Des retrouvailles sont souvent signe d'un nouveau départ, mais pas toujours ...

Londres. Douce ville d'effervescence. Ville de joie comme de frayeur à certaines époques. Ville où ma très chère mère est enterrée. Cette ville, j'aime y aller pour la voir, pour voir mes cousins qui sont les dernières personnes de ma famille, ou pas dirais-je. Dernièrement, j'ai appris que l'homme qui m'avait élevé, malheureusement je ne peux vous dire qui m'a chéri car il me battait, était un imposteur. Je dois vous dire que je suis à la fois heureux et bien triste. Je suis triste, tout simplement, car je trouve injuste de n'avoir pu être élevé par mon véritable père à cause de mon imposteur d'oncle. Je suis cependant heureux, car j'aurais très bien pu apprendre cela alors qu'il n'était plus de ce monde, ou alors que j'avais déjà fondé une famille. Nous ne nous sommes parés que par lettre, mais je dois dire que bien qu'au départ, je fus bien sceptique, j'ai eu la preuve que je cherchais, et maintenant, je n'ai plus aucun doute, et il me tarde de le connaitre.

Ces derniers jours, je ne voulais plus. Je ne voulais plus du tout le voir. Pourquoi ? Parce que je n'ai plus de la vie depuis mon accident, ou mon attaque si vous préférez, oui que je vous replace le contexte. Je me suis fait mordre, par un loup qui se trouve être aussi mon professeur, le frère de mon mentor, c'est charmant, non ? Cela m'a beaucoup changé, oui, enfin, en une seule et unique nuit, tout avait changé. J'étais Alexander Blackstone, Séducteur, protecteur, proche de ses amis, mais amoureux. Aujourd'hui, je suis toujours Alexander, et un homme amoureux, certes, mais je suis renfermé de nouveau, une infâme créature qui ne pourra jamais vivre sa vie comme il l’entend, et je me répugne moi-même. Croyez-vous que cette demoiselle a qui mon cœur appartient voudra de moi ? Déjà que l'ancien, elle n'en voulait surement pas, là, je n'ai clairement aucune chance, mais passons.

Je suis entrain me lamenter sur mon sort alors que je dois me dépêcher d'aller retrouver mon père. Haan que cela fait bizarre de penser que je vais le voir, d'un côté, ça me remonte un peu le morale. Vous allez trouver ça glauque, mais nous nous sommes donné rendez-vous au cimetière sur la tombe de maman, en fait, je le voulais parce que c'est symbolique. J'aime parler avec elle, et je sais qu'elle nous y regarde, et qu'elle nous entend alors quoi de mieux que d’être ensemble là-bas, comme si elle était physiquement avec nous ... J'enfile ma veste, mes chaussures, attrape mon portefeuille que je me dans ma poche ainsi que ma baguette, puis je me presse de m'en aller.

Je marche à travers les rues, stressant un peu, je dois bien l'avouer. Je tente des sourires peu sincères aux sorciers que je croise. Je passe par le chaudron baveur pour rejoindre le coté moldu qui me permet un raccourci. Bizarrement, quand je traverse le café, pas de Killian, je n'ai pas le temps de m’arrêter, je le verrais plus tard. Je continue de marcher après avoir passé la limite du monde sorcier, et en tournant, je sens comme une impression d’être suivi, je sens quelques choses, mais je ne sais quoi. Je ne me retourne rien. Je continue donc, pensant que je suis paranoïaque. Quelques minutes plus tard, je me retrouve à l'entrée du cimetière. Le fait de me retrouver ici, me fait bien bizarre, mais tellement plaisir à l'idée de rendre visite à ma chère mère. Je respire, et je pénètre dans le cimetière. Je m'enfonce dans le cimetière, loin. Il est vide. Personne. Juste moi, les tombes, et au loin la silhouette d'un homme. Il est là, c'est lui. Je ne l'ai jamais vu, mais j'ai connu son jumeau. Cependant dans sa façon d’être assis, je vois la différence entre celui qui 'a élevé, et celui qui est mon véritable père. Je m’approche tandis qu'il est encore de dos par rapport à moi.

Je suis à présent derrière lui. Le stress est grand. J'ai peur. Peur qu'il soit déçu de celui qu'il a en face de lui, oui vraiment très peur. Je respire encore un grand coup, comme si je m’apprêtais à courir un marathon, et j'ose parler :

- Bonjour ... Je suis ravi de vous rencontrer ...

Je préférais le vouvoyer, en attendant qu'il m'autorise à le tutoyer. Bizarrement, j'avais cette sensation qui me faisait du bien, celle que oui, rien que dans ses yeux, je savais qu'il était mon père. Oui, c'était certain, car avec Erandor, je n'avais jamais eu ce genre de regard. Nous ne nous connaissions et pourtant, dans ses yeux, j'avais l'impression d'avoir toujours vécu avec lui ... Nous ne parlions pas encore, mais déjà je me sentais heureux, et proche de lui. Le retrouver, rendait ma vie plus heureuse, meilleure en somme.

<< Quand un père rencontre pour la première fois son fils, la vie doit s’écouler jusqu’à leurs vieux jours… >>

La journée s’écoulait lentement, très lentement. Je regardais les minutes passées sur ma montre tellement j’étais pressé de rencontrer Alexander, mon fils. Les aiguilles semblaient tourner beaucoup trop lentement à mon goût et cette impression ne faisait qu’accentuer la rapidité des battements de mon cœur. Je me disais alors que le temps était vil et méchant. Plus on attendait, plus les minutes paraissaient pour des heures. Assis sur mon bureau, j’essayais de faire passer le temps avec des plumes ou des papiers que je pliais. Tout ce qui passait entre mes mains se voyait utiliser contre l’attente. De temps en temps, je me levais pour m’étirer, car mon dos me faisait mal. Je marchais à travers ma chambre, je rangeais telle ou telle chose, je dépoussiérai telle ou telle étagère. Bref, j’essayais de me rendre utile tout en me tordant les doigts d’impatience et de stress. Je me posais tout pleins de questions. Comme est-il ? Comment allons-nous nous repérer ? Comment vais-je lui dire bonjour ? Bref, des questions bêtes qui me faisait passer pour un sociophobe. Ma montre me disais qu’il était bientôt l’heure de se préparer. Je décidais donc d’être un peu en avance à cette rencontre. Il ne fallait pas être en retard, c’est sûr, car cela aurait discrédité mon image de père. Je devais me présenter comme étant mûr et responsable. Je l’étais sûrement, mais je n’avais aucune idée dans quoi je me fourrais. Je mis mon manteau, car la brise se mêlait à l’histoire. Une fois préparé, j’ouvris la porte. Mais, une pensée ultime et soudaine me traversa l’esprit. Oui ! J’allais l’oublier. Je retournais sur mes pas et me dirigeais vers mon bureau. Je fouillais alors fébrilement tous les tiroirs qui se présentaient à moi. Où l’avais-je mis ? Là ? Non, ici. Voilà… J’en sorti une photo aux coins biscornue. Il faut dire qu’elle avait voyagée et vécu plus de 18 ans déjà. Elle commençait à se faire vieille. Je la regardais tendrement. Nos deux visages se posaient l’une contre l’autre. Ses cheveux blonds paraissaient s’envoler derrière nous. Nous étions encore jeune et nos sourires étincelaient. Je fermais les yeux et je crus, un instant, sentir le parfum de sa chevelure. Je rouvris les paupières. L’odeur n’était plus là. Mon épouse s’en était allé pour de bon. Dieu, qu’elle avait été belle ! L’émotion me prit de cours et je décidais de ranger directement la photo dans une des poches du manteau. Il ne fallait pas que je m’abandonne à la mélancolie alors que je m’apprêtais à rencontrer mon fils pour la première fois. Je sortis de chez moi et dévalais l’escalier du Chaudron Baveur. Ca y est. J’étais dans la ruelle. Je boutonnais mon manteau et ajustais mon écharpe. Je scrutais les alentours et transplannais immédiatement.

Mes pieds rencontrèrent bientôt le sol. J’était apparu devant le cimetière. C’était le lieu de notre rencontre. Bon, vous vous direz que c’est assez inhabituel pour un événement si heureux. Alexander avait choisi l’endroit. Il voulait voir sa mère. J’avais aimé cette idée. Après tout, on aura tout le temps pour visiter Londres ensemble, s’amuser quoi. Quel brave garçon. Il avait été voir sa défunte mère lorsque j’étais à Azkaban. Moi, j’ai découvert sa mort à ma sortie de prison. J’étais détruit de l’intérieur. Mon cœur brisé, je m’étais recueilli sur sa tombe. C’est à peine si je suis tombé à genoux devant les écritures inscrites sur la pierre. Les larmes m’étais coulé des yeux et je n’avais pu les empêcher.
Je revenais à la réalité. J’entrais alors dans le cimetière et je parcourais l’allée principale bordée de pins sombres. Je marchais, les mains tremblantes, car l’heure arrivait. Mes jambes prirent le relais des mains. Je continuais ma promenade pour atténuer ce tremblement et aussi voir Alexander.

- Bonjour ... Je suis ravi de vous rencontrer ...

Je me retournais vivement et me retrouvais face à un jeune homme. Il faisait ma taille (wahou !), avait les cheveux longs et une barbe naissante qui le rendait mâture. Ce sont ses yeux qui prêtèrent mon attention. Il avait les yeux de mon épouse. J’avais devant moi Alexander, mon fils. Je respirais profondément et bloquais soudainement ma respiration. Sans même le prévenir, je le prenais dans mes bras et le serrais. J’aurais bien voulu rester comme ça une éternité, mais le pauvre allait suffoquer si je n’arrêtais pas. Je lâchais mon étreinte. Nous nous regardâmes dans les yeux.

- Alexander. Je suis tellement content de te voir. Enfin… après toutes ces années. Mais, dis-donc, tu me tutoies hein ! Je ne suis pas... hum… je ne suis pas Erandor.

Je souriais d’un air décontracté en énonçant ma dernière phrase.

- Alors, comment se passe ton séjour ici ? Tu te plait à Londres.

Certes l’émotion était encore forte, mais je voulais tout savoir sur lui, une bonne fois pour toute. Je me fichais du temps à présent. Nous en avions plein devant nous. Enfin, c’est ce que je pensais croire…

Des retrouvailles sont souvent signe d'un nouveau départ, mais pas toujours ...

Je me trouvais dans ses bras. J'étais dans les bras de mon père. Heureux. Joyeux. C'était soudain une effervescence d'émotion que je n'avais que peu connu depuis un bon bout de temps. J'aurai souhaité que cette étreinte ne s’arrête jamais tant ces retrouvailles m'enchantaient. Il brisa notre étreinte, et plongea son regard dans le mien, apparemment cela le rendait bien émotif, peut-être avais-je la chance d'avoir le regard de ma mère. Je n'avais eu que peu de fois le temps de voir des photos d'elle, Erandor m'en empêcher, et je n'en avais pas trouvé dans la maison qui était fort grande. Il prit la parole, enfin. Je ne cessais de le regarder, rien ne le séparé physiquement de son frère, mais moralement, et par le regards cependant, on pouvait sentir une bienveillance qu'Erandor, jamais, ne m'aurait offert.

Il était apparemment tout aussi heureux de me retrouver. Il m'avait demander de le tutoyer, me disant qu'il n'était pas Erandor. J'étais ravi de cela, et de me dire que j'avais à nouveau un père, un vrai, le véritable. Il souriait me montrant sa joie. Moi, je le regardais, n'arrivant toujours pas à y croire. J'avais passé un peu plus de 17 ans avec pour seul parent, un père qui me haïssait. Cet homme que j'avais appris à haïr, que je détestais, était mort. Aujourd'hui, ou dirais-je il y a 2 mois de cela, lettre, et nouvelle. Oui, un père, le véritable que j'avais eu du mal à croire, mais maintenant, c'était prouvé, et fondé. Je lui offrais un sourire, tandis qu'il me demandait comment mon séjour se passait. Je ne savais pas quoi répondre, je ne savais pas. J'étais très timide soudainement. J'avais un peu le stresse, le stresse de le décevoir. Je le regardais, et répondis :

- Je ne suis venue que pour quelques jours en fait, je devais voir mon amie Antiope D'Estrée, et mes deux cousins, Killian, et Bryan ... Les frères de Maman, enfin de Caroline ... J'adore Londres, j'y suis venu l'été dernier aussi, mais c'était la première fois que je découvrais réellement, car avec Erandor, on allait juste chez les Dikson, ou voir le Blackburn, mais ça l'énervait, et il n'aimait pas réellement me sortir ... Dis-je avec de la tristesse.

Je ne me rendais toujours pas compte. Oui, ça me faisait drôlement bizarre de me retrouver en face du double de celui qui m'avait élevé. Je ne peux pas mentir, j'avais en moi le souvenir de cette peur, cette peur d'enfance lorsqu'il - l'imposteur - me frappait. Les yeux brillant de larme que je cachais bien, je lui souriais timidement, mais très sincèrement. Je ne savais pas trop quoi lui dire, mais je savais qu'il voulait tout connaitre, tout comme moi de lui.

- Je ... Vous faites quoi comme travail à Londres, enfin tu fais quoi ? Dis-je confus. C'est assez bizarre que je sois à Durmstrang, et toi, à Londres. Surtout qu'en plus, d'après Patrick Dikson, l'ex mari de ma tante inconnue d'ailleurs, Maman était Française, et vous, enfin toi et ton frère Anglais, donc Erandor aurait plus eu intérêt à m'emmener en France, non ? Après tout, non, je suis bête, il fallait qu'il se protège quand même, au cas où tu aurais réussi à t'en sortir ...

Je regardais la tombe de ma mère, posant les fleurs que j'avais apparaitre grace à ma baguette. Son nom gravé sur la pierre tombale : Caroline Blanchard-Blackstone, et la date de sa mort; premier Septembre deux mille trente six. Quelques larmes que j’essuyais pour ne pas me montrer faible, et faire mauvaise impression. Quelques instants plus tard, j'osais demander :

- Tu aurais une photo de Maman ? Erandor ne m'en a jamais montré, et les Dikson n'en avait pas. J'ai cherché dans la maison, je crois qu'il a du les bruler, ou les laisser à Manchester, car je n'en ai vu qu'une, mais on ne la voit pas assez bien, je ne peux pas voir les détails de son visage ...

Je sentais depuis quelques minutes un présence, une drôle d'odeur, surement un homme, mais quand je regardais autour de moi, il n'y avait rien. Personne. Je me contentais de regarder mon père, et la tombe de ma mère. Nous étions réunis ensemble, et maintenant, je comptais bien profiter de mon vrai père ...

<< Quand un père rencontre pour la première fois son fils, la vie doit s’écouler jusqu’à leurs vieux jours… >>

Je l'écoutais, calmement, posément. Ces paroles me berçaient jusque dans un paradis imaginaire. Je flottais avec Alexander, mon fils unique. C'était assez bizarre ce que je ressentais lorsque mes yeux se posaient sur son visage. Mais, ce ressentiment n'était pas mauvais à mon égard. Bien au contraire. C'est comme si la première fois je respirais réellement la vie. J'étais heureux, je pouvais enfin me réjouir. J'avais enfin toucher le but de ma misérable vie : voir mon fils. J'avais un sentiment de nouveau, une place toute fraiche qui se libérait dans mon coeur.

Il me parla de sa visite à Londres. Il avait rencontré ses cousins Dikson. Un souvenir s'éclaira en moi. Oui, je les avais aussi vu, ces deux-là ! Quels casse-tête ! Un m'avait carrément mis un poing dans la tronche. L'autre me regardait d'un oeil sceptique et méchant. J'avais alors compris combien Erandor s'était comporter en salaud. La haine de certain envers lui était grandissante et je m'en étais réjouis, même si j'avais pris pour lui.

- Je ... Vous faites quoi comme travail à Londres, enfin tu fais quoi ? ...

Oui, le mélange de natonalité faisait bien des choses. Pourtant, j'avais envie de lui que quand on voyait le résultat, lui Alexander, on ne pouvait pas regretter. Blague à part. Je ne trouvais que c'était le bon moment pour la lui dire. Car, Alexander parlait de sa mère. Et je ne pouvais que me taire. Les paroles de Joseph me remontaient en tête. Il en avait dis des horreurs sur ma défunte femme. Je ne les avais pas cru, car je les savais fausses.

- Je suis Auror. Un travail assez fatiguant, mais très utile. J'aime beaucoup ce métier : secourir des gens en danger, sécuriser des lieux, affronter l'Organisation. Un métier dangereux, mais aussi respectable. Tout ce qu'Erandor et Joseph Blackstone ne connaissent pas.

La question suivante de mon fils me vint droit au coeur. Oui, j'avais apporté sa photo. Sa mère était étincelante et on se demandait, en regardant, si elle était bien morte. Sa beauté ne vieillissait pas. Je fouillais fébrilement dans les poches de mon manteau. J'en sortais une photo dont les coins avaient quelque peu souffert. Je la regardais deux secondes et la tendis à Alexander qui la pris. Je me mis à côté de lui.

- Là, voilà. C'est ta mère. Elle est belle, n'est-ce pas ? Je me souviens de cette prise. Je crois qu'elle a été faite juste avant qu'elle ne t'es dans son ventre.

Je souriais de ravissement. Soudain, un bruit de brindilles craquée me fit relever la tête...

Chapitre I ♣ Quand le loup entre dans la bergerie.

Joseph Blackstone n'était pas de sa plus belle humeur. Sombre et froid, l'homme ne pouvait s'empêcher de regarder de haut toutes les personnes qu'il pouvait croiser et aussi de contaminer son monde avec sa mauvaise humeur. La raison de sa colère ? Son bâtard de frère, celui dont il voulait se débarrasser, pas l'autre. Depuis sa rencontre avec Arcturus Blackstone, ce dernier occupait ses pensées les plus noires. A chaque fois, elles mettaient en scène, la mort de ce demi-frère et il faut dire, l'imagination de Joseph n'était pas comparable à une autre.
L'animation des rues de Londres ne suffisaient pas à l'éloigner de ses sordides pensées. Tout ce que Joseph voulait à ce jour, c'était d'assouvir une sombre vengeance et surtout sa haine envers son père, celui qui l'a abandonné et laissé entre les mains de sa catin de mère. A cause de cet homme, Joseph n'était qu'un bâtard sans père, il n'avait même pas pu se rendre à Poudlard, tout ça pour ne pas croiser les jumeaux Blackstone. Toute cette haine et cette rage ressurgissait. Il fallait l'assouvir, mais il n'était pas encore l'heure, la nuit n'avait pas encore commencé et pour lui il n'était pas encore le temps de se livrer à la débauche.
Le temps dehors n'était pas si mauvais, voilà pourquoi on croisait, cet homme de haute stature dans les rues, sans écharpe, mais seulement vêtu d'un pantalon noir, d'une chemise blanche et d'un long manteau noir. Joseph attirait toujours les regards sur son passage. Était-ce à cause de son regard bleuté, qui représentait tout le charisme de l'homme ? Ou bien ce même charisme qui transpirait de tous ses pores.

Alors que Joseph continuait à marcher, il remarqua au loin une silhouette qui lui disait vaguement quelque chose. Erandor, le môme qui marchait, ressemblait à son défunt frère. Se pourrait-il que ça soit le môme d'Arcturus ? Une lueur malsaine passa dans le regard de Joseph et il se décida à suivre le môme. Merlin seul, savait où le gamin se rendait, mais en le suivant, peut-être que l'ancien taulard connaîtrait l'adresse du garçon ou au mieux, il trouverait Arcturus.
L'issue finale, l'amena vers un cimetière, tandis que Joseph suivait de loin le môme, il le vît entrer de ce lieu pour le moins étrange. Tout au long de sa vie, l'homme ne s'était jamais demandé où son père et les autres Blackstone étaient enterrés, à quoi cela aurait-il pu bien servir ? La seule chose qu'il aurait fait, c'était de cracher, sur les restes de son géniteur et espérant que sa mort fût douloureuse. Vilaine cruauté, quand tu nous tiens.
Blackstone entra à son tour dans le cimetière et il observa de loin, la scène des retrouvailles entre le père et le fils. Si son cœur n'était pas baigné dans la haine, il aurait pu trouver cela émouvant, mais non pour Joseph, cette scène était une niaiserie complète. Pourquoi avaient-ils décider de se retrouver ? Maintenant le môme allait devoir subir une deuxième fois la mort de son père. Que des idiots ! Ils auraient mieux fait de rester chacun dans leur coin et ne pas se retrouver. Non ! En fait, pour le bien de tout le monde, Arcturus n'aurait pas du survivre à Azkaban. Et ainsi la vérité, n'aurait jamais été dévoilé et peut-être même que Joseph aurait pu quémander sa part de l'héritage.
Depuis ses retrouvailles avec Arcturus, l'ancien taulard avait des vues sur le magot de son père, mais il avait la malchance, de ne pas avoir le nom de celui-ci sur son acte de naissance, donc, il allait avoir beaucoup de mal à faire valoir ses droits. Cependant, même si il y arrivait, il y avait un autre obstacle et pas des moindre : Arcturus et son môme. En effet, c'était eux, qui avaient les droits sur l'argent, pas lui. Donc, si il désirait l'obtenir, il allait donc falloir, qu'il les supprime tout les deux. Que de projets en perspective, il allait avoir de quoi faire pendant ses prochains jours, voir même semaines.
Une fois, la scène devenue trop niaise à son goût. En effet, il y avait de quoi faire pleurer dans les chaumières. Joseph décida donc de sortir de sa cachette et il s'approcha vers les deux hommes, tout en prenant soin d'indiquer sa présence en faisant craquer une brindille.

« Quelles charmantes petites retrouvailles en famille. Les trois derniers Blackstone réunis ici, au cimetière, en plus, j'ai enfin la chance de connaître mon neveu. Arcturus, tu ne fais pas les présentations. »

Un sourire carnassier aux lèvres, Joseph contempla son frère et le fils de ce dernier. Décidément, cette rencontre arrivait au bon moment, peut-être que ce soir, il aurait quelque chose à fêter, en compagnie de sa chère compagne, la bouteille de Whisky, tout en ajoutant un soupçon d'une délicate prostituée. Maintenant qu'il était entré en scène, Joseph se devait d'en sortir dignement. C'est avec une lueur démoniaque dans le regard, qu'il s'approcha un peu plus des deux hommes, tout en jetant un regard vers la tombe, il pût y lire, le nom de la femme d'Arcturus. Oh oui, ces retrouvailles familiales étaient complètes, il ne manquait plus que le fantôme d'Erandor et celui de son maudit peur et le tableau serait complet.

Des retrouvailles sont souvent signe d'un nouveau départ, mais pas toujours ...

Nous étions là. Elle, par l'esprit. Mon père, à mes côtés, le vrai. Oui, je venais juste de le retrouver, mais au fond, il avait toujours été là. Après tout, je crois que même lorsqu’Erandor m'élevait, au plus profond de moi, je sentais que cet homme n'était pas mon père, et qu'il y avait une personne quelques parts, qui pouvaient l’être ... Je ne m'étais pas trompé. Sourire aux lèvres malgré les dernières perturbations dans ma vie. Je le regardais me parler de lui, de ce qu'il était. Un auror passionné au contraire de ses deux frères de toute évidence cruels. Je ne pouvais qu'aimer le voir, le rencontrer et lui parler. Plaisirs majestueux de la vie de pouvoir retrouver son vrai père alors qu'on se croyait, Orphelin, seul, et à présent, sale lycanthrope devant s'éloigner de tout. Je n'osais lui en parler, je ne pouvais pas.

Je le voyais fouiller dans sa poche. Que cherchait-il ? Je ne le savais pas. Oh mais si, il en avait une, une photo de maman. Il me la tendit. Elle était si belle. Oh oui si belle. J'aimais voir enfin ma mère, clairement. Erandor qui ne communiquait pas avec moi, ne m'en avait jamais montré, et lorsque j'en cherchais, je n'en trouvais pas. Seul Patrick, le mari de ma tante, enfin vous comprenez la mère de Bryan et Killian qui est d'ailleurs disparu avait laissé des photos, mais on ne voyait que très mal alors voir cette photo me faisait plaisir.

Je la regardais, des larmes commencèrent à couler sur mes joues. J'étais heureux. J'étais fière. J'étais simplement redevenue un petit garçon qui cherchait l'amour de ses parents. J'aurais tant voulu que nous puissions vivre tous ensemble, tranquillement. Que je n'ai jamais vécu avec Erandor, mais avec Arcturus, et Caroline, mais deux chers parents que même sans connaitre, j'aimais plus que tout. C'était normal, ils avaient toujours été en moi. Nous nous regardions, et comme dans un coup de folie, je me précipitais dans ses bras comme pour être sûr que mon père était réellement là. Nous nous séparâmes avant d'entendre un bruit au loin. Je me retournais et un homme apparut. Il était grand, et je sentais l'air de famille avec mon père, et même avec moi. Oui, il avait les yeux de mon père, mais son regard était froid. Il avait sa grandeur. Il avait son nez quoi qu'un peu plus gros que celui de mon père. C'était surement celui qu'on appelait Joseph Blackstone. Il était mon demi-oncle. Il était celui à cause de qui, je n'avais pas connu mon père ou du moins, c'était en partie de sa faute. Avec son air sadique, il avançait vers nous. Il remarqua les retrouvailles par quelques paroles qu'ils tournaient à l'ironie, puis il demanda à mon père de me présenter à lui. Je regardais du coin de l'œil, mon père, bouillonnant, tandis que moi, repensant au fait qu'il était en partie responsable, je me levais énervé.


- Allez-vous-en ! Allez-vous-en ! Je n'ai pas envie de vous connaitre ...

J'avais dit cela avec sang-froid, mais montrant cependant ma haine féroce pour cet homme que je ne connaissais que par sa réputation vis à vis des faits qu'il avait commis en rapport avec ma famille. Il avait ce sourire sadique, carnassier. Il osait regarder la tombe de ma mère, il osait faire mine qu'il avait sa place ici, et qu'il pouvait gâcher nos retrouvailles. Cela m'énervait, et je sentais que mon père n'était pas loin de lui rentrer dedans. Joseph s'était approché encore un peu. Il croyait nous faire peur, mais pour lui prouver le contraire, je m'approchais encore plus de lui pour lui faire face, le regardant dans les yeux. Ma chemise fut légèrement balayée par le vent, et mon épaule fut dévêtue, comme par hasard ce fut celle de ma morsure. Comme j'avais enlevé mon manteau, et que j'avais une fâcheuse tendance à laisser ma chemise légèrement ouverte en haut, elle était flottante. Tout de suite, pour le cacher, j'avais remis le morceau de chemise en place, et j'avais très vite fermé un bouton de plus. Je le regardais toujours, et lui, me défiait du regard. Soudain, je sentis mon père se rapprochait de nous ...

<< Quand un père rencontre pour la première fois son fils, la vie doit s’écouler jusqu’à leurs vieux jours… >>

Nous étions dans un monde parallèle. L'extérieur continuait à vivre, mais nos coeur s'étaient comme arrêtés pour nous laisser le plus de temps possible. Le temps ne comptait plus, seul les mots qui sortaient de ma bouche avaient un réels sens. Je devait tout lui dire, tout lui révéler, là maintenant. La photo n'était que le début d'un Amour grandissant entre un père et son fils. J'allais tout lui montrer, me faire pleinement connaitre de lui. Rien ne pourrait m'arrêter. Et je voulais tout savoir de lui, dans les moindres détails. La soirée allait être chargée. Mais, pour l'instant, nous goûtions au calme du cimetière. Caroline était presque là, dans nos coeur, mais aussi dans l'air qui nous entourait et que nous respirions.

Sa venue cassa toutes mes attentes. Je ne m'attendais pas du tout à le revoir. LUI. Ce Joseph Blackstone, ce cher demi-frère ! L'atmosphère changea tout d'un coup. Mes yeux rencontrèrent les siens et mon coeur se déchira de colère et de fureur. Je respirais lentement, mais bruyamment. Je ne pouvais contenir toute l'énergie de mon corps qui me criait d'abattre ce traitre, de le taillader de sorts, de l'étrangler de mes mains et de le faire tomber à terre. Car, Joseph n'avait que de mauvaises intentions pour ma part. Et il venait AUJOURD'HUI. Il venait pourrir une deuxième fois ma vie et celle d'Alexander.

« Quelles charmantes petites retrouvailles en famille. Les trois derniers Blackstone réunis ici, au cimetière, en plus, j'ai enfin la chance de connaître mon neveu. Arcturus, tu ne fais pas les présentations. »

Je serrais de plus belle mes poings. Mon cou tressaillait tellement je me retenais de lui casser la figure. La colère fut telle qu'un moment je ne vis plus le visage mesquin t sadique de mon demi-frère. Mes yeux étaient embués de larmes, sources de ma fureur. Cependant, je pus sentir mon fils bouger, se détacher de la tombe et s'avancer vers le tueur. Mon coeur fut soudainement secoué par une peur incommensurable. IL était dangereux et mon fils ne le savais peut-être pas ce qu'était capable de faire cet homme. Je fis un effort pour voir de nouveau la scène et dès que je fus capable de discerner la moindre chose, je me précipitais aux côtés d'Alexander et le faisait reculer lentement de Joseph. Tout se passait très vite. Et, une main au niveau du buste de mon fils, je susurrais entre mes lèvres, distinctement :

- Ne le touche pas. Ne lui adresse même pas la parole... ou tu auras affaire à moi. Comment ose-tu le regarder ?! Tu as ruiné sa vie ! Tu n'es pas digne de le connaitre.

Mes yeux crachaient du feu vers Joseph.

- Maintenant, laisse-nous tranquille. N'as-tu pas eu assez de réjouissance de par le passé ? N'en as-tu pas marre ? Oh, mais non ! J'oubliais. Tu n'as rien d'autre à faire dans ta vie. Tu as toujours été un rejeton.

Je n'avais jamais prononcé de tels mots à la figure de quelqu'un bien que je savais qu'ils n'étaient pas pires que ceux de mon demi-frère. Je lui faisait toujours face et je me rapprochais vers Alexander. Je restais là, devant lui, mais pas assez pour le protéger entièrement.

Chapitre II ♣ Ne jamais avoir honte de ses actes.

Les retrouvailles familiales n'avaient jamais été la chose que Joseph Blackstone préférait, tout d'abord, parce que pour lui la famille n'était qu'une structure, qui vous pourrissez l'existence et ensuite, parce que le mot famille n'était pas, celui que l'homme vénérait. Cependant, en ce moment même, l'ancien taulard était dans son élément, un sourire arrogant sur les lèvres, il faisait face à son demi-frère et au fils de ce dernier. Ces deux personnages, même s'ils portaient son nom, n'était en rien associé à une famille pour Joseph, surtout que ce dernier s'était diaboliquement mis dans la tête de leur pourrir l'existence. Pour l'ancien prisonnier, ces deux hommes faisaient partie de l'autre branche des Blackstone, celle qu'il avait maudite depuis l'âge de onze ans. Erandor avait passé l'arme à gauche et même si Joseph l'avait apprécié, son autre demi-frère avait été un objet manipulable entre ses mains. Cet objet qui s'était retourné contre lui, en l'empêchant d'avoir une vie normale, en compagnie de son épouse et de sa fille. Joseph avait fui, la prison l'avait accueilli et Erandor disparaissait dans la mort.
Aujourd'hui, toujours selon Joseph, il ne restait plus que deux Blackstone à éliminer et par la suite, rien ne l'empêchait de prendre la fortune familiale. Son sang était bien là pour prouver qu'il était un Blackstone.
Après les premières paroles du bâtard Blackstone, les premières réactions se firent entendre. Le marmot fût le premier à réagir, tandis que le père fusillait Joseph de son regard d'Auror. Alexander lui demanda de partir, son oncle, lui envoya un regard pratiquement démoniaque tout en ricanant méchamment. Avant qu'il ne puisse forger une réponse, son frère éloigna le garçon et lui susurra de ne pas toucher à son fils. Puis ce fût le tour d'un flot de parole assez désagréable envers Joseph. Ce dernier ne perdît pas de sa superbe et se mît à rire au nez de son frère, avant de lui répondre.

« Pauvre Arcturus, tu fais un bien pathétique père, penses-tu réellement pourvoir protéger ton marmot de moi ? Tu ne me connais donc pas assez. J'étais une épine sous le pied de notre père et aujourd'hui, je suis l'épingle qui transperce ton petit coeur d'homme brisé. »

Joseph marqua une pause et s'approcha de la tombe de l'ancienne femme d'Arcturus. L'éclat de ses yeux, changea du démonisme à de la pure provocation. Il continua alors à répondre aux questions de son frère.

« Si j'ai rien d'autre à faire... Humm laisses moi réfléchir. Bien sûr que oui, tu crois que j'ai chômé pour me refaire une fortune à ma sortie de prison. J'ai eu beaucoup à faire, mais tu vois, j'ai décidé de m'accorder un peu d'amusement et étrangement, tu en fais partie Arcturus. »

Arcturus lui avait peut-être insulté, mais Joseph n'allait pas se rabaisser à une vulgaire joute verbale, il n'était pas question, qu'il perde de sa superbe, surtout face à ses ennemis. De toute sa vie, Joseph Blackstone avait toujours regardé l'ennemi droit dans les yeux, se moquant de lui, même lors des moments les moins favorables pour lui. L'ancien prisonnier suivait toujours le même cheminement, moquerie, ironie, provocations et ensuite, il touchait son ennemi là où cela faisait le plus mal. En ce qui concernait les deux Blackstone en face de lui, le dernier point ne serait pas si difficile à trouver.
Tel un requin autour de sa proie, il contourna les deux hommes et il se positionna derrière la tombe, qui provoquait tant d'émotion à ces deux personnes. A ce moment-là, tandis qu'il sortait discrètement sa baguette de sa poche, il les fixa avec un regard de pure haine. La baguette en main, il se recula et la pointa sur la stèle, pour prononcer juste après, un retentissant « BOMBARDA MAXIMA ». Dans le cimetière résonnèrent alors ses paroles et le bruit de l'explosion. Quand Joseph regarda la stèle, elle n'était plus qu'un amas de poussière, qu'il serait impossible de recomposer. Un vent frais se leva alors et comme pour ajouter un côté bien plus funeste à la scène, emporta un peu de cette poussière.
Un rire s'échappa alors des lèvres du plus cruel des Blackstone. Il contemplait les deux hommes complètement éberlué face à son geste des plus cruels. Cette tombe Joseph n'eut aucun regret à la détruire, après tout, la femme qui y reposait, ne devait plus ressembler qu'à un tas d'os et de poussière, elle n'était plus que des restes. Aucunement honteux de cette profanation, l'ancien prisonnier tenait fortement sa baguette entre les mains, prêt à attaquer aux moindres gestes de son frère. Puisque cela était sûr, Arcturus allait se venger. D'ailleurs, c'était bien pour cela que Joseph avait commis cet acte.

Des retrouvailles sont souvent signe d'un nouveau départ, mais pas toujours ...

Mon père était près de nous. Il était énervé. Très énervé. Oh j'étais tout chamboulé de cette situation. L'homme nous regardait avec son regard plein de haine. Il venait de gâcher nos retrouvailles, ce qui de toute évidence, ne pouvait que m’énerver. Je m'étais défendu, et ce fut évidemment, sans grande surprise; à mon père de venir au-devant du dénommé Joseph Blackstone. Je me reculais de quelques pas comme pour le laisser passer, mais en restant tout de même sur mes gardes. Mon père lui crachait des paroles brutales. D'après lui, ce Joseph n'avait rien à faire là, n'avait aucun droit de me toucher, et mon père montrait toute la haine qui l'avait pour l'homme. Je sentais que mon père était réellement énervé contre l'homme, et voir Joseph Blackstone en chair et en os ne pas se démonter, et sourire face aux critiques ne faisait que m'aider à croire les dires de mon père sur lui. Je le détestais, même sans avoir parlé avec lui, rien qu'en me rappelant les lettres de papa où il me racontait ce qui l'avait fait. Tandis que Papa lui reprochait d'avoir gâchait ma vie, et le forçait à reculer pour ne pas s'approcher de moi, je revoyais les images de mon enfance, changeant le mauvais en bon, oui en imaginant ma vie si Joseph et Erandor n'avait pas existé.

Blackstone de son prénom Joseph faisait mine de se foutre complètement des insultes de mon père, mais au fond cela lui faisait peut-être mal ? Oh grand non, d'après moi en tout cas, on le voit dans ses yeux qu'il a un cœur de pierre. Il se mit à rire. Un rire fier. Un rire sadique. Il se moqua de mon père. J'aurais voulu que mon père me laisse passer pour lui régler son compte, mais il ne le fit pas. Mon père s'énervait encore plus face aux joutes verbales, je le sentais. Il parlait de fortune, d'histoire que je ne comprenais pas, puis soudain, le voilà entrain de marcher vers la tombe de Maman. Qu'est-ce qu'il faisait ? Ça sentait mauvais. Il regardait fixement la tombe, puis je le vis sortir très discrètement sa baguette. Non, Non, Non. Il prononçait un sort, tandis que moi je courrais vers lui. Il allait fracasser la tombe, c'était sûr. Cela ne manqua pas. En un coup de baguette, il avait profané la tombe de Maman. Je fus enfumé par la poussière, et je fus obligé de m’arrêter juste avant de l'atteindre. Je m'écriais alors :

- Comment osez-vous ? Vous n’êtes ... Vous n’êtes ...

Je n'eus même pas le temps de lever ma baguette que mon père s'était avancé, m'en empêchant. De toute évidence, il voulait s'en occuper, mais moi, je bouillonnais toujours. Je voulais faire quelques choses le tuer, oui le tuer, et le faire souffrir, mais je savais que mon père, mes amis, mes cousins ne supporteraient pas que je devienne un tueur ... En tout cas, je savais que je me vengerais même si mon père n'allait pas en rester là, moi je me vengerais de mes propres mains d'une façon ou d'une autre ...

<< Quand un père rencontre pour la première fois son fils, la vie doit s’écouler jusqu’à leurs vieux jours… >>

Mes paroles l'avaient atteints, mais il semblait qu Joseph s'amusait avec. N'avait-il pas de regrets ? Ne comprenait-il pas qu'il fallait qu'il cesse ? Apparemment non. Il jouait avec moi et Alexander comme des marionnettes sur une scène de théâtre. Mes insultes n'avaient été qu'une excuse pour qu'il se démène, qu'il s'amuse avec nous. Mon demi-frère me jeta sur la figure ses répliques cinglantes. Je décidais de ne pas les écouter, de fermer tous mes sens pour ne pas exploser de fureur. Car, un mot de plus aurait été de trop. Je n'aurais pas pu supporter de voir cet avorton se dandiner et se jouer de nous. Je fermais les yeux aussi. J'essayais de retenir toute ma raison et mon bon sens qui voulaient fuir pour laisser place à la vengeance. Non, je ne devais pas faire d'erreur ce soir, pas une deuxième fois.

La tête tournée de côté, je ne vis pas Joseph s'avancer vers la tombe de Caroline, ma bien-aimée. Lorsque je pris le risque de le regarder dans les yeux, ma main gauche voulut attraper le plus rapidement possible ma baguette. Malheureusement, mon geste fut inutile, car déjà la tombe explosa en mille morceaux. Je fermais à nouveau les yeux en poussant un << NOOOOOOOOOOOON !!! >> puissant et audible de l'autre côté du cimetière. La poussière s'élevait du sol telle une tornade et retomba quelques minutes plus tard. Des bouts de pierres jonchaient le sol. J'exultais de regrets et de tristesse. Sa tombe... la sienne, détruite, en poussière. Je venais à peine de reprendre tous mes sens que mon fils agit.

- Comment osez-vous ? Vous n’êtes ... Vous n’êtes ...

La baguette levée, prêt à frapper, Alexander criait sur mon demi-frère. C'est à ce moment que je me rendis compte à quel point cet acte infâme avait libéré toute la folie des mes années passées en prison. J'explosais littéralement. D'une voix puissante, je complétais ce que mon fils avait voulu dire.

- SAAAALAAAAUUUUD !!!

Je réagis avec toute la vitesse dont j'étais capable. Jamais, je ne m'étais senti aussi trahi, aussi meurtri qu'à cet instant. Tout ce que je voulais, c'était frapper et sentir les os de mon adversaire craquer sous mes poings. Je voulais détruire. Tous mes muscles se contractèrent en même temps et d'un bond, je me retrouvais devant ce Joseph qui ne méritait pas de vivre dans ce monde. A peine arrivé face à lui, mon poing déchira l'air et alla percuter sa joue. Je ne sentais pas le sang qui coulait sur ma main droite, car aussitôt, de ma main gauche, je tapais l'autre côté de la joue. Puis, je poussais mon ennemi loin de moi et sortais ma baguette.

Chapitre III ♣ Ma main sera guidée par la Faucheuse.

Joseph le savait et il avait tout fait pour, son geste, ses regards haineux, son ironie, ses moqueries. Tous ces ingrédients étaient là pour pousser à bout Arcturus et le tuer à petit feu. En brisant la tombe de Caroline Blackstone, Joseph avait connaissance des conséquences de son geste. Arcturus serait furieux. L'ancien prisonnier aurait pu s'inquiéter, mais non, au fond de lui, il jubilait. Enfin, il allait pouvoir se venger, toutes ces années d'attente, ne serait plus vaine cette nuit.
Face à cet attentat à la mémoire de la femme gisant dans la tombe, les premières réactions se firent entendre. Alexander fût le premier, complètement choqué et brisé, il ne pût que prononcer un faible « - Comment osez-vous ? Vous n’êtes ... Vous n’êtes ... ». Joseph aurait bien aimé se moquer du garçon, mais voilà Arcturus s'interposa entre lui et son fils et il attaqua. Si quelqu'un aurait pu censurer cette scène, il aurait pu, mais il fût indéniable, que aucune censure n'était de mise. Un poing s'abattît sur la joue de l'ancien prisonnier. Même si ce dernier avait connu dix années de violence à Azkaban, ce coup-là, il n'y avait pas été préparé, si bien que l'homme vacilla en arrière. Arcturus profita alors de cet instant de faiblesse pour repousser Joseph, qui tomba à genoux.
C'est alors que tout changea au fond de l'être infâme qu'était Joseph Blackstone, lui à genoux, à terre face à sa vermine de frère ? Ce n'était pas possible ! Il avait attaqué les sentiments de Arcturus, maintenant il allait tuer son corps et faire disparaître son âme. Celui qui avait passé plus de dix années à Azkaban avait toujours le contrôle parfait de sois même. Il se redressa alors, sur ses deux jambes, faisant face à son frère. Joseph n'avait peur de rien, ni de cet homme et des conséquences qui allaient découdre de son acte.
Quand Joseph Blackstone s'approcha rapidement de son frère, l'atmosphère devint plus sombre, plus démoniaque. Le regard de l'homme était furieux, marquer par la haine et la lueur vengeresse qui luisait dans ses iris n'annonçait rien de bon, pour la suite des évènements.
L'homme se jeta alors sur son demi-frère, avant que ce dernier ne puisse lui jeter le moindre sort. Les deux frères étaient au sol, Joseph dominant Arcturus. C'est alors que le plus jeune des deux frères se mît à parler. Sa voix était froide comme la mort, comme si elle annonçait la venue de la terrible Faucheuse.

« Tu croyais pouvoir m'atteindre Arcturus ? Tu pensais vraiment pouvoir blesser Joseph Blackstone, ton demi-frère. Pauvre Arcturus, tu m'as sous-estimé et maintenant tu vas en payer les conséquences . » Joseph se pencha alors à l'oreille de son frère, tout en le maintenant et il murmura. « Et ton fils les subira juste après toi. »

Joseph planta une dernière fois son regard bleuté dans celui de son frère et sans crier garde, il sortît un poignard, celui dont il ne se séparait jamais, de sa poche et il le planta une première fois dans le corps de son frère. Il retira le poignard et il hurla sa rage en le plantant une seconde fois. Joseph même si son regard paraissait fou, était lucide, maitrisant toute l'action, sans aucune honte. C'est alors qu'il entendît le cri d'Alexander. Joseph le regarda, toujours au dessus de son frère agonisant, dont le sang commençait a tâcher ses vêtements. Tout en regardant le fils, il planta une dernière fois la fine lame de son poignard dans le corps d'Arcturus.
Son frère n'était toujours pas mort, quand il retira le poignard de son corps, mais il souffrait, sa respiration était lente. Dans un dernier instant de cruauté, l'ancien prisonnier essuya la lame ensanglantée sur les vêtements du mourant. Joseph se releva alors et contempla son œuvre, il pencha la tête sur le côté et se plaça au pied de Arcturus. L'homme s'adressa alors une dernière fois à son frère.

« Tu vois Arcturus, je gagne toujours. Tu as toujours été le perdant dans l'équation, tu as d'abord perdu ton frère jumeaux, puis ta femme et ton fils et maintenant ta vie. Et si tu remarques bien, tout cela je te l'ai volé. » Joseph se retourna alors, il avait fini son discours, mais il revint vers le mourant et dit. « Au fait, quand tu verras notre cher père, rappelle lui que le fils qu'il a abandonné, sera bientôt à la tête des Blackstone et de sa fortune. »

Joseph s'éloigna alors de quelques mètres, laissant place à Alexander, cette scène n'était plus la sienne pour le moment. Il en avait fini avec Arcturus, mais son histoire avec Alexander ne faisait que commencer et les débuts se dérouleront lors du dernier souffle de son frère. A ce moment-là, le fils du mourant prendrait la place de son père aux yeux de Joseph. Cependant, en y repensant, Joseph avait un problème à régler, se disculper pour ce meurtre, mais il ne s'inquiéta pas plus que cela, il avait des idées à revendre et personne ne le soupçonnerait de fratricide.

La tristesse et la haine s'empareront de toi à l'aube du départ d'un proche ...

Mon père avait perdu son sang-froid, et maintenant je le sentis bouillir. J'assistais à une scène des plus violente. Le regard de mes deux parents se rejoignait. Je sentais qu'ils bouillonnaient autant l'un que l'autre, et j’espérais que mon père gagnerait le combat qu'il avait entrepris. Joseph était un homme horrible, certes, mais je sentais qu'il avait plus d'un tour dans son sac, et à mon grand damne, je n'avais pas tort. A peine mon père avait-il sorti sa baguette, que Joseph s'était rapproché encore un peu plus de celui-ci, et le méprisé du regard. Il prononça quelques viles paroles à haute voix avec une fière allure, puis il se pencha vers mon père, pour que je n'entende pas. Le coup fut réussi.

Ils se regardaient toujours. Regards de braise. Regards méprisants. Regards emplis de haine l'un pour l'autre. Oh cela prouvait encore une fois que les Blackstone n’auraient jamais une vie de famille. Enfin, il y aurait toujours des guerres entre les branches Blacktone, vous comprenez ? Je m'avançais voulant les rejoindre, et défendre mon père, mais le drame arriva ... Joseph sortit un couteau, et le planta dans le corps de mon père qui chuta. Il planta à plusieurs reprises le couteau tandis que je restais figé, traumatisé par l'affreux spectacle, et sachant surtout que même avec de la bonne volonté, je ne pouvais rien faire en deux seconde. Je courais vers le corps de mon père en criant d'une voix forte, et désespérée : "NOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !" Je m'agenouillais, tandis que le coup fatal fut porté. Je sentais les larmes monter à mes yeux. Pourquoi ? Pourquoi ? Je l'avais retrouvé, et à présent, je le perdais. Je sortais ma baguette, espérant faire quelques choses, mais j'étais si perturbé que rien ne me venait. Je pointais ma baguette, et commençais à prononcer la formule : "Vulnera samen ...". Ma baguette me fut enlevée par l’assassin qui se délectait du spectacle. Mon père était faible, oh faible est un si petit mot pour exprimer son état. Je le regardais, lui tenant la main, et je lui disais : " Papa, m'abandonne pas ... Non, s'il te plait ..." Des larmes de haine, Des larmes de tristesse coulaient sur mes joues. Je sentais en moi une rage monter. Je voulais le tuer, mais devais-je m'abaisser à cela ? Oui. Enfin, non. Malgré cette infinie tristesse, je pensais à mon père qui tentait de résister un peu à l'appel de la mort pour rester avec moi. Oui, je pensais à ce qu'il me dirait, et de toute évidence, si il pouvait parler, je le savais, il me dirait : "Ne t'abaisse pas à devenir un assassin comme lui ...". J'avais beau ne connaitre que peu mon père, c'était comme si j'avais toujours eu sa présence en moi, et que je le connaissais par cœur. C'était son regard. Il me lançait se regard qui me prouvait que j'avais raison de croire que je ne devais pas m'abaisser à tuer cet assassin de Joseph Blackstone. Je ne voulais pas le laisser partir, mais ses yeux se fermaient, et je le voyais peu à peu succomber à la mort.

Je me levais, essuyant discrètement mes larmes, et je m'approchais du dénommé Joseph Blackstone. J'essayais de montrer un Alexander, fort, et droit, mais c'était dur. A ce moment-là, je rêvais de la pleine lune pour l'attaquer, malheureusement ... impossible. Je le regardais montrant cette haine que j'éprouvais, et je lui dis :

- Comment pouvez-vous encore vous regarder dans la glace ? Comment ... ? Vous n’êtes ... Vous n’êtes qu'un exécrable salopard ...

Je posais ma main sur ma poche où se trouvait ma baguette. J'étais sur le point de la prendre, mais je tournais mon regard sur mon père, puis sur la tombe profané de ma mère, ils ne voudraient pas d'un assassin ...

<< Quand un père rencontre pour la première fois son fils, la vie doit s’écouler jusqu’à leurs vieux jours… >>

Joseph et moi tombâmes à la renverse. C'est dire à quel point il ne s'était pas préparer à mon attaque. Peut-être avait-il cru que j'étais incapable de riposter... Certes je suis d'une nature douce (je ne tape pas tous les gens que je croise moi), mais il ne faut pas me pousser à bout. Et c'est ce que mon demi-frère a fait. Il ne devait pas me connaitre assez pour savoir à quel point je m'étais retenu pour ne pas lui flanquer un poing lors de nos rares "rencontres".
On m'a souvent dit que se venger oeil pour oeil, dent pour dent n'était pas la meilleure solution à une problème. On m'a appris la diplomatie étant tout petit. Joseph devait tout ignorer de cet enseignement. Il n'a pas tardé à le savoir. Son père l'avait bel et bien abandonné. Mais je ne pouvais pas me larmoyer à son sujet. Il venait de commettre une erreur de trop ans ma vie.

J'étais sur lui. Cependant, tout changea de facette en très peu de temps. Je n'eus même pas l'occasion d'en prendre conscience que j'étais déjà le dos contre terre. Je voyais le visage de Joseph près de moi. J'essayais de me dégager, mais son emprise était trop forte. Des yeux froids et étincelants de fureur me fixaient. La Malice du diable l'avait emporté sur mon demi-frère. Un moment, j'ai cru qu'il le possédait. Et j'ai donc compris que, cette fois, il en finirait avec moi. J'ai compris... et d'un autre côté, je n'ai pas chercher à me libérer, à lutter pour ma vie.
J'ai juste tourné mon regard de celui du tueur. Je ne me défilais pas, je ne le fuyais pas. Je voulais juste regarder mon fils, Alexander. Je venais de le voir pour la première fois aujourd'hui. Je voulais le regarder une dernière fois dans ma vie. Son souvenir s'en irait avec mon âme.

Je ne vis même pas la lame que sortit Joseph. Par contre, je l'ai assez bien senti. Elle me transperça la poitrine... plusieurs fois. Une douleur aiguë me raviva l'esprit. Je voulus crier, hurler de tous mes poumons. Mais je n'en avais plus. Ceux-ci avait été perforés une seconde avant. Des larmes d'asphyxie me brouillaient la vue. Je ne pus sentir que la main d'Alexander. Je tournai alors ma tête vers lui, essayant de sourire, de lui fournir l'amour d'un père qu'il aurait du avoir il y a des années.
Le sang coulait... et je ne sentis plus rien. Je ne pouvais plus bouger. Je me sentais vider de ma force. Je me sentais vider d'air.

Et l'ombre couvrit mes yeux d'un voile. Je ne voyais plus Alexander. J'étais mort.

Chapitre IV ♣ Menaces sur la pauvre Agneau.

Joseph Blackstone se tenait à distance, observant de loin la mort rapide de son frère, qui était digne d'une tragédie shakespearienne. Face à la réaction du jeune Alexander, l'assassin n'avait qu'une chose en tête: rire. Et c'est ce qu'il fît. La scène était tellement pathétique, qu'il ne pouvait pas s'empêcher de rire. Dire que ces deux-là ne se connaissaient pas le matin même et aujourd'hui, l'enfant avait connu son père, puis l'avait vu mourir. Le rire de Blacksotne était froid et cruel, son regard persan regardait la respiration lente de son frère, souffle qui seraient bientôt les derniers. L'homme n'avait pas honte, il n'avait plus honte de ses gestes, voilà maintenant de nombreuses années. Il n'avait pas eu honte en profanant la sépulture de Caroline Blackstone et il n'en a sûrement pas eu, quand il a tué Arcturus. Les choses devaient se terminer ainsi, c'était comme si un schème avait déjà prévu les conséquences de cette rencontre. Inévitable avait été que Arcturus meurt durant cette nuit et l'inévitable a voulu que Joseph devint la main assassine. Le rôle était parfait pour lui, cet homme froid, manipulateur et ancien prisonnier, qui aurait pu tuer à sa place ? L'organisation peut-être, mais voilà, il aurait fallu que l'Auror se retrouve en plein combat et qu'il y perde la vie. Non, la mort d'Arcturus se devait d'être digne d'une pièce de théâtre, Joseph n'en avait point honte, il était un parfait comédien, mettant en scène ses jeux lugubres aux dépends des autres. Cette nuit, la victime suscitait la pitié et les larmes de l'unique spectateur ayant assisté au meurtre. Joseph lui devait le héros de cette pièce, un héros mauvais, qui pour une fois gagnait.
Un dernier souffle, un regard, puis les yeux d'Arcturus devinrent vide de vie, il était mort. Joseph s'approcha alors du cadavre et il se mît à rire. Son regard transpirait la folie, il avait gagné, sa revanche sur la vie, sur son père et sur les autres Blackstone.
Le regard de l'homme se posa alors sur le fils de son frère déchu. Si il le voulait, il pourrait le tuer maintenant, sans attendre et ainsi il deviendrait très riche. Mais non, Alexander était vulnérable et il n'était qu'un enfant sans défense, le tuer serait de la lâcheté.L'enfant le regarda alors avec toute la haine et la tristesse qu'il avait dans le regard lui proférant des insanités, que Joseph savait mérité, au vu de son geste. L'homme planta alors ses yeux de glaces dans ceux du garçon et il lui répondît.

« Alexander, si tu ne souhaites pas finir comme ton père ce soir, tu ferais mieux de taire. Dit-il froidement. Arcturus devait mourir et comme je n'avais pas l'intention de me laissait tuer par mon cher frère, je devais agir. Qui ne tuerait pas pour protéger sa vie ? »

Joseph envoya un regard faussement désolé au garçon tout en ricanant méchamment. Faire souffrir le fils d'Arcturus serait un régal pour lui. Par contre, il n'avait pas l'intention de s'attarder plus longtemps ce soir, il avait une victoire a fêter et cela dans les bras d'une superbe créature, qu'il avait repéré la nuit dernière au Red Lantern.

« Alexander, si j'apprends, que tu mentionnes mon nom pour le meurtre de ton père, toutes les personnes que tu aimes disparaîtront de ce monde. Je parle bien entendu de tes amis. Durmstrang ne met pas inconnu tu sais, il me sera très facile de te surveiller là-bas. »

La menace était claire et Joseph avait bien l'intention que le jeune Alexander respecte ses souhaits, retourner à Azkaban n'était vraiment pas dans ses projets et sûrement pas pour le meurtre de son frère. Cette mort devra passé pour une simple rixe entre un Auror et un malfrat et non pas pour un conflit familial.

Savoir réfléchir, malgré les sentiments qui vous submergent dans une situation de crise ...

Mon père, à peine retrouvé, avait succombé à une mort tragique, un assassinat devrais-je dire, dont Joseph Blackstone était le coupable. Il se tenait là face à moi, fière, droit, me regardant, triste face à cette perte et riait aux éclats tant l'amour ou tout autre sentiment, à part celui de la haine, lui était inconnu. Avant de tomber dans son profond soleil de mort, j'avais eu un dernier regard de mon père, et celui-ci avait été comme un message. Je ne sais si vous me comprenez, mais au fond des yeux de mon père, j'avais été connecté, comme si il sentait ma haine, et qu'il essayait de l'amoindrir pour que je ne fasse rien que je puisse regretter. Il me disait de vivre, et de vivre uniquement pour moi en protégeant le peu de gens qui me resté. Oui j'avais senti comme une onde, et j'y croyais. Joseph me provoquait avec des paroles inutiles tant je comprenais dans son regard d'homme imbu de lui-même qu'il pensait à me menacer. Il voulait que je me taise, et pour cela, il avait su choisir l'argument. Tuer mes proches. Oh j'avais eu la preuve de ce qu'il pouvait faire, et rien que cela, malgré cette envie de garder ma fierté, m’empêcher d'aller le dénoncer. Le tuer, je le répète et je le répèterais, je ne le pouvais pas, enfin si, sauf que je savais qu'il serait mauvais de m'abaisser à cela, tandis que l'avoir à son propre jeu, serait fort mieux. Je pouvais le piéger, je ne savais pas comment, mais je savais que j'arriverais à me venger sans déshonorer mes plus proches parents. Non, je ne dirais pas "déshonorer les Blackstone", car ce nom est déjà quelques peu sali. Il est certain aussi que devenir un assassin, même si c'est une bonne raison ne serait pas une bonne chose, et je ne rendrais pas bien fière un bon nombre de personne. De plus, faut être honnête, ce serait le bouquet : Lycanthrope et assassin, super curriculum vitae ! Nous allons donc peut-être éviter, non ? Je regardais toujours Joseph, celui qui me servait d'oncle, et dont j'avais fort honte, puis je lui disais :

- Moi ... Je respirais un coup avant de continuer. Moi, je ne m'abaisserais jamais à tuer, je préfère mourir que devenir un assassin, et déshonorer les miens. On peut se défendre, mais ne pas tuer. Mon père ne vous aurait jamais tué, et vous le savez !

Je reculais, regardant la tombe profané de ma mère. Je sortis ma baguette sous les yeux de joseph, prêt à attaquer. Je la dirigeais vers la tombe, et doucement, je pus prononcer un "Reparo". Je pensais très fort en moi à ce que je souhaitais faire grâce à ce sort, espérant que celui-ci bien que simple, réussisse à réparer les dégâts. La tombe fut comme neuf. Je regardais le corps de mon père, toujours au sol. Malheureusement, je ne pouvais le mettre avec ma mère, car si il y avait des chances si je le laissais là qu'on le trouve, et qu'on enquête. Je ne pourrais certes rien dire à propos de Joseph, mais les aurors et la justice pouvait être très forte, en tout cas, je voulais y croire. Je regardais une fois encore mon père, ce père qu'en l'espace d'une heure j'avais retrouvé, découvert puis perdu. Je fixais ensuite mon fourbe d'oncle, et je repris :

- Certes, je ne peux vous dénoncer, et je veux bien l'admettre vous êtes très fort, mais sachez qu'un jour prochain, j'en suis certain ... Vous connaitrez un sort funeste et mon père sera venger ....

Regards menaçants des deux partis. Nous étions égaux dans notre haine mutuelle. Je reculais d'un pas, et je transplanais le cœur lourd de tristesse et d'un manque de vengeance.

Chapitre V ♣ Une partie se termine, une autre commence.

La fureur et le désespoir du garçon animés l'animosité de l'oncle. Ce dernier se tenait toujours droit et fier au pied de son frère, qui il y a quelques instants étaient toujours en vie. Le fils aurait pu venger le père, mais on dirait qu'il se refusait à tuer l'assassin, ce qui le ferait devenir, lui aussi un meurtrier. Joseph Blackstone n'aurait jamais pensé pouvoir tuer en cette nuit son frère, mais la chose était faite et devant un témoin. Un rire cruel s'échappa des lèvres de l'homme quand il entendît Alexander dire que son père ne tuerait jamais. Si seulement le garçon savait ! Arcturus ne rêvait que d'une chose, tuer son demi-frère et s'il aurait pu il aurait commis le geste irréparable. Mais voilà, Joseph avait été le plus fort des deux, celui qui avait le plus de crans, celui qui avait le moins de pitié.

« Ahah Alexander, que tu es bien naïf, depuis que j'ai revu ton si précieux père, il ne souhaitait qu'une seule chose, me tuer. Ne l'idéalise pas, même s'il est plus bon que moi, il n'avait rien d'un petit saint. En plus, crois-tu qu'un Auror n'a jamais eu à tuer quelqu'un. Mais dans quel monde vis-tu ? Au fait, les Blacktone m'importent peu, ce nom, je le porte seulement à cause du caprice d'une femme. Tout ce qui m'intéresse chez vous, c'est de vous briser tous un par un. »

L'homme ricana, se moquant de son neveux, le rabaissant et en lui rejetant chacun des mots qu'il avait prononcé. Joseph le savait, le môme était son unique obstacle pour l'achèvement de sa vengeance et même s'il n'avait aucune envie de le tuer ce soir. Un jour, Alexander Blackstone disparaitrait de ce monde, rejoignant ainsi sous terre ses deux parents.
Comme pour donner un semblant d'honneur à cette scène, le plus jeune des deux hommes répara la tombe de sa mère, celle qu'il n'avait jamais connu. Pour Joseph, il était amusant de savoir qu'il ne connaîtrait pas plus son père.
Au loin dans la nuit, un son de cloche se fît entendre, la soirée avait déjà bien avancé et il était maintenant temps de se quitter. Alexander prononça ses dernières paroles et Joseph répliqua tout en ayant un ton menaçant.

« Tu ne seras impliqué en rien dans cette histoire tout comme moi, personne ne saura que tu as été voir ton père. Mais ne t'inquiètes pas Alexander, la mort, tu la connaîtras avant moi. Ca je peux te le jurer. »

Joseph envoya un regard cruel au jeune homme avant que celui-ci ne transplane. Le meurtrier était maintenant seul avec le cadavre de sa victime. Maintenant, il avait une idée bien précise de ce qu'il allait faire pour se disculper. Bien sûr il allait ruiner une vie, mais cela il s'en moquait. L'homme sortît de sa poche un stylo, ce même objet qu'il avait emprunté à son ami Artie. Un objet où le nom de ce dernier, était écrit. Il laissa alors l'objet, tomber au sol et ainsi, son ancien pigeon serait l'unique coupable dans cette affaire.
Joseph commença alors à faire quelques pas et jeta un dernier regard vers le corps de son frère. Maintenant la partie était finie, mais une autre n'allait pas tarder à commencer.