait-elle des idées. A vrai dire, elle ne savait rien de lui, mis à part qu’il avait été un assez mauvais ministre pour être forcé à la démission. Tout ce qu’elle connaissait de lui, elle l’avait lu dans la Gazette des sorciers. Et elle ne lui accordait pas énormément de crédit. Il la fixait toujours avec autant d’insistance. Comme s’il voulait lui faire passer un message si évident qu’elle aurait du le deviner à la seconde même où elle avait eu son mot. Manque de pot, January n’aimait pas qu’on la prenne de haut, quand bien même « on » était un homme de haut rang qu’on se devait de respecter. C’était ça qu’elle avait perdu en même temps que la mémoire. Le sens des réalités.

« Je sais ce que vous projetez de faire, Lockhart. »


Elle écarquilla les yeux et haussa les sourcils. Elle tourna la tête vers l’autel. Et la mélodie de l’orgue résonnait dans l’Eglise. Comme pour en rajouter. Elle lui offrit un silence presque inquiétant. Parce qu’au fond, elle ne comprenait pas ce que ça voulait dire. Est-ce qu’il allait ridiculiser son projet ? Le détruire, devant elle, l’empêchant d’aller plus loin ? Est-ce qu’il allait essayer de la faire changer d’avis ? Après tout, ce n’était qu’un projet… Un projet auquel elle tenait vraiment. La création d’un ordre, comme celui dans lequel était son grand-oncle. Une association secrète qui s’évertuerait à rétablir l’ordre dans le monde magique. Débusquer l’organisation et ses vils desseins. Redonner l’espoir aux sorciers qui faisaient encore confiance au ministère. Protéger le tournoi. Le choix n’avait pas été facile. Elle avait été à deux doigts de s’engager dans l’organisation. Mais le suicide de sa cousine avait tout changé. Même morte, Némésis occupait encore une place importante dans sa vie. Elle avait dépassé la tristesse. Elle avait dépassé la dépression. Maintenant, elle était en colère. Parce que tout ça, son accident, les disparitions mystérieuses à Londres, le suicide de Némésis, c’était lié, elle en était certaine. Et tout la menait vers cette résistance bidon qui, selon elle, avaient orchestré le meurtre de Némésis, le transformant en suicide. Paranoïa destructrice qui s’emparait d’elle jour après jour. Elle aussi, elle perdait la tête. Alors elle s’était fixé ce but, peut-être prétentieux, de détruire l’organisation. Mais pour cela, elle avait besoin d’aide. Elle comptait déjà sur quelques amis en qui elle avait une confiance totale. Mais à présent, le vieux Foreston la faisait douter. Elle n’avait pas réalisé qu’à présent, ils étaient tous liés par un ordre qu’elle avait créé, et que si elle tombait, elle les entraînaient inévitablement dans sa chute. Un regard vers Foreston. Froid. Comme ceux qu’il lui adressait depuis qu’elle était arrivée.

« C’est un projet audacieux, mais si vous restez seule, il est irréalisable. »

Pour une fois, elle était d’accord avec lui. Seule, elle ne pourrait rien faire, et elle en était bien consciante. Après sa perte de mémoire, elle avait perdu toutes les relations haut placées qu’elle avait pu avoir. Un réseau social que son nom de famille aurait pu lui accorder. En réalité, elle était seule, à présent. Parmi une miriade d’inconnus qui prétendaient la connaître. Et elle redoublait de prudence et de méfiance à chaque fois qu’elle rencontrait quelqu’un, d’autant plus si c’était quelqu’un comme Sir Foreston. Une armoire à glace. Et même si son regard était profond, on ne pouvait deviner ce qu’il se passait à l’intérieur de sa tête. C’était comme si chaque fois qu’elle croyait deviner une émotion il lui prouvait qu’elle avait tord. Et January détestait ça. Elle aimait lire dans les yeux des gens. Deviner leurs pensées. S’infiltrer dans leur esprit. Sauf qu’avec lui, c’était peine perdue, puisque lorsqu’il prononça la phrase suivante, elle fut tellement surprise qu’elle oublia qu’elle ne devait pas sourire.

« Je puis vous fournir tout ce dont vous avez besoin. »

C’était étrange. Tout à coup, tout le stress accumulé s’était, en quelque sorte, éparpillé dans les airs. Envolé ! C’était donc ça qu’il voulait ? Rejoindre l’ordre ? C’est tout ? Maisle soulagement laissa place à la méfiance et à la seule question qui restait sans réponse : pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’un homme comme Ryan, qui, comme il le rappelait si bien, avait encore tellement de pouvoir en sa possession, voulait faire équipe avec January et quelques sorciers bien moins solennels que lui ? Qu’est-ce qui le poussait tant à vouloir les aider ? Elle ravala son sourire et repris un air sérieux. Comme une enfant, on pouvait lire ses émotions sur son visage. Elle ne cachait rien. Sourcils froncés. Silence étrange. Elle essayait de comprendre ses intentions. Un piège ? Ou une aide honnête ? Elle ne le saurait jamais si elle ne lui posait pas la question.

« Ah oui ? Et de quoi aurais-je besoin d’après vous ? Parce que si c'est juste pour m'offrir votre argent...»


Non, ce n’était pas la question qui lui brûlait les lèvres. Mais January était quelqu’un d’éparpillé qui ne disait jamais les bonnes choses au bon moment. Ridicule ? Certainement. Mais elle n’en avait pas grand-chose à faire. Après tout, quand on est construit comme un labyrinthe, quand chaque issue est en fait une impasse, on n’accorde pas beaucoup d’importance à l’image qu’on renvoie. C’est pour ça que, le coupant presque dans sa volonté de répondre, elle rajouta.

« Excusez-moi, Sir Foreston, mais j’ai du mal à comprendre… Vous travaillez pour le ministère… Vous êtes président du Magenmagot…. Et vous voulez rejoindre ma petite organisation de rien du tout ? Pourquoi ? »


Pour la première fois, elle le regardait sans animosité. Elle paraissait presque intéressée...Après tout, c’était peut-être son futur collègue.



Anonymous
Invité
this is the wizzarding world of
Invité
informations



Priez pour nous pauvre pécheurs, aujourd'hui et à l'heure de notre mort, amen. Empty
Message Posté Lun 18 Juil - 15:04.


    La marche des vertueux est semée d’obstacles qui sont les entreprises que fait sans fin surgir l’œuvre du Malin. Béni soit-il l’homme de bonne volonté qui au nom de la charité, se fait le berger des faibles qu’il guide dans la vallée d’ombre de la mort et des larmes…

La grande question de la journée était de savoir pourquoi Ryan avait décidé de parler à January. Lui qui, fut un temps, n’osait plus se regarder dans le miroir de peur d’y voir son vrai visage, reprenait goût à la vie. Parce qu’un lâche, comme il le fut jadis, n’aurait jamais pu faire un tel acte de bravoure. Un lâche, lui, aurait fui en Amérique ou en afrique. Un lâche serait parti, laissant là ses amis, et emmenant peut être sa famille. Or, Ryan n’était pas un lâche. Il ne l’avait jamais été, et si fut un temps il était devenu un homme faible, il reprenait de l’assurance. Son métier, il l’avait perdu. Pourtant, il avait conservé le principal, la base de l’imposante statue qu’il était : sa famille. Sa famille était toujours là, et l’aimait plus que jamais. Il avait conservé aussi ses amis, et en avait même gagné un précieux : Matvei. Le ministre de la magie était depuis quelque temps devenu un intime, un homme sur qui se reposer. Il était fort, et n’avait pas été encore attaqué par les affreuses griffes de la vieillesse. Il ressemblait en tous points à Ryan lorsqu’il avait son âge. Ô tempus, Ô mores ! Alors, qu’est-ce qui avait fait changer Ryan ? Le bon dieu ? Vous n’êtes pas loin, mes amis, vous approchez. Ryan s’était fait pratiquant, pendant ces quelques semaines. La foi l’avait aidé à surmonter le calvaire qu’il vivait, et l’avait remis sur pied. C’est donc naturellement qu’il était dans une église, pour parler de grands projets avec January. Ryan lui avait proposé son aide, mais la jeune femme paraissait la refuser. Elle lui semblait vouloir se montrer forte, alors qu’il savait très bien qu’elle ne l’était pas. Il voyait qu’elle n’était pas à son aide, sur ce banc clérical, et il sentait aussi qu’elle ne voulait pas lui montrer. Quoi de plus normal ?

« Ah oui ? Et de quoi aurais-je besoin d’après vous ? Parce que si c'est juste pour m'offrir votre argent...»

L’homme resta de marbre. Il feignait presque de n’avoir rien entendu, comme si rien n’était venu troubler le calme éternel de ces lieux. Seule l’orgue parlait, chantait, crier, s’élançait, se calmait. January n’avait pas parlé. Pourtant, Ryan sentit de l’impatience, du trépignement. Son stratagème avait fonctionné, comme à son habitude. Elle était désorientée, et en devenait presque risible. Mais soit, la jeunesse n’est pas à blamer, elle doit faire ses preuves. La jeune fille essayait de montrer au Foreston combien elle pouvait résister, combien elle était forte. Ciel ! Comme elle s’y prenait pas !

« Excusez-moi, Sir Foreston, mais j’ai du mal à comprendre… Vous travaillez pour le ministère… Vous êtes président du Magenmagot…. Et vous voulez rejoindre ma petite organisation de rien du tout ? Pourquoi ? »

Et voila qu’elle lui donnait du Sire ! Décidément, elle avait beaucoup à apprendre. Beaucoup à évoluer. L’homme ne la quittait pas des yeux. Il ne voulait pas lui faire peur, mais lui inspirer de la crainte. Il voulait qu’elle voie à quel point il fut sérieux, et résistant. Il ne donnait aucun signe de faiblesse, lui offrant pour seul réconfort cet air mauvais et dur. Il affectionnait jouer le méchant, en politique. Il était méchant. Pourtant, cette jeune fille allait un peu loin. Elle avait beau sauver des vies, il n’empêche qu’il fallait qu’elle revienne un peu à sa place. Plus tard, peut être, elle pourrait parler librement. Mais maintenant, elle n’avait pas de pouvoir ; parce que pour Ryan, seul ce dernier donnait la possibilité de faire les choses, et de les dire. Sans lui, nous ne sommes rien.

« Demoiselle. Les jeunes fleurs ne doivent pas trop ouvrir la bouche, au risque de s’étouffer avec la rosée. Je ne suis pas ici pour vous rabaisser, ni pour vous mettre des bâtons dans les roues. Soyez décente et courtoise, ou il se peut que cela m’irrite. »

Là, déjà, elle va se calmer. Et si elle persiste dans ses infamies, il va lui montrer de quel bois il chauffe son manoir ! Certainement espérait-elle qu’il lui dévoile tous ses secrets, alors que ses plus proches parents en ignoraient le plus gros. Certainement, mais nous mettrons ça sur le dos de la jeunesse, espérait-elle être assez importante afin d’être en mesure d’avoir sa confiance. Il avait appris à n’avoir confiance en personne. Pourtant, ce qu’il avait à lui offrir était beaucoup plus qu’une simple aide dans son ordre. Il lui offrait la gloire, et l’accès aux plus hautes sphères de la société magique. Il la prendrait sous son aile, il lui donnerait tout.

« Ouvrez moi les portes de votre ordre, association, ou groupe – appelez ça comme vous le souhaitez, et je vous dirai ce qui me pousse à y pénétrer. »

Puis il fit une pause. Il cessa enfin de la regarder, comme un léopard qui quitte enfin des yeux la gazelle qu’il observait des heures durant. Il regarda l’autel, et on vit comme un relâchement d’épaules, comme un léger soupir qui le fit se décontracter.

« Et n’oubliez pas une chose : on reçoit toujours beaucoup plus que ce qu’on ne voit. »

Décidément, c’est un Ryan poète à qui nous avons affaire aujourd’hui !
January D. Lockhart
January D. Lockhart
this is the wizzarding world of
J'ai un autre job
informations
J'ai un autre job
Priez pour nous pauvre pécheurs, aujourd'hui et à l'heure de notre mort, amen. Giphy
star : Jennifer Lawrence
crédit : Mystique.
lettres postées : 443
date d'entrée : 01/03/2010



Priez pour nous pauvre pécheurs, aujourd'hui et à l'heure de notre mort, amen. Empty
Message Posté Dim 24 Juil - 17:28.


« Demoiselle. Les jeunes fleurs ne doivent pas trop ouvrir la bouche, au risque de s’étouffer avec la rosée. Je ne suis pas ici pour vous rabaisser, ni pour vous mettre des bâtons dans les roues. Soyez décente et courtoise, ou il se peut que cela m’irrite. »

Alors ça c’est la meilleure, je suis une jeune fleur maintenant… January retint son soupir, mais elle leva les yeux au ciel. Au fond, elle savait bien qu’elle n’avait pas le choix, mais elle ne voulait pas que ça soit facile. Elle ne voulait pas le laisser croire que, parce qu’il avait été ministre, parce qu’il occupait une position de force, elle allait forcément l’accepter dans son ordre. Egoïsme d’un instant. Elle voulait qu’il s’aplatisse, que la mascarade cesse, et qu’il lui dise une bonne fois pour toutes qu’il voulait faire partie de SON organisation. Mais ça, il ne le ferait jamais. Il était bien plus fier qu’elle. Et il avait raison de l’être. Après tout, qui ne connaissait pas Ryan Foreston ? Inscrit à jamais dans l’histoire de la magie comme celui qui avait ouvert la boîte de Pandore… Mais pouvait-on lui en vouloir ? Il avait voulu sauver l’Europe. C’était dur à croire, mais tout ça était parti d’une bonne intention. La destruction du Tower Bridge, la mort de Paula, la mutilation du corps de Zazy… Enchaînement bizarroïde qui plongeait le monde dans les ténèbres du chaos. Verrait-on un jour la lumière ? C’était pour ça qu’elle avait créé l’ordre… Elle écoutait l’orgue solennel, mais il brisa bientôt sa mélodie.

« Ouvrez moi les portes de votre ordre, association, ou groupe – appelez ça comme vous le souhaitez, et je vous dirai ce qui me pousse à y pénétrer. »

« Ordre. C’est un ordre… »

Les mots étaient sortis comme ça. Elle n’avait même pas réfléchi. Un silence pesant s’installa entre eux. Comme s’ils avaient compris qu’ils devaient calmer leurs ardeurs. Qu’ils voulait la même chose. Mais qu’ils l’exprimaient d’une façon différente. Est-ce que Ryan vou :ait simplment sauver son honneur ? Ou était-il honnête ? Elle n’en savait rien. Elle regarda autour d’elle. La paix, la tranquilité. Ils étaient dans le seul endroit encore protégé de Londres. Dans le seul endroit où ils savaient que rien ne pourrait leur arriver. Ryan ne lui avait pas donné rendez-vous ici par hasard. Tout, chez lui, était prétexte à interprétation. Que ce soit le regard froid qu’il lui avait lancé, que ce soit ce visage dur, impassible, qui cachait une douleur immense, que ce soit ses envolées poétiques pour lui faire comprendre qu’elle n’était rien comparée à lui.

« Et n’oubliez pas une chose : on reçoit toujours beaucoup plus que ce qu’on ne voit. »

January se tourna vers lui, puis vers l’autel. Puis elle leva la tête vers le lustre immense qui trônait au-dessus d’eux. La lumière éclairait seulement une partie de son visage. Le reste était plongé dans la pénombre. De toute façon, elle n’avait pas l’intention de lui refuser l’accès à l’ordre. Il serait un atout précieux, puisqu’appartenant au ministère. Elle aurait enfin une excuse valable pour s’y rendre. Et même si elle sentait qu’elle ne le supporterait pas bien longtemps, c’était le prix à payer pour sauver le ministère. Elle s’imaginait, avec une cape, surplombant Londres, du haut de Big Ben. Une héroïne de choc. Mais ce n’était pas la vision qu’elle avait de l’ordre. Elle se sentait déjà suivie. Vulnérable. Comme si on la suspectait déjà d’y appartenir. Comme s’ils étaient déjà à ses trousses. Le secret, la confiance… C’était ce sur quoi tout son plan reposait. Il suffisait d’une personne pour tout faire tomber. Pouvait-elle faire confiance à Foreston ? Là était la question. Et s’il faisait partie de l’organisation, lui aussi ? Après tout, qu’il soit dans un camp ou dans un autre, il était bien placé. Porhce du ministre pour connaître ses plus grands secrets. On pourrait lui donner la vengeance, comme mobile. Mais il avait l’air honnête. Sur son visage, rien ne le trahissait.

« Bon, d’accord... Mais ne pensez pas que tout est gagné pour autant, hein ? Vous devrez encore faire vos preuves et nous montrer ce que vous valez... Sans vouloir vous froisser, bien ûr... »

Elle avait dit ça à contrecoeur, car elle se méfiait de lui. Elle se méfiait de ses intentions qu’il n’avait pas voulu lui communiquer. Comme s’il gagnait du temps. Mais elle était prête à prendre le risque. Parce que c’était ce à quoi se résumait sa vie, maintenant, le risque. Elle se tourna vers lui.

« Mais personne, pas même votre famille, ne doit savoir que vous faites partie de l’ordre. Tout doit rester secret. Entendu ? »

Elle l’interrogeait du regard. C’était bien étrange de donner des ordres à Ryan Foreston… Mais ça lui provoquait un plaisir inattendu. Elle lui tendit sa main pour qu’il la serre. Au creux de sa paume, un bout de parchemin avec la date et l’emplacement du prochain rendez -vous. Sans plus de cérémonie, elle se leva et s’en alla.

Anonymous
Invité
this is the wizzarding world of
Invité
informations



Priez pour nous pauvre pécheurs, aujourd'hui et à l'heure de notre mort, amen. Empty
Message Posté Mer 27 Juil - 11:48.

    ... car il est le gardien de son frère et la providence des enfants égarés. J'abattrai alors le bras d'une terrible colère, d'une vengeance furieuse et effrayante sur les hordes impies qui pourchassent et réduisent à néant les brebis de Dieu. Et tu connaîtras pourquoi mon nom est l'éternel quand sur toi s'abattra la vengeance du Tout-Puissant !


Depuis le début, Ryan savait que c’était joué d’avance. Il savait qu’il serait accepté, parce que January ne pouvait se passer de la présence d’un membre si haut placé du ministère. Peut être fut-ce un excès d’orgueil, que de penser qu’il était irremplaçable et si important pour la jeune femme. En tout cas, il ne faisait aucun doute qu’elle lui accorderait sa confiance. Il ne sourcilla donc pas, lorsqu’elle lui accorda le privilège d’être des siens.

« Bon, d’accord... Mais ne pensez pas que tout est gagné pour autant, hein ? Vous devrez encore faire vos preuves et nous montrer ce que vous valez... Sans vouloir vous froisser, bien sûr... »

Finalement, il se pouvait que cette fille lui plut bien. Peut être avait-elle compris sa première leçon : le respect. Il était inconcevable pour Ryan de collaborer avec des gens qui ne le respecte pas, parce qu’il est écrit dans le manuel du bon chrétien qu’il faut aimer son prochain. Ainsi, aujourd’hui, l’homme avait gagné ses deux premières batailles. Il avait le respect de la jeune fille, et il avait réussit à intégrer son ordre. Ciel ! Comme il était content ! Rien, sur son visage, ne pouvait montrer quel élan bousculait ses entrailles, quel feu brûlait en son cœur. C’est comme s’il sentait, dans ce lieu pourtant si froid, un ardent foyer réchauffer l’imposante bâtisse. Et l’orgue, qui ne jouait d’abord qu’un réquiem, s’agitait – faisant se lever un à un les croyants venus se recueillir. Tous tapaient dans les mains, chantaient du gospel. Une seule et même voix retentissait dans l’église, un « Alléluia » commun. Tous, dans l’esprit de Ryan, savaient qu’il avait gagné. Et il prenait enfin sa revanche. Ah ! Voyez-vous, êtres impies, comme j’ai à nouveau gagné mon honneur ? Tous en étaient témoins, Foreston était revenu. Fini les pleurnicheries, fini les lâchetés. L’homme de jadis était de retour, pour prouver au monde entier combien son ardeur était encore étincelante. Il n’était pas descendu au plus profond de l’océan pour en revenir mortifié. Non. Il en revenait plus fort encore, jaillissant de l’eau comme un orque.

Pour toute réponse, il se contente d’un léger mouvement du sourcil droit. Comme si, de toute manière, elle connaissait sa réponse. En réalité, il n’avait pas à faire ses preuves. C’était plutôt à elle de montrer l’étendue de son courage. Ce qu’elle avait accompli n’était que sottises. Elle n’avait fait que jouer les mouches du coche. Espérait-elle changer le monde ? Eh bien, qu’elle s’y prenne tôt, parce qu’il y a du boulot. Ryan de son côté ne voulait rien changer du tout, mais simplement prendre sa revanche sur l’organisation. Montrer au monde entier combien elle était mesquine et dangereuse. Mais ça, il aurait bien le temps de le faire. Un jour viendra, un jour, où toute cette mascarade fera le faux pas qui la détruira. Parce que c’est ainsi, le Seigneur ne laissera pas une si malade brebis risquer de contaminer tout le troupeau.

« Mais personne, pas même votre famille, ne doit savoir que vous faites partie de l’ordre. Tout doit rester secret. Entendu ? »

Un rictus mauvais vint naître sur son visage si froid. Il fallait qu’il lui montre à quel point elle n’était rien, à côté de lui. Toute ses prédispositions, lui, l’homme politique, les connaissait déjà. Elle n’avait pas à user de tant de zèle afin d’essayer de se protéger. Ryan était quelqu’un de confiance. Alors, il fallait lui laisser un souvenir de cette rencontre. Il n’était pas le plus doué en magie, mais il savait assez bien manier les mots. Pour lui, c’était une arme redoutable. Comme l’avait dit jadis un grand sage, les mots ont deux caractéristiques, qui les rendent si puissants : ils peuvent infliger une blessure comme la guérir. Et dans le cas présent, Ryan voulait attaquer.

« Vous n’avez rien à craindre de moi. Méfiez-vous plutôt de vos amis, parce qu’aujourd’hui, c’est moi qui suis venu vous trouver, et non l’inverse. »

Foutre la merde ? Sainte vierge, ce n’était pas son but ! Pourtant, un petit rire inaudible secoua son corps. Elle lui tendit la main pour lui sérer. A l’intérieur, se trouvait glissé un petit papier. Il aurait tout le bonheur de le lire plus tard, lorsque le moment sera plus propice. Maintenant, il fallait qu’elle s’en aille, pour le laisser prier. Sans un mot d’adieu, sans même un sourire, il se tourna vers l’autel et se remit à méditer, laissant à ses occupations la jeune fille.

« Sainte marie, mère de Dieu,
Priez pour nous, pauvres pécheurs,
Aujourd’hui et à l’heure de notre mort. »



RP CLOS.
Contenu sponsorisé
this is the wizzarding world of
informations



Priez pour nous pauvre pécheurs, aujourd'hui et à l'heure de notre mort, amen. Empty
Message Posté .

Priez pour nous pauvre pécheurs, aujourd'hui et à l'heure de notre mort, amen.

T H E R E . I S . N O T H I N G . L I K E . L O N D O N :: Season one :: RPS

Sujets similaires

-
» Pour le meilleur, pour le pire et pour la vodka [PM]
» [Intrigue] Pour le meilleur et pour le pire {Salyna/Nathanael/19.S25.1/Wilhelmina}
» Travaille pour l'argent et marie-toi pour l'amour. [PV Nemesis]
» « Il y a des miroirs pour le visage, il n'y en a pas pour l'esprit. » [PM]
» à l'aube de notre déclin (EVE&ADRIAN)

Réponse rapide

pour répondre plus vite que le vent, t'as vu !

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Sauter vers: